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Métier d'enseignant déconsidéré - Partage et Divers

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Hors Recueil

Métier d'enseignant déconsidéré

LE FIGARO. - Pourquoi le métier d'enseignant est-il déconsidéré en France, comme dans la plupart des pays européens?

 

Antoine COMPAGNON* – Cette déconsidération  est liée au déclassement social des professeurs, lui-même lié à la massification de l'enseignement. Environ 20% d'une génération d'élèves obtenaient le bac en 1970, contre 76% en 2012! Jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, un professeur était un ­notable dans sa préfecture, l'instituteur était un notable au même titre que le maire ou le médecin du village. Les métiers de l'enseignement étaient des métiers de promotion sociale. Ils ont cessé de jouer ce rôle. La féminisation massive de ce métier a achevé de le déclasser, c'est d'ailleurs ce qui est en train de se passer pour la magistrature. C'est inéluctable. Un métier ­féminin reste encore souvent un emploi d'appoint dans un couple. L'enseignement est choisi par les femmes en raison de la souplesse de l'emploi du temps et des nombreuses vacances qui leur permettent de bien s'occuper de leurs enfants.

 

Pourquoi les jeunes respectent-ils moins les professeurs en France qu'ailleurs?

 

Nous avons tous des témoi­gnages d'incidents, d'absence de respect entre élèves et professeurs, y compris lors des premières années d'université. Ce n'est pas étonnant. Ces incidents reflètent ce que pensent les parents et l'ensemble de la société des enseignants.

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Nos compatriotes critiquent fortement l'influence des syndicats d'enseignants…

 

Le métier de professeur est un métier sans aucune évolution. Les seules promotions possibles, c'est le syndicalisme ou l'inspection. Mais, en réalité, lorsqu'on dénonce le pouvoir syndical, on nage en plein mythe. Le syndicalisme perd de son influence. Les syndicats ont ainsi de plus en plus de mal à recruter chez les jeunes.

 

Quelles réformes proposez-vous concernant le statut des enseignants, en pleine discussion au ministère?

 

Ce qui est aberrant, c'est ce statut des enseignants qui n'a pas évolué depuis 1950. Il date d'avant la télévision, d'une époque où très peu de Français allaient au collège et encore moins au lycée. La prise en compte des seules heures de cours devant les élèves en guise de «temps de service» n'a pas de sens. Il faut plus de présence dans les établissements et les bureaux!

Le travail en équipe devrait être généralisé. Les professeurs du secondaire s'identifient à leur discipline, s'y réfugient pour réagir à leur déclassement social. Je ne nie pas le fait qu'ils ont un très bon niveau disciplinaire, utile au lycée. Mais, concernant le collège, qu'y a-t-il de dégradant pour un professeur de français d'enseigner aussi l'histoire? Il y a trop d'enseignants différents au collège, c'est déstabilisant pour d'aussi jeunes élèves, ballottés toutes les heures d'un adulte à l'autre. Beaucoup ne se remettent pas de cette diffé­rence avec l'école primaire. La transition serait plus douce avec moins d'enseignants.

*INTERVIEW - Antoine Compagnon, professeur de littérature française au Col­lège de France, est notamment l'auteur d'Un été avec Montaigne. Pour lui, le déclassement social des enseignants est lié à la massification de l'enseignement.

 

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2014/01/06/01016-20140106ARTFIG00556-professeur-un-metier-sans-evolution.php


23-03-2014

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