Défi de plumes 1 - Anaphore - Défi de Plumes

Défi de Plumes

Anaphore

Je vous propose d'écrire un texte

avec une anaphore (*)

qui permet de déployer sa pensée

de plus en plus tout le long du texte.

Exemple : "Moi, président..."..

(*) Anaphore :

Répétition d'un mot en tête de

plusieurs membres de phrase, pour

obtenir un effet de renforcement

ou de symétrie.

Défi de Plumes 1

Chaque Texte ou histoire dramatique, humoristique avec ou sans suspense doit faire entre 2000 et 7000 signes.

Tagada

Tagada, tel est mon prénom, je suis un chien bichon maltais de 15 mois. J’aime courir dès le matin sans permission ni retard. Ce qui me plaît dans la vie c’est de lancer tout seul les balles puis de les rattraper sous les yeux ébahis de ma maîtresse.

Elle, parlons-en, dès l’aurore, je la vois plongée dans ses pensées sans partage. Je vois son regard ailleurs, j’entends son silence, ses soupirs. Parfois, elle chante, mais c’est bien rare. Elle a du mal à rester dans l’ici et maintenant.

Tagada, tel est mon prénom, c’est un choix judicieux ce prénom. Il porte les oripeaux de l’enfance, la facétie des jeux, la lumière innocente. Dès que quelqu’un apprend comment je m’appelle, aussitôt il rit. Des plus âgés aux plus jeunes. Tout le monde s’esclaffe. C’est un réflexe, une hilarité générale qui se déploie devant moi. J’en rajoute alors par une léchette à la personne qui m’admire. Ma maîtresse est encore étonnée de l’effet que je produis.

Elle, parlons-en, dès le lever, elle semble comme absente, tout intériorisée dans sa prière ou ses méditations. Je vois ses gestes ralentis, sa marche au milieu du salon, ses jambes sont ici tandis que son esprit est loin.

Tagada, tel est mon prénom, ça paraît pas comme ça, c’est un prénom ordinaire, au parfum du rire, à la saveur d’antan. J’ai le prodigieux pouvoir d’’aimer qui me regarde, qui me parle ou qui m’écoute. Dès que je peux, je m’amuse, j’aboie, je me fais bien connaître. J’aime la compagnie des humains. Comme ma maîtresse par exemple.

Elle, parlons-en, si je n’étais pas là, où serait-elle ? Toujours à rêver ou bien à angoisser. C’est ainsi. C’est sa nature. Sans arrêt, je dois l’interpeller. Je lui amène mes jouets, je me mets à danser sur les pattes arrière, juste devant elle. Elle est obligée alors de se quitter elle-même pour être avec moi. Ben oui, je suis là et bien là. Faut pas m’oublier ! Non mais d’abord !

Tagada, tel est mon prénom, un prénom venu tout droit des friandises, tout sucré de plaisir, petite gourmandise intacte qui rappelle l’époque des chamallows, des carambars, des malabars aussi. Je suis un agitateur, un acrobate, un funambule, un clown. Ma maîtresse voulait un peu de vie dans ses journées solitaires. Elle n’est pas déçue je crois.

Elle, parlons-en, si je n’étais pas là à lui piquer ses pelotes de laine, à ronfler sur ses genoux, à lui poser ma tête entre son clavier d’ordinateur et son cœur, elle m’oublierait c’est sûr ! J’ai horreur qu’on m’oublie, vous l’aviez compris. Elle doit parfois cesser ses petites écritures pour m’embrasser, me caresser, me regarder.

Tagada, tel est mon prénom et vous n’avez pas idée de tous les trésors qui m’habitent. Simple petit chien de compagnie, je suis bien plus que cela en vérité. Une petite beauté, blanc comme neige, si petit, à peine 2,5 kg, facétieux comme pas deux. Surtout, vous l’avez compris, je suis une tendresse sur pattes, une chaleur à quiétude, une respiration tranquille, un doudou pour adulte fragile, un jouet pour l’enfance, une sécurité toujours offerte. Pour les plus âgés comme pour les plus petits. Qui peut le comprendre ? Qui pourrait le nier ? Ma maîtresse le sait si bien.

Elle, parlons-en justement, elle a besoin de moi, je le sais. Avec tous ses handicaps, je suis la structure de ses journées, la joie de sa solitude, la caresse de son célibat, la réassurance de ses peurs, les sorties pour sa fatigue. Je suis son rayon de soleil, un amour de petit chien. Oui, vraiment, vous ne pouvez pas vous en douter. Quelquefois, certains s’en moquent. « Le petit chien à sa mémère ». Moi, je m’en fous. Je suis de l’amour en barre. Voilà tout.

Tagada, tel est mon prénom et...

C’est le plus joli prénom du monde.