Fatiguée ! - Pause-Mélancolie

Fatiguée !

Qui dit que tout s’arrange toujours ? Que la vraie sagesse c’est de croire au vieil adage : « Tout est bien qui finit bien ».

Qui dit cela ?

Il ne connait rien des nuits à étouffer ses larmes, des fragilités qui mettent au sol,

En miettes, plus brisé que du verre.

Il ne sait rien des peurs si nombreuses qu’elles paralysent tout élan vers la vie.

Il ignore même ce que c’est de se sentir en trop.

Que connait-il de cette impression de vivre en absurdie ?

Ce monde ne ressemble qu’à un grand clown triste qui rate sans cesse son numéro.

Il a beau faire, tout sonne faux. Il est lugubre en vérité, triste comme un linceul.

Rien n’est vrai : Ni ses grimaces, ni ses rires, ni ses acrobaties.

Ce n’est qu’un pantin sans talent qui blesse le cœur infiniment.

L’enfance s’en va en vous laissant parterre, dans une chute que rien ne peut apprivoiser.

En vérité, tout fait mal.

On a mal de ce vacarme souterrain qui vomit aux oreilles, à la moindre occasion, ses commerces, ses chiffres et ses gains.

Que nous font ses habitudes ordinaires qui ne dictent que des règles auxquelles il faut se conformer ?

Quelle est cette terre étrangère qui vit sans boussole, sans but, privée de la lumière du ciel ?

Mais qu’est-ce donc que cet engouement pour la vitesse, ne pas perdre son temps, jamais, jusqu’à se prendre au final le mur de l’imprévu frappeur !

Pourquoi se croient-ils immortels à s’assoir en lieu et place du créateur puis se gausser comme un môme prétentieux ?

Il se prend pour l’inventeur des mondes et des oiseaux, des mers et des bébés.

Bientôt vous verrez il ira jusqu’à penser que si la terre est ronde, c’est grâce à lui !

« Tout est bien qui finit bien », voilà parait-il la vraie sagesse pour celui qui croit.

Mais moi ce soir, si vous saviez, ce que cette vérité est loin de moi !

Se résigner à ce qui blesse, à l’insuccès, au deuil et aux larmes.

Dire Oui à ce qui vous déchire !

Que dis-je ?

Encore, encore, s’accrocher pour des espoirs qui tomberont comme le soir,

Quoi qu’on y fasse.

Ses citations, ce soir, me font l’effet d’un papier de verre abrasif, elles ne font qu’abîmer sans jamais s’arrêter !

Rien ni personne ne peut me retrouver sur la rive où là, maintenant, je me trouve.

Il est des épreuves que nulle autre que soi ne peut transporter.

Va ! La terre n’est qu’une ivresse, un shoot au désespoir, une addiction qui peine

A nous guider vers nos rêves.

Que me font ces paroles quand on connait l’inconstance de nos amours humaines !

Rien ne tient ce soir. Rien ne va. Plutôt dormir et tenter d’oublier. Comme si c’était possible.

On n’arrête jamais un cœur qui saigne dans l’étau de sa vie.

Essayer de contenir la mer vous serait plus facile !

Non, on ne peut endiguer le flot de la douleur, surtout lorsqu’elle est seule.

Que sont cruels, que sont violents, les assauts de la nature humaine et sa pauvre existence !

Rien ne va ce soir.

Rien ne peut m’arracher au désespoir.

On se trompe, on ne guérit jamais de ses blessures.

 On est juste des êtres déchirés.

Va ! Mieux vaut se taire !

Je suis fatiguée.