"Un beau soleil intérieur" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par
"Benadel"..
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Un beau soleil intérieur
Le nouveau film de Claire Denis intitulé « Un beau soleil intérieur » a rayonné sur le spectateur que j’ai été. Juliette Binoche, la cinquantaine bien portante, darde les rayons désespérés d’une étoile voluptueusement féminine. En quête d’amour absolu, Le personnage d’Isabelle qu’elle incarne étale les larmes d’un soleil meurtri sur ses yeux. Car toute sa vie sentimentale est en trompe l’œil. Dés la première scène, on croit qu’en position de missionnaire, elle prend son pied sous les coups virils que Vincent (Xavier Beauvois), un banquier, lui assène, mais en réalité elle éructera sa frustration. Badinant avec un acteur (Nicolas Duvauchelle) et le traquant par petites touches, on pense que cette femme divorcée avec un enfant a décroché la timbale après avoir consommé l’acte. Pourtant, il s’avérera que l’amour périclitera. Choyée par Mathieu (Philippe Katerine), un quidam dansant comme un dieu, on est persuadé qu’elle se trémoussera de passion pour lui. Or, elle se perdra dans un milieu qui n’est pas le sien. On s’imagine qu’en retombant dans les rets de son ex-époux François (Laurent Grevill), elle retrouvera sa sensualité, toutefois, les gestes affectueux et les mots de tendresse qu’il lui récitent sonnent tellement faux à ses oreilles qu’elle le plaque une seconde fois. Et ce ne sont ni la drague dissimulée sous les dialogues poilants et paternalistes du familier Fabrice (Bruno Podalydes), ni les désirs platoniques suintant de l’attitude de l’homme fin (Alex Descas) qui conduiront la quinquagénaire vers l’épanouissement amoureux. J’ai particulièrement été remué par cette scène qui se passe avec Isabelle dans un lieu paisiblement agreste : une élite de riches propriétaires s’y extasie de manière outrancière de quelques volatiles. Les entendant, elle disjoncte, tant leurs élucubrations sont en décalage avec sa tristesse sentimentale. Mais heureusement pour elle, les portes bienfaisantes s’ouvriront par la bouche d’un voyant, sublimement interprété par Gérard Depardieu, dont on doute qu’il lui fasse du gringue. |
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Un beau soleil intérieur
appartient au recueil I - Chroniques
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