Dernier jugement - Tranche de Vie

Dernier jugement

Un beau jour, j'étais avec un ami, avec lequel je n'ai plus de contact aujourd'hui, vadrouillant la nuit, bouteille de whisky à la main, comme à notre habitude. A la recherche d'aventure et de nouveauté, nous ré-explorions les sillons de la ville de Sceaux, à la recherche du Graal. La rue Houdan s'appelle t-elle ! La rue la plus fréquentée de cette commune de banlieue Parisienne. Toutes sortes de choses y attiraient notre attention, mais fauchés comme nous étions, contrairement au restant de la ville, seule la nuit nous faisait profiter pleinement de la Rue Houdan. Ce ne fut qu'une question de temps avant que la boutique "Orange" ne se transforme en parking personnel. En effet, les travaux qui empiétaient sur la rue attirèrent la curiosité des impondérables passants que nous étions. Les planches de bois laissaient entrevoir une magnifique voiture, ainsi que toutes sortes d'affaires placés ci et là ; sans oublier le comble du comble, le pas vers l'inconnu : des marches d'escaliers. Mon ami et moi nous sommes regardés, puis sans hésiter, sommes entrés. Incroyable ! La voiture était ouverte ! Et puis tous ces objets à découvrir faisaient notre bonheur ! Lui était monté à l'étage, pendant que moi fouillais l'engin, dans le but de trouver, pourquoi pas, des chewing-gum, ou peut-être de la monnaie... Puis il revînt, silencieux, pressé... Curieux de savoir ce qu'il avait pu voir en haut, je me disais que c'était à mon tour d'y aller ; et à peine j'eus le temps de m'émerveiller devant la structure d'aménagement de la pièce, que retentit le moteur de la voiture. C'est à ce moment que mon coeur a commencé à battre, c'est à ce moment précis que j'oubliais toute la splendeur du monde, pris d'avarice. Je ne me souviens plus avoir dévalé les marches à toutes vitesses, ou bien avoir pris les jambes à mon coup calmement ; ça devait sûrement être un peu des deux. Pris d'un rire immonde et discret, je lui dis : " T'es sérieux ?! ". Mais lui restait encore silencieux, à fouiller la voiture, le moteur allumé. Ayant pris la peine de regarder la plaque d'immatriculation de la voiture, j'entendis une porte s'ouvrir violemment, ainsi qu'un homme s'écriant : " C'est quoi ce bordel ! ". Le pauvre homme ne savait pas encore qui nous étions, il se demandait juste qui a bien pu avoir démarré sa voiture, et pourquoi une telle violation de son bien à cette heure-ci. Le monde de forme que je connaissais se transforma en un monde de couleurs. Je voyais la couleur des planches de bois, celle de l'odeur de la Rue Houdan, celle de mon ami sortant de la voiture, et aussi celle de la voix de l'homme sortant de chez lui. Je voyais la couleur du mal, et celle de la liberté. Je me retournai vers cette liberté et dit à mon ami : "On s'casse !". Pour quelques raisons, il s'en est suivi une nuit à tenter de fuir les forces de l'ordre. La police nous ayant trouvé moi et mon ami, les jours qui suivirent ont débouché sur une mise en examen. Après quelques intrigues compliqués, plus jamais nous avons recommencer une telle bêtise.

Merci d'avoir lu ! Un gros bisous à ma maman chérie d'amour que j'aime et qui a du subir tous ça malgré elle, avant ma majorité, et à mon gros papounet d'amour ! Ne vous inquiétez pas, je ne suis plus le même, et je suis un artiste !