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Biographie de Maurice Rollinat

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Maurice Rollinat

Statistiques

Proposé par

Jenny

Biographie

France | | Homme

Poète, compositeur, musicien, chanteur.

 

Maurice Rollinat

(1846 - 1903)

Maurice Rollinat

"Rollinat devant son âtre", par Allan OSTERLIND (Musée de Châteauroux)

 

 

Maurice Rollinat est né à Châteauroux le 29 décembre 1846. Son père, François Rollinat, député de l'Indre, fut un grand ami de George Sand. Issu d'un milieu cultivé, Rollinat se met très tôt au piano. Dans les années 1870, il écrit ses premiers poèmes. Il les fait lire à Sand, qui l'encourage à tenter sa chance à Paris. Il y publie son premier recueil Dans les brandes (1877), qu'il dédie à Georges Sand mais qui ne connaît aucun succès. Il rejoint alors le groupe des Hydropathes, fondé par Émile Goudeau, où se rassemblent de jeunes poètes décadents se voulant anticléricaux, antipolitiques et antibourgeois. Plusieurs soirs par semaine, la salle du Chat noir, célèbre cabaret parisien, se remplit pour laisser place à l'impressionnant Rollinat. Seul au piano, le jeune poète exécute ses poèmes en musique. (Il mit aussi en musique les poèmes de Baudelaire). Son visage blême, qui inspira de nombreux peintres, et son aspect névralgique, exercent une formidable emprise sur les spectateurs. De nombreuses personnes s'évanouissent, parmi lesquelles notamment Leconte de Lisle et Oscar Wilde.

Ses textes, allant du pastoral au macabre en passant par le fantastique, valent à Rollinat une brève consécration en 1883. Cette année-là, le poète publie Les Névroses, qui laisse les avis partagés. Certains voient en lui un génie ; d'autres, comme Verlaine dans Les Hommes d'aujourd'hui, un « sous-Baudelaire », doutant ainsi de sa sincérité poétique. Cependant, grâce aux témoignages et aux travaux biographiques, nous savons que Rollinat fut toute sa vie très tourmenté et que ses névralgies ne l'épargnèrent guère. Son ami Jules Barbey d'Aurevilly écrira que « Rollinat pourrait être supérieur à Baudelaire par la sincérité et la profondeur de son diabolisme ». Il qualifie Baudelaire de « diable en velours » et Rollinat de « diable en acier ».

 

Malade et fatigué, Rollinat refuse d'être transformé en institution littéraire. Il se retire alors à Puy-Guillon, puis, en 1883, à Fresselines, dans la Creuse, pour y continuer son œuvre. Il s'y entoure d'amis avec lesquels il partagera les dernières années de sa vie. En 1886, il publie l'Abîme, puis Paysages et Paysans ainsi qu'un recueil en prose, En errant.

Alors que sa compagne, l'actrice Cécile Pouettre, meurt de la rage, Rollinat tente plusieurs fois de se suicider. Son ami le peintre Eugène Alluaud le veille et s'inquiète. Malade, probablement d'un cancer, le poète est transporté à la clinique du docteur Moreau à Ivry où il s'éteint en octobre 1903, à l'âge de 57 ans. Rollinat repose au cimetière Saint-Denis de Châteauroux. 

 

   Dans les brandes (1877)

Dans les brandes ouvre un étrange parcours poétique. Le mépris de la ville et des hommes qui y vivent, fait encore davantage briller la Nature, blonde, lumineuse et conseillère. Rollinat y trouve une double perfection : celle des éléments qui la composent et celle du geste de l'homme qui l'habite.

   Les Névroses (1883)

Publié chez Charpentier en 1883, annoncé dès 1882, ce recueil est le plus célèbre de Rollinat.  

Les Névroses, ouvrage de la fascination par excellence, proche du symbolisme, démet le réel de toute son innocence et de sa virginité mythologique. Le diable, la mort, le mal, sont des thématiques omniprésentes qui percent le voile de la simple donnée naturelle. La réalité déborde alors de sens par le double recours à l'imaginaire et au nihilisme. Évacuant Dieu de sa réflexion poétique, Rollinat suppose le Diable comme s'infiltrant dans toutes les manifestations humaines et non humaines. 

 

   L'Abîme (1886)

Dans L'Abîme, Rollinat examine en grande partie les vices humains, à la manière des moralistes du XVIIe siècle. On trouve dans la réflexion de Rollinat des échos pascaliens (La chanson de l'Ermite) quant à la place de l'homme dans l'univers, mais surtout une fascination pour l'intériorité humaine (La genèse du crime, Le faciès humain), regorgeant de pouvoirs insoupçonnés, de pulsions et de projets souvent vains. L'Abîme offre un constat accablant de la nature humaine et de sa destinée. La vie, déplorable, ne sera pas, selon Rollinat, excusée par la mort. À la fin du recueil, notamment dans Requiescat in Pace, le poète, cynique, fait de la mort un juge sans Dieu au sein de laquelle l'homme n'aura aucun droit au pardon.

 

 

Fiche proposée par Jenny.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Rollinat