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Biographie de Emile Debraux

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Emile Debraux

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Biographie

France | | Homme

Emile Debraux

Paul-Émile Debraux nait à Ancerville (Meuse) le 13 fructidor an IV (30 août 1796). Son père, Claude-Paul Debraux, huissier à la justice de paix, vint à Paris avec sa famille, en 1797. Il copiait à l’École de médecine les tables de thèses soutenues à cette faculté, et occupa cette place de 1798 à 18274.

Il habitait au no 7 de la rue de l'École-de-Médecine. Devenu veuf, il se remaria le 6 juin 1827 et mourut six ans plus tard, le 30 avril.

Paul-Émile est donc né du premier mariage.

Il fait ses études au lycée Impérial.

Il est employé à la bibliothèque de l'École de médecine. Henri Avenel, dans sa biographie écrit : « Il reste peu de temps dans cette place, de 1816 à 1817 seulement. »

Les goguettes assurent sa notoriété. Théophile Marion Dumersan en parle ainsi en 1866 :

« On avait vu, à l'imitation du Caveau moderne (fondé en 1806), se former des sociétés chantantes dans la plupart des villes de France. Des sociétés rivales ou émules surgirent dans la capitale ; et, comme tout le monde ne pouvait pas être membre du Caveau, on fonda d'abord la Société de Momus, où se firent remarquer Étienne Jourdan, Casimir Ménétrier, Hyacinthe Leclerc, et par-dessus tout Émile Debraux, qui devait bientôt devenir le chansonnier populaire par excellence. »

Debraux est un fervent de la légende napoléonienne. En 1817, il écrit une de ses plus fameuses chansons Te souviens-tu ? qui exalte le souvenir des campagnes militaires impériales. L'année suivante la statue de Napoléon 1er ôtée du sommet de la colonne Vendôme en 1814 est fondue.

Il écrit la chanson La Colonne, en hommage à la colonne Vendôme et à la gloire de l'empereur Napoléon 1er.

Il la crée la même année à la goguette des Gais Lurons réunie à Paris à l'estaminet Sainte-Agnès, rue Jean-Jacques-Rousseau. Elle obtient rapidement un immense succès et lance son auteur comme chansonnier.

Il fait partie, en 1818, de la Société des Soirées de Momus. On trouve deux de ses œuvres : un Couplet, Chanté lors de son admission aux Soirées de Momus9, ainsi que la chansonnette Regardez, mais n'y touchez pas, imprimés dans le Cahier lyrique de mars 1818 publié par plusieurs membres de cette société10. Cette publication porte, en exergue, sur la couverture, ce quatrain de Chavance de F..., président de la société :

« Notre culte un peu païen

Fut le premier, j'ose dire :
Dès qu'un mortel aima rire,

Ne fut-il pas Momusien ? »

Le 17 janvier 1818, Debraux se marie avec Aglaé-Cornélie Tattegrain. De ce mariage naîtront deux enfants : Gustave Debraux et Estelle-Alphonsine-Cornélie Debraux, qui devint l'épouse de Jean Deliois, fabricant de jouets.

En 1822, un recueil des chansons de Debraux est saisi à la requête du procureur du roi. Il est condamné à un mois de prison et seize francs d'amende par jugement du tribunal correctionnel de Paris en date du 21 février 1823, non, ainsi que le disent la plupart de ses biographes, pour « attaques contre le pouvoir, couplets patriotiques et satiriques », etc., mais — tout comme Béranger et tant d'autres écrivains — pour outrages aux bonnes mœurs. Ce jugement vise quatre chansons : C'est du nanan, la Belle Main, Lisa, Mon cousin Jacques, insérées dans le recueil ayant pour titre : le Nouvel Enfant de la Goguette, pour auteur « le sieur Debraux », et pour éditeur le sieur Charles Lecouvey (ou Le Couvey). Son emprisonnement à la suite de l'arrêt rendu contre lui l'amène à publier Voyage à Sainte-Pélagie en mars 1823(Paris, Lebègue et Edouard Garnot, 1823, 2 vol. in-12), récit du séjour qu'il fit dans cette prison.

Le Voyage à Sainte-Pélagie est une sorte de pot-pourri où Debraux cède fréquemment la parole à ses « compagnons de chaîne » du « Corridor rouge », l'improvisateur Eugène de Pradel, l'historien Léonard Gallois, Darras, Robert, Gaillard, etc. On y trouve quantité de chansons composées par lui et par ses camarades sur Sainte-Pélagie, sur la liberté, l'amour, etc. On y trouve même plusieurs longs poèmes, des « messéniennes », selon la locution de l'auteur.

Debraux, à la suite de son emprisonnement, écrit une chanson comique où il décrit avec humour les déplorables conditions de vie qu'il a connues à cette occasion. Elle est intitulée : Les Agréments d'une Prison

Le rire paraît avoir été un aspect essentiel de la vie de Debraux. En témoigne dans les années 1820 sa chanson Laripopée parodie de son émouvante chanson Te souviens-tu ?. Loin de réserver Laripopée à quelques proches choisis, il la publie dans le gros recueil de ses chansons juste après la chanson caricaturée.

Debraux aime se retrouver joyeusement avec d'autres goguettiers. Charles Colmance dans sa chanson Le cabaret des Trois-Lurons se rappelle son souvenir ainsi que celui de Gustave Leroy et Dauphin, habitués qu'il rencontrait dans cet établissement :

« Aux éclats d'une gaité folle,

Aux élans d'un plaisir sans fin,
Debraux chantait la gaudriole ;
Leroy trinquait avec Dauphin.
Le picton soutenait la verve
De ces aimables biberons ;
Momus avait soûlé Minerve

Au cabaret des Trois-Lurons. »

Dans les années 1820, dans sa chanson Les Goguettes, ou Petit tableau des sociétés lyriques connues sous cette dénomination vulgaire., Émile Debraux se moque gentiment des goguettes.

Il exprime aussi sa critique dans la chanson Les Roquets :

« Jadis, en nos vieilles goguettes,

Le bon sens était respecté,
Et le refrain des chansonnettes
Faisait jaillir une folle gaité.
Des coupletiers, pourquoi donc la milice
Nous endort-elle en ses chants momusiens ?
C'est qu'un roquet, dès qu'il lève une cuisse,

Prétend péter comm' les grands chiens. »

Ou encore dans la chanson Laissons passer les plus pressés :

« Assez souvent dans nos goguettes,

D' pauvres rimailleurs sans gaîté,
Pour nous débiter des boulettes,
Veulent avoir la primauté :
Bah ! me dis-je, il faut les entendre,
J'en vois là-bas d' plus exercés ;
Nous ne perdons rien pour attendre :

Laissons passer les plus pressés. »

Dans la chanson Badinez, mais restez-en là., il déconseille de faire sérieusement de la politique dans les goguettes :

« Je sais fort bien que dans la chansonnette

On peut glisser un caustique couplet ;
On peut, je crois, au sein d'une goguette,
Aux grands du jour lancer un malin trait.
J'applaudis même aux flonflons qu'on décoche
Contre un ministre ou contre Loyola ;
Et cependant, de crainte d'anicroche,

Badinez (bis), mais restez-en là. »

Il précise aussi, par ailleurs, son rapport avec la politique :

« Des lecteurs chagrins m'ont fait quelquefois le reproche d'avoir presque toujours introduit la politique dans mes chansons ; ce reproche m'a paru fort drôle : apparemment les braves gens qui me l'adressaient se sont imaginés que la chanson n'avait été inventée que pour célébrer l'amour et le vin, et probablement ils n'avaient jamais su qu'à l'exemple de la comédie, mais dans un genre beaucoup moins élevé, la chanson était consacrée à la censure des vices, des travers, des abus, et des ridicules du siècle ; or, dans le nôtre, où la politique a tout envahi, comment aurait-on pu faire des chansons sans que la politique vint se glisser sous la plume du chansonnier ? »

Un certain nombre de publications sont faites en commun par Émile Debraux et Charles Le Page. Le recueil commun intitulé « Chansons nouvelles de MM. Ém. Debraux et Ch. Le Page », publié en 1826, porte à la fin l'indication qu'il s'agit d'une publication par fascicules, réalisée par souscription. Sur la couverture du fascicule conservé à la Bibliothèque nationale de France est précisé qu'il s'agit de la deuxième livraison.

En 1830, Debraux habite le village d'Orsel, — aujourd'hui rue d'Orsel, no 14, à Montmartre, — où il compose, en collaboration avec Dauphin, le Bréviaire du Chansonnier, ou l'Art de faire des chansons. Il écrit assidûment dans le journal l'Extra Muros, dont les bureaux sont situés alors Passage du Grand-Cerf, no 6, et dont le directeur est Charles Le Page. Il fait paraître une folie populaire en un acte : Une séance de goguette, volume rare, dont la Bibliothèque nationale de France ne possède même pas un exemplaire. Il publie en outre une série d'articles sur le théâtre Seveste, et sur la troupe du théâtre de la plÉmile Debraux était un ami du goguettier Charles Le Page. Avec celui-ci il avait projeté la création de la goguette de la Lice chansonnière. La mort prématurée de Debraux l'empêche d'y participer. La Lice chansonnière est fondée par le seul Charles Le Page quelques mois après.Le 12 février 1831 Debraux, qui était soigné par le docteur Morel de Rubempré, meurt au de la rue des Lombards dans sa 35e année de la phtisie dont il était malade depuis longtemps. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise.

La femme de Debraux, Aglaé-Cornélie, meurt à Paris le 14 octobre 1836. Elle est inhumée au cimetière Montparnasse en fosse commune. Ce qui indique qu'elle vivait dans la misère matérielle. Chose confirmée par une note sur Debraux publiée dans le volume III des Œuvres complètes de Pierre-Jean de Béranger publiées en 1839 : « Sa pauvre famille (à Debraux, après sa disparition) n’a obtenu que d’incertains et faibles secours dans la répartition faite par le Comité des récompenses nationales. »

Debraux a écrit un certain nombre d'ouvrages. On lui doit aussi nombre de chansons populaires et nationales, qui eurent une grande vogue et ont été réunies par Béranger (1835, 3 volumes in-32)

Hors Recueil : 1

Domaine Public

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