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Galettes au chocolat - Texte

Texte "Galettes au chocolat" est un texte détente mis en ligne par "Deogratias"..

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Galettes complètes au chocolat

 

 

On ne badine pas avec la cuisine, surtout avec la pâtisserie. C’est un travail précis, exigeant, il ne s’agit pas seulement de mélanger tous les ingrédients dans un saladier. Non.

Prenez par exemple la recette de ces petits biscuits au chocolat. Après avoir pesé avec célérité tout ce qui est nécessaire, commençons à bâtir notre gâteau. Je dis bien « bâtir » car c’est de cela dont on parle : on construit, on édifie une œuvre. Exactement comme dans notre vie. Nous pouvons nous contenter de vivre au simple niveau instinctif, préoccupé uniquement de notre petit confort quotidien, mais nous pouvons aussi avec la truelle de notre imagination, avec le savoir de notre éducation, avec le piment de notre désir, réaliser une œuvre à nulle autre pareille : Un chef d’œuvre relationnel, une poésie altruiste qui fait du bien aux autres.

 

Alors donc, prenons le beurre et la cassonade, avec le batteur mélangeons le tout pour obtenir un résultat tout à fait homogène. Que c’est beau n’est-ce pas quand la pâte coule délicieuse en une petite cascade ravissante de notre cuillère au saladier ! C’est comme ces beaux paysages en Ardèche : Un plaisir des yeux !

 

Ensuite, il faut ajouter à notre mélange : l’œuf, la noix de coco, les germes de blé et les deux farines tamisées. Quelle belle idée ! Tamisez la vie dans la petite passoire de notre esprit.  Notre petite légende personnelle est chose indispensable. Devant le chaos du monde, la cohérence nous sauve. Les grumeaux gâcheraient tout. Dans la clarté de ce matin culinaire, rendre tout plus beau, si ce n’est dans les faits, au moins par le désir.

 

Ensuite, c’est tout simple, nous disposons la pâte sur un plateau de papier sulfurisé et nous la plaçons au frigidaire. Nous préchauffons le four à 180 degrés puis nous chemisons des plaques de cuisson de nouveau avec du papier sulfurisé. Le chaud et le froid, les hauts et les bas. Tant de degrés, d’élévations et de descentes. On dirait un manège pour enfants : « Regarde maman ! Regarde ! ». L’enfant ébahi tout fier, un chercheur de regard, un mendiant de reconnaissance, un illustre mangeur de vie.

 

Maintenant, je découpe des disques de ma pâte. Environ 7,5 cm chacun. Je les dispose à distance de 2,5 cm sur les plaques. J’enfourne pour 20 minutes, je laisse refroidir. Le temps est maitre c’est là son pouvoir et ses prérogatives. Alors que l’odeur se répand dans toute ma cuisine, je remplis mes narines de sa saveur enfantine. Des souvenirs remontent, je les avais même oubliés. C’est étrange comme le sens olfactif nous ramène si souvent au passé. La lumière des petits matins, ceux du samedi, sans école, le jour où maman avait pris le temps de nous rapporter quelques croissants chauds. Leur croustillant sur ma langue avait le parfum des beaux jours dans l’innocence d’antan. (*)

 

Enfin, il est écrit dans le livre de recette, que je dois napper l’un des côtés de chocolat sans omettre de tracer des sillons avec une fourchette.  Je laisse le tout à température ambiante, il ne reste plus qu’à attendre.  Il est un souvenir du passé qui parle à tant d’entre nous : Rappelez-vous ce moment où on léchait le dos de la cuillère pleine de chocolat fondu tout en fermant les yeux.

Oui, je m’autorise ce matin ce même geste, la jouissance est permise, la langue va lentement qui ne veut rien laisser de cette saveur gourmande. Comme le disait ma petite sœur experte culinaire : Que serait l’existence sans une touche de chocolat ?

 

Elle avait raison. Le chocolat donne sens aux gâteaux.  Je ressens la vibration merveilleuse des coulis, des mélanges, des batteurs, des aliments. La gourmandise est autorisée, elle est même encouragée. Voilà de quoi vivre dans une suite ininterrompue de petites extases au sein même de nos journées. Un régal saupoudré sur nos années qui passent. Une lumière infinie dans un décor sans surprise.

 

 

La vie est chocolat !

(*) Souvenir inventé.

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Deogratias

24-08-2024

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