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Biographie de Cyrano de Bergerac

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Cyrano de Bergerac

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Deplume

Biographie

France | | Homme

Savinien de Cyrano de Bergerac

1619 – 1655

"Il y a beaucoup de gens dont la faculté de parler ne vient que de l'impuissance de se taire."

Savinien de Cyrano, dit de Bergerac, est un romancier, dramaturge et épistolier français, né à Paris, rue des Deux-Portes (actuelle rue Dussoubs dans le 2e arrondissement), baptisé le 6 mars 1619 en l'église Saint-Sauveur et mort à Sannois le 28 juillet 1655.

Auteur d'une œuvre audacieuse et novatrice, qui l'inscrit dans le courant libertin de la première moitié du XVIIe siècle, il est surtout connu aujourd'hui pour avoir inspiré à Edmond Rostand son plus célèbre drame, Cyrano de Bergerac, qui, tout en reprenant des éléments de la biographie du poète, s’en écarte par de nombreux aspects.

On assiste cependant, depuis la fin des années 1970, à un remarquable renouveau des études cyraniennes, dont témoigne la publication, en France et à l'étranger, d'une foison de thèses, articles, biographies et essais, et qui présage peut-être la découverte de l’écrivain par un plus large public.

Un mythe

Si l’œuvre de Cyrano de Bergerac n’est guère connue du grand public, le personnage est célèbre. Il est devenu un véritable mythe, grâce à la pièce de théâtre qu’Edmond Rostand lui consacra à la fin du XIXe siècle : mousquetaire gascon, duelliste incorrigible, amoureux transi, cible de la fatalité, être malheureux complexé par un nez proéminent, poète délicat et sensible, tel est le portrait romantique ancré dans les esprits. Mais du mythe à la réalité, la distance est considérable…

 

Enfance campagnarde et adolescence parisienne

 Contrairement à la légende, Cyrano n’est pas d’origine gasconne. Né à Paris, le 6 mars 1619, dans une famille bourgeoise, il vient habiter, dès l’âge de trois ans, avec ses parents, à Mauvières, dans la vallée de Chevreuse. Son enfance est donc campagnarde et c’est d’un curé de village qu’il reçoit le début de son instruction. À dix ans, il regagne Paris et entre au collège de Beauvais, dont il se moquera dans sa comédie, Le Pédant joué.

Adolescent, il ne correspond guèrre à cette image d’amant éploré que l’on a donnée de lui. Il mène, au contraire, une vie agitée, recherche les plaisirs, fréquente assidûment les cabarets de la capitale. Souffre-t-il de cet appendice volumineux bien réel, tel que le montre le portrait que l’on conserve de lui ? Toujours est-il qu’il sait en plaisanter. À la scène 2 de l’acte III du Pédant joué, il fait dire à la belle Genevote à propos du professeur Granger : « Pour son nez, il mérite bien une égratignure particulière. Cet authentique nez arrive partout un quart d’heure devant son maître; dix savetiers de raisonnable rondeur vont travailler dessous à couvert de la pluie. »

Une brève carrière militaire

Il se destine au métier des armes et, à l’âge de vingt ans, s’engage comme mousquetaire dans la célèbre compagnie des gardes commandée par Casteljaloux. Véritable d’Artagnan, il se distingue par son courage, ce qui lui vaut le surnom de « démon de la bravoure ». Son intrépidité deviendra bientôt légendaire. On rapporte que, seul contre cent, il triomphe, en tuant deux de ses adversaires, en en blessant sept et en faisant fuir les autres ! Mais cette carrière militaire est brève. Blessé en 1639, puis en 1640, il quitte l’armée et regagne Paris en 1641.

Les déboires d’un écrivain libertin

Il suit alors les leçons du philosophe libertin Gassendi, dont Molière, semble-t-il, est aussi le disciple. Vient l’époque troublée de la Fronde (1648-1652). Ses positions politiques ne sont pas claires. Il est convaincu de la relativité des choses et navigue au gré de ses intérêts du moment : il prend tour à tour parti contre Mazarin qu’ il attaque, en 1649, dans un poème satirique d’une rare violence, Le Ministre d’Etat flambé, puis contre les frondeurs.

Il écrit depuis 1645. Mais il ne parvient pas à vivre de sa plume. Il subsiste quelque temps grâce à l’héritage de son père mort en 1648 et doit bientôt chercher un protecteur, un de ces riches mécènes, soutiens obligés des créateurs. Il entre donc, en 1652, au service du duc d’Arpajon.

Ses idées libertines, son athéisme, lui attirent de nombreuses inimitiés et compliquent sa carrière littéraire. Un de ses manuscrits, l’Histoire de l’étincelle, lui est volé. Il ne parvient pas à faire publier, de son vivant, ses deux romans d’anticipation. Tout est fait pour l’empêcher de s’exprimer.

En 1654, il est victime d’un accident plus que suspect et qui ressemble fort à un attentat : en passant sous un échafaudage, il reçoit une poutre sur la tête. Grièvement blessé, il meurt l’année suivante, le 28 juillet 1655, certainement des suites de cette blessure. Il n’a que trente-six ans et laisse une œuvre inachevée.

Burlesque et humour

Cyrano de Bergerac, comme Scarron, pratique le style burlesque, fait éclater les contradictions du monde, en jouant sur des effets d’opposition. Il donne une importance particulière à un humour décapant, démystifiant, notamment dans ses Lettres (1654) où il s’amuse à accumuler les procédés précieux. Il se fait également l’interprète de la pensée libertine, dont il expose les grandes idées dans sa tragédie, La Mort d’Agrippine (1653) et dans ses deux romans d’anticipation, les bats et Empires de la Lune (1657) et les Etats et Empires du Soleil (1662).

source : http://www.espacefrancais.com/savinien-de-cyrano-de-bergerac/