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Biographie de Georges Perec

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Georges Perec

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Proposé par

Falidjana

Biographie

France | | Homme

Georges Perec

(1936-1982)

 

« Écrire : essayer méticuleusement de retenir quelque chose : arracher quelques bribes précises au vide qui se creuse, laisser, quelque part, un sillon, une trace, une marque ou quelques signes. »

Georges Perec est né en 1936 à Paris, il est d'une famille juive. Il mène une enfance difficile : son père est tué au combat pendant la Deuxième Guerre mondiale, sa mère est déportée à Auschwitz. Georges Perec est sauvé par sa famille paternelle, vivant en zone libre, qui le recueille peu avant que sa mère, restée en zone occupée, ne soit arrêtée. Toute sa scolarité est ainsi entrecoupée par psychothérapies et psychanalyses, mais il devient néanmoins documentaliste en neurophysiologie au CNRS.

Il écrit, et dès 1965, il est récompensé par le prix Renaudot pour l'écriture de son premier roman Les Choses, récit relatant la vie et les rêves d'un couple de psychosociologues ( = personnes qui mènent des enquêtes d'opinions), éternels insatisfaits de la vie. Puis, en 1967, il est sollicité par Raymond Queneau et Italo Calvino pour intégrer l'Oulipo, l'OUvroir de LIttérature Potentielle, groupe de littéraires et de mathématiciens qui définissent l'Oulipo par ce qu'il n'est pas : un mouvement littéraire, un séminaire scientifique ou une littérature aléatoire. Le but de ce groupe ? Être des « rats qui construisent eux-mêmes le labyrinthe dont ils se proposent de sortir. ». Les écrivains se donnent alors des contraintes d'écriture, la plus célèbre de Georges Perec étant la suppression de la lettre « e » dans son son roman La Disparition, publié en 1969.

En 1978, il connaît un grand succès avec un autre roman : La Vie, mode d'emploi, qui lui vaut d'être récompensé par le prix Médicis. Suite à cette consécration, Georges Perec abandonne son métier de documentaliste pour s'adonner pleinement à la littérature, s'inspirant de divers auteurs, de Stendhal à Kafka. Toujours à la recherche de nouvelles formes littéraires, il essaie de se diversifier et publie des ouvrages toujours plus originaux au fil de sa vie, toutefois ses écrits prennent souvent une forme autobiographique, comme W ou le souvenir d'enfance qu'il écrit en 1975 et Je me souviens en 1978, romans qui rendent hommage à ses parents. Mais ils sont avant tout des prouesses littéraires, citons encore une fois La Disparition mais aussi Les Revenantes, roman publié en 1972 dans lequel il n'utilise que la lettre « e » comme voyelle !

Il devient aussi réalisateur et transpose son roman Un Homme qui dort à l'écran, en 1974, film qui relate la vie d'un étudiant vivant dans un monde gris, se refermant de plus en plus sur lui-même (forte inspiration kafkaïenne et autobiographique, une fois de plus). Par son innovation littéraire (l'auteur s'adresse directement à son personnage principal en le tutoyant) le roman, publié en 1967, s'est vite fait une place dans la littérature. En format cinématographique, l’œuvre remporte là encore un vif succès, dû notamment à la performance de l'unique acteur du film, Jacques Spiesser. Toujours derrière la caméra, il réalise en 1979 un documentaire sur les émigrants américains d'origines juive ou italienne, interrogeant le thème du déracinement, documentaire qu'il intitule Récits d'Ellis Island. Encore une fois, on constate que l’œuvre est sans doute une pièce constituant la quête identitaire de Georges Perec, dimension qui imprégnait déjà nombre de ses romans.

Il vit ensuite les six dernières années de son existence avec une cinéaste, Catherine Binet. Il produit ainsi son film Les Jeux de la Comtesse Dolingen de Gratz en 1981 et meurt un an plus tard, atteint d'un cancer des bronches. Il laisse derrière lui de nombreux récits que l'on qualifie encore de nos jours d'extravagants, d'originaux et d'inovants, récits qui conservent par ailleurs une part de mystère due à la fameuse quête identitaire de l'auteur.

Mes sources : Evène et Wikipédia.

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En bonus, pour vous montrer un aspect de son oeuvre... Un extrait de :

J'aime/ Je n'aime pas

(composé tout au long de sa vie)

J'AIME : les parcs, les jardins, le papier quadrillé, les stylos, les pâtes fraîches, Chardin, le jazz, les trains, être en avance, le basilic, marcher dans Paris, l'Angleterre, l'Ecosse, les lacs, les îles, les chats, la salade de tomate épépinée et pelée, les puzzles, le cinéma américain, Klee, Verne, les machines à écrire, la forme octogonale, l'eau de Vichy, la vodka, les orages, l'angélique, les buvards, The Guinness Book of Records, Steinberg, Antonello de Messine, les Baedeker, la Bibliothèque Elzévirienne, Info the dusk- charged air, les coccinelles, le général Éblé, les mots croisés de Robert Scipion, Verdi, Malher, les noms de lieu, les toits d'ardoises, La Chute d'Icare, les nuages, le chocolat, les énumérations, le bar du Pont-Royal, Le Sentiment géographique, les vieux dictionnaires, la calligraphie, les cartes et les plans, Cyd Charisse, les pierres, Tex Avery, Chuck Jones, les paysages plein d'eau, Biber, Bobby Lapointe, Le Sentiment des choses (Mono no aware), le munster sans cumin, avoir beaucoup de temps, faire des choses différentes en même temps ou presque, Laurel et Hardy, les entresols, la dérive dans une ville étrangère, les passages couverts, le fromage, Venise, Jean Grémillon, Jacques Demy, le beurre salé, les arbres, le Musée archéologique de Sousse, la Tour Eiffel, les boîtes, Lolita, les fraises, les pêches de vigne, Michel Leiris, les fous rires, les atlas, « faire Philippine », Adieu Philippine, Bouvard et Pécuchet, les Marx Brothers, les fins de fêtes, le café, les noix, Dr. No, les portraits, les paradoxes, dormir, écrire, Robert Houdin, vérifier que tous les nombres dont la somme des chiffres est égale à neuf sont divisibles par neuf, la plupart des symphonies de Haydn, Sei Shonagon, les melons et les pastèques...

JE N'AIME PAS :  les légumes, les montres-bracelets, Bergman, Karajan, le nylon, le « kitsch », Slavik, les lunettes de soleil, le sport, les stations de ski, les voitures, la pipe, la moustache, les Champs-Elysées, la radio, les journaux, le music-hall, le cirque, Jean-Pierre Melville, l'expression « à gogo », les fripes, Charlie Hebdo, Charlie Chaplin, les Chrétiens, les Humanistes, les Penseurs, les « Nouveaux (cuisiniers, philosophes, romantiques, etc.) », les hommes politiques, les chefs de service, les sous-chefs de service, les pastiches de Burnier et Rambaud, le merlan, les coiffeurs, la publicité, la bière en bouteille, le thé, Chabrol, Godard, la confiture, le miel, les motocyclettes, Mandiargues, le téléphone, Fischer-Dieskau, la Coupole, les cuisses de grenouille, les t-shirts, les coquilles Saint- Jacques servies dans des coquilles Saint-Jacques, la couleur bleue, Chagall, Mirô, Bradbury, le centre Georges Pompidou, James Hadley, Durrell, Koestler, Graham Greene, Moravia, Chirac, Chéreau, Béjart, Soljenitsine, Saint-Laurent, Cardin et son espace, Halimi, les films un peu trop suisses, Cavanna, les manteaux, les chapeaux, les porte-feuilles, les cravates, Carmina Burana, Gault-Millau, les initiés, les astrologues, le whisky, les jus de fruits, les pommes, les objets « griffés », les perles de culture, les briquets, Léo Ferré, Claire Brétécher, le Champagne, les biscottes, le Perrier, le gin, Albert Camus, les médicaments,  les crooners, Michel Cournot, Jean-Edern Hallier, les blue-jeans, les pizzas, Saint-Germain-des-Près, le couscous sauf exception, les bonbons acidulés, le chewing-gum, les gens qui cultivent le style « copain » (Salut ! Comment tu vas ?), les rasoirs électriques, les pointes Bic, Marin Karmitz, les banquets, l'abus des italiques, Bruckner, le disco, la haute fidélité...