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Youth - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Youth" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "Benadel"..

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 "Youth"

 

La jeunesse, c'est le fleuron de l'existence. On le porte avec ostentation lorsqu'il est de saison. A l'âge mûr, il n'est plus de mode, et quand on devient vieux, il est à nos antipodes. Au printemps de la vie lorsque tout semble rose, c'est là que les épines noires fleurissent à l'ombre des beaux jours. Et parfois, lorsque l'on se trouve aux portes de la mort, elles nous piquent de remords. C'est sur ces réflexions que le film Paolo Sorrentino s'articule. Quelques personnages hauts en couleurs ruminent leur douleur entre quatre murs qui confinent l'inanité du superflu. Dans ce lieu où la chair se malaxe mais où l'esprit ne se masse guère, Fred Ballinger (Michael Cain), chef d'orchestre à la retraite, y étale, avec maestria, ses regrets. Flanquée de sa fille Lena (Rachel Weisz) qui remue le couteau dans la plaie en lui rappelant qu'il a sacrifié sa famille sur l'autel de la musique, il aiguise sa culpabilité sur le dos de la Reine d'Angleterre, et éconduit l'émissaire chargé de tenter de le faire reprendre sa baguette pour elle. Mick Boyle (Harwey Keitel) quant à lui, vieux cinéaste de notoriété obsolète, y cultive l'illusion que le film qu'il est en train de tourner le projettera derechef à l'avant-scène. Hélas pour lui, dans une scène mémorable, Brenda Morel (Jane Fonda), sur qui le film devait reposer, préférant accepter un rôle pouvant la propulser au rang de vedette cathodique, lui fait faux-bond ; il en devient d'autant plus furibond qu'elle le blesse avec son génie de phrases sadiques. Jimmie Tree (Paul Dano), dans la peau d'un personnage désemparé qui aimerait se défaire de l'image d'un rôle qu'il a tenu dans un film à grand succès et la kinésithérapeute (Luna Zimic Mijovic) qui rêve de devenir danseuse étoile au lieu d'être masseuse dans un cinq étoile, exacerbent le climat obsessionnel du film. Mais quand, dans son plus simple appareil, Miss Univers (Madalina Ghenea), diablement cinégénique, réchauffe les hivers des deux vieux, le ton du film s'allège le temps d'un sortilège aquatique et érotique. Le long métrage du réalisateur italien oscille entre le fantastique et la réalité froide. Comme en témoignent, par exemple, ces deux scènes prises au hasard : Fred assis sur une souche d'arbre s'imagine entendre une symphonie des cloches, et un vieillard dans une des chambre de l'hôtel, la virilité en berne, fixe d'un regard hagard la poupée qui se rhabille. Bien d'autres plans imaginés ou imaginaires donnent une vision contrastée d'une vie de château servie sur un plateau de rêves ou de cauchemars. Voilà pourquoi ce film restera dans bien des mémoires.

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Benadel

16-09-2015

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Youth appartient au recueil I - Chroniques

 

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