Ce petit poème est écrit par Victor Mirc
Il s'agit d'un écrivain du sud-ouest, probablement de la région de Toulouse.
Il aurait vécu entre les années 1890 et 1950 environ...
J'ai retrouvé trace de ce poème, mais ne trouve aucune trace de sa bibliographie.
Ce poème lu par un ancien avec l'accent du terroir... c'est une vraie perle.
Je lance donc un appel à trouver des traces de cet auteur qui a publié aussi dans les gazettes toulousaines en 1929 - imprimerie languedocienne.
MACAREL
Un joli mot qu'on nous jalouse,
Un mot, que seul, le Toulousain
Dit, sans arrêt, soir et matin,
Nous avons un mot à Toulouse,
Il exprime chagrin ou peine,
Marque la poisse ou bien la veine,
Il a du chic ! il a du sel !
Macarel !
Lorsque je vais faire un voyage,
Sitôt dans le wagon, je rage;
On est serré tels des harengs,
Mais ça ne dure pas longtemps !
Car dès que s'ouvrent les portières,
Comme pêcheurs et canabières,
Qu'est-c' qu'il descend à Pinsaguel,
Macarel !
Voulant pêcher l'autre semaine,
Je fus sur les bords de Brienne
Et je trempais du fil dans l'eau,
Lorsque vlan, je pique un barbeau !
Mais hélas ! voyez si c'est bête,
Un " escloupiè " prend ma " puisette "
Et me fait manquer le barbel.
Macarel !
Mon épouse se nomme Adèle,
Elle est bien faite et elle est belle,
J'aime la blancheur de son cou,
Aussi, j'en suis amoureux fou !...
Rentrant un soir, au clair de lune,
Dans mon lit, j'ai trouvé ma brune,
Couchée avec le grand Marcel.
Macarel !
Lorsque j ai visité Paname,
J'ai vu la Seine, Notre-Dame,
Montmartre, le Trocadéro,
Et Mistinguette au Casino.
Au métro, j'ai connu les foules,
Les dancinges avec leurs poules...
Mais quand j'ai vu la Tour Eiffel ,
Macarel !
Je suis un passionné des courses,
Et quand j'ai des sous dans ma bourse,
J'aime à miser sur un tocquard,
" Fleur de Nave " ou bien " Epinard " !
Hélas ! ce qui me désespère,
C'est qu'en allant à la Cépière,
Je reviens " fauché " du Mutuel...
Macarel !
On parle beaucoup de la Bise.
Ce vent qui fait prendre la crise ;
Et l'on nous cite le Mistral
Qui, paraît-il, est si brutal !
Mais chez nous, lorsque l'Autan donne,
Il vous flanquerait dans Garonne,
Par-dessus le pont Saint-Michel...
Macarel !
Notre ville est cosmopolite,
On' y parle turc, annamite,
Chinois, espagnol, portugais,
Tchécoslovaque ou bien anglais.
On parle même le malgache...
Et l'agent dit dans sa moustache :
Ça semble la Tour de Babel,
Macarel !
A Toulouse, la ville charmante,
On aime le chant... et l'on chante,
Que l'on soit basse ou baryton,
Nous savons chanter dans le ton !
Le fort ténor est notre idole,
Et quand il pousse au Capitole,
Le contre-ut de Guillaume-Tell...
Macarel !
On en fait un plat de Marseille,
La ville à nulle autre pareille...
Moi je trouve qu'on vante à tort,
Et sa sardine et son vieux port !
Ici, nous avons la Garonne,
Pech-David et puis... la Colonne,
Un soleil d'or, un joli ciel,
Macarel !
Victor MIRC
19-01-2015