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Les tribulations de Catherine - Carnet de Voyage

Carnet de Voyage "Les tribulations de Catherine" est un carnet de voyage mis en ligne par "Cathou inafrica"..

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Afrique, je t’aime

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« Les tribulations de Catherine »

 

 

 *************

 

 

 

Fajara, le 10 juin 2012.

 

 

 

 
 

Pour Candice et Charlotte,

 Juliette et Joffré,

Laura et Lucy.

14 juillet 2009

Les ainés sont grands, commencent leurs études supérieures, Laura termine ses années de lycée et Lucy 6 ans, va entrer à l’école primaire. Jo a le dos cassé par des années de taille de la pierre. J’enseigne encore et j’ai toujours dans un petit coin de la tête ce désir de repartir en Afrique. En 2008, nous accordant une semaine de vacances au Maroc, nous avons regardé les possibilités d’enseigner dans ce pays mais rien ne nous a retenus. Puis le 13 juillet 2009, alors que nous n’y pensions plus, le téléphone sonne, la responsable d’un établissement français au Maroc me demande si je suis toujours décidée. La réponse est pour le lendemain ! Nous n’avons pas besoin de la nuit pour nous porter conseil, la réponse est oui. Laura et Lucy laissent leurs aînés en France.

 Nous traversons la méditerranée en bateau depuis Sète jusqu’à Tanger, à nous le Maroc. Nous posons pied à terre à Agadir le premier jour du ramadan ! Les filles nous rejoignent en avion.

Le 30 août 2009, nous sommes installés dans notre maison Gadiri.

Nous avons fait le premier pas sur notre route africaine.

 

 

26 Juillet 2011

 

Deux années marocaines qui se sont soldées par un départ sans avoir pu réaliser ce que nous avions prévu.

Nous laissons derrière nous les espoirs d’eau des villageois de la montagne de Timoula. Nous avons été totalement impuissants devant une administration marocaine rongée par la corruption et le droit quasi seigneurial de ses représentants.

Nous abandonnons avec un grand soulagement les muezzins appeler à la prière.

Le Maroc est un pays magnifique mais le royaume est insupportable pour nous qui avons une définition de la liberté quelque peu différente de la leur.

Laura reste à Agadir avec son frère qui nous a rejoints dans le courant de l’année précédente.

 

Nous descendons le Sahara Occidental en une journée seulement. Le long de la côte, ce sont des déserts de pierres que seuls habitent les moustiques. Même les touaregs vêtus de bleu ne s’y aventurent pas. Des troupeaux de chameaux surveillés par des chameaux essaient de brouter les cailloux.

Quelques pêcheurs téméraires réparent leurs filets avant de reprendre la mer.

Je garde un extraordinaire souvenir de la blanche Tan-Tan avec ses femmes toutes drapées dans leurs voiles berbères. Elles sont des plus belles. Tan-Tan et ses chameaux à l’entrée de la ville, Tan-Tan et sa virginale blancheur qui illumine le désert sous le soleil de juillet.

 

Les seuls humains sont les policiers en poste tout au long du Sahara Occidental qui est surveillé d’une part parce qu’on y extrait les phosphates qui sont une des richesses du pays, d’autre part parce que la région est convoitée par l’Algérie qui a toujours visé l’ouverture qu’elle aurait alors sur l’Océan Atlantique.  

Une seule route le traverse, de haut en bas, tous les cinquante kilomètres, un poste de police. Ce n’est pas rien car le Sahara c’est plus de mille kilomètres.

Pour amuser Lucy, sur la moquette du plafond du minibus, nous faisons une croix chaque fois que nous rencontrons un barrage. Encerclons la croix chaque fois que nous devons sortir nos papiers.

Tous nous demandent passeports, assurance, carte grise… ils cherchent la faille. C’est elle qui leur permet de racketter … avec une raison ! La solde des policiers et des douaniers est faible, ils tentent d’améliorer leur quotidien. Je me rends très vite compte qu’un simple stylo noir ou un petit paquet de thé suffisent à les voir sourire. Joffré m’ayant donné une boite de cent crayons gris publicitaires, je distribue !

Lucy est inquiète car nous avons parlé du no mans land de plusieurs kilomètres qui est situé entre les deux frontières. C’est un désert de pierres, ensablé, sans aucune indication pour passer d’une douane à l’autre. En fait, les mauritaniens qui s’y trouvent dans la journée attendent que vous vous ensabliez pour venir vous sortir  de l’ornière avec leur 4x4. Ils vous proposent alors de vous montrer le chemin jusqu’à leur propre douane. Moyennant cinquante euros. Nous étions tombés dedans lors de notre premier voyage ! Pas de petit commerce…

Nous passons donc la frontière Maroco mauritanienne le 27 juillet 2011. Un dernier tajine et hop, à nous la Mauritanie.

Sa traversée est facile, des lignes droites qui s’étirent entre les dunes blanches de sable. Enfin des dunes !

Des tentes regroupées autour des mosquées, un peuple de nomades dont nous savons maintenant qu’il l’est resté. Des chameaux, des chèvres, aucun lieu ne ressemble à la Mauritanie. Ni le Sahara Occidental ni les alignements des dunes sahariennes de la Tunisie.

Nous sommes surpris de trouver des habitants en tenue traditionnelle, bleue ou blanche. Grandes robes de coton qui les confondraient avec des fantômes s’ils n’étaient pas tous au volant d’une Mercédès, surgissant de nulle part pour essayer de commercer ce que nous avons dans le minibus.

Le moindre coup de vent déplace le sable, et nous comprenons comment s’est perdu Saint Exupéry et où il a rencontré le Petit Prince. C’est une réalité.  Ses textes me reviennent et je m’explique ses écrits…

Quelques arrêts aux contrôles de police. L’amitié d’Ould.Ahmed.T, mon Excellence Ambassadeur préféré, facilite les choses… Ici comme partout en Afrique, les recommandations ouvrent toutes les portes. Les douaniers et policiers Mauritaniens sont plus sympathiques et avenants que leurs collègues marocains et la vue des uniformes nous gêne moins. La Mauritanie surveille aussi de très près l’unique route qui la traverse par crainte des groupes de pirates qui passent la frontière malienne.

 

Un premier voyage en Mauritanie nous avait permis de visiter Nouadhibou, cette fois, notre route passe par la capitale. Nouakchott est une grande ville prise par le sable. Beaucoup de voitures sur les pistes qui la traversent. De nombreuses mosquées, la Mauritanie est une République Islamique.

La ville s’étire tout au long de la plage. Une route principale la ceinture. Elle est bordée de maisons modernes et de commerces. Nouakchott ne ressemble en rien à Agadir et je pense qu’un temps d’adaptation est probablement nécessaire pour y vivre. La ville est envahie par les chèvres… qui sont chez les Maures ce que sont les vaches sacrées chez les Indiens.

Je reconnais au passage les lieux dont j’ai tant entendu parler par des proches qui les ont fréquentés. Nous passons aussi devant l’école pour laquelle j’ai failli venir travailler l’année dernière.

Le sable est rémanent en Mauritanie. Il y en a… partout. De la frontière nord jusqu’au sud du pays, chaque fois que l’on ouvre la bouche, ça craque sous la dent, je n’arrive pas à aseptiser les sandwiches !

Mon ami Ambassadeur n’étant pas dans son pays, nous ne nous attardons pas. Mais j’espère revenir le visiter à Chinguetti, sa ville natale.

C’est la deuxième fois que je traverse la Mauritanie sans prendre le temps de m’y arrêter, je sais que j’y reviendrai un jour. Elle est avec Sidi Bou Saïd, petit port de pêche Tunisien et la Terre Sainte de Jérusalem des lieux que je veux partager avec mes enfants.

 

Une huitaine de paquets de thé vert et quelques crayons plus tard, nous sommes à la frontière du Sénégal.

 

Les appels à la prière marocains, les moustiques sahariens, les grains de sable mauritaniens… Qu’allons-nous trouver en passant la porte de l’Afrique noire ?

 

Tous les baroudeurs de cette partie du continent nous ont conseillé d’éviter soigneusement le bac de Rosso car les douaniers y sont très, très corrompus.

Nous prenons donc la piste mauritanienne de Diama sans savoir si ce sera jouable. En effet, la piste est fermée pendant la saison des pluies et pour nous y engager, nous avons du retirer les arbres couchés en travers des quatre ou cinq premiers kilomètres. Arbres  que les mauritaniens placent là… pour empêcher les téméraires de traverser par Diama. Quatre vingt kilomètres de tôle ondulée. Je tremble en pensant à la vaisselle mal emballée qui est derrière et subit les bosses autant que mes reins. J’ai peur que telle le vase de Soisson, elle n’arrive en miettes…

Nous sommes morts de fatigue mais la piste parcourt une réserve naturelle et notre attention est maintenue en éveil par de merveilleux oiseaux, des phacochères et des insectes de toutes sortes. Pas encore d’eau, nous avons eu raison d’insister !

Au bout de la piste, nous quittons l’Afrique du Nord arabisante pour passer la porte de l’Afrique noire.

 

Les douaniers mauritaniens sont ravis d’avoir quelqu’un qui vient. Lorsque la piste est fermée, ils ont peu de visites et dès que la pluie sera là, le poste sera évacué. Les formalités sont très rapides. Ils nous souhaitent bonne route. J’ai sympathisé avec le chef qui espère pour nous une entrée sans souci au Sénégal. Ses mots sont-ils prémonitoires ?

 

Nous traversons le barrage de Diama, achetons l’assurance pour la voiture, la réception sénégalaise est quelque peu… déroutante !

 

Le premier bureau est celui des formalités de police. Aucun souci. Je suis même surprise par la facilité des opérations. Un sénégalais plus sénégalais que ça tu meurs, nous reçoit.

Il ouv’e son g’and regist’e et nous insc’its. Passepo’ts tamponnés.

-      « Vous pouvez y aller ! »

C’est fait.

Mais il nous envoie dans la cahute d’en face…en nous souhaitant bonne chance ! Là, ce sont les douaniers !

Les heures passées dans les bureaux de leur Ambassade à Rabat ne servent à rien. Nous prenons leur décision en pleine face : il faut payer quatre cents euros pour le minibus et pour traverser leur pays, avoir une escorte douanière !!!! Notre véhicule est trop vieux, il n’a pas le droit de rester plus du temps de la traversée du pays.

L’escorte sert donc à s’assurer que nous ne ferons pas de halte et que nous ne sommes pas venus pour vendre le véhicule !! Et les arrêts-pipi ? Et les haltes sandwiches ? À peine admis… La chaleur est étouffante, tous se préparent pour le ramadan et l’hivernage, d’où peut-être leur mauvaise humeur...

Jo est furieux, il n’a pas de mots tendres pour le chef de poste et ce dernier le renvoie… en Mauritanie, de l’autre côté du barrage !!!!

Nous repartons donc. Le chef mauritanien me conseille de retourner seule voir le chef sénégalais ! Ce que je fais. Ce dernier ne daigne pas me recevoir. Me fait attendre en plein soleil. Je dois faire des pieds et des mains pour être entendue par l’irritable irrité. Il m’explique que ce qui se dit à l’Ambassade est dépassé depuis… ce matin. Je dois payer ou je ne passe pas.

Je vais chercher Jo qui se gare là où on le lui ordonne. Il est trop tard, le mécontent exaspéré à la casquette de chef ne veut plus prendre le temps de signer le reçu. Nous devons attendre demain matin  pour passer. Il en veut pas signer, même pas d’une croix !

Il est dix-sept heures, va pour demain dix heures pas plus tôt !!! Merci les conseils des habitués du Sénégal ! Pour l’instant, il va falloir trouver quelque chose à manger d’autre que les biscuits embarqués en quantité. La « boutique » de la douane est fermée et nous sommes dans le no mans land de quelques dizaines de mètres entre les deux frontières… le douanier, toujours le même insatisfait grognon, nous a formellement interdit de circuler.

Il reste les péagers qui ont fini leur journée et habitent sur place. Les policiers du bureau d’en face qui sont dans les mêmes conditions, en poste à plein temps, les deux sénégalais boutiquiers dans la journée et… nous !

Diama est loin de tout. La première ville, Saint Louis du Sénégal est à une vingtaine de kilomètres. Pas question de s’y rendre.

Un jeune de passage avec son vélo, qui vient ravitailler les boutiquiers, nous propose de nous acheter des sandwiches au village le plus proche. Bien entendu nous disons oui. Il revient une heure après avec trois baguettes tranchées dans la longueur et remplies d’oignons revenus et de foie de mouton ! Jo s’est éclaté, j’ai fait semblant avec les oignons… Lulu a sucé le pain … n’a rien voulu savoir de plus !

Donc nous tombons sur les paquets de gâteaux secs !

Heureusement, Jo qui parle toujours avec tout le monde est rapidement copain avec les gars. Ils s’installent tous les trois dans la petite pièce de l’arrière magasin dans laquelle il y a une moustiquaire. Couché par terre, il va pouvoir dormir et se reposer. Il a pris une violente colère et je pense que le sommeil sera réparateur.

Avec Lucy nous passons la nuit dans le minibus à nous battre avec les moustiques qui n’ont peur de rien et surtout de personne.

Au lever du jour nous faisons une rapide toilette au robinet qui est contre le mur des douanes avant que les hommes se lèvent !

Je pars à Saint Louis avec un jeune sénégalais dans un taxi. Pour nous ravitailler en eau, en biscuits. Prendre de l’argent aussi.

Saint Louis est un extraordinaire souvenir. C’est une vieille ville africaine haute en couleurs, forte en musiques et je regrette que Jo et Lulu ne puissent la visiter. Le taxi me fait passer partout rapidement pour que je visite puis m’amène dans sa famille pour me la présenter en attendant que les banques ouvrent. Il est sept heures du matin. Je suis seule perdue dans le bidonville de Saint Louis, dépendante d’un chauffeur de taxi !

Je me retrouve assise dans une cour, devant sa femme et ses filles qui font leur toilette nues dans un baquet d’eau et en profitent pour laver le linge !!!!!! Je ne rêve pas mais je suis à des années lumières des cinquante premières années de ma vie. C’est l’Afrique et quand on tombe dedans, plus rien ne surprend.

Nous voici maintenant à la banque.

Retour au barrage à dix heures. Je paie les frais, le douanier, dont l’humeur n’a pas changé depuis la veille,  l’inapaisable agacé, signe. Me demande de remplir les formulaires car il a autre chose à faire…

En fait, l’escorte douanière c’est un brave sénégalais qui monte à la place de Lulu devant et traverse le Sénégal avec nous. Bien entendu, nous nous arrêtons pour déjeuner dans un petit restau à midi, l’invitation que nous lui proposons convainc le bonhomme !

Repas typique assuré : riz au poisson et dans mon assiette cheveux de la cuisinière garantis made in Africa !!!!

Le minibus est bourré de notre déménagement, Lulu est calée derrière, nous avons traversé le Sénégal d’un seul trait !

Le douanier a présenté son petit avantage : il nous a fait passer tous les postes de police sans arrêt. Ce qui veut dire plusieurs heures économisées, pas d’attente au soleil, et surtout pas de racket, le sport national sénégalais. Nous avons tout de même encore la trace de tous ces postes de police que nous avons rencontrés pendant la traversée des trois pays. Parfois, en regardant le plafond du minibus, nous rions en pensant à eux tous !

 

28 juillet 2011

 

La douane gambienne est une formalité simple. Il est très tard, les douaniers sont sympathiques et enfin compréhensifs ! Pour la première fois, nous nous entendons appeler par ce nom que portent les blancs en Afrique de l’Ouest. Les « toubabs ». Mais nous affrontons aussi une réalité plus dure et qui nous fait encore souffrir, la Gambie est de langue anglaise.

« Aïe aïe aïe ! » Anglaise mais avec l’accent africain… re « aïe aïe aïe… » Jo est mort de rire, en moins d’une heure il a anglicisé son français. Lucy est frappée, je suis consternée.

Jo est « Jo », et je peux dire, presque une année plus tard, que toute la Gambie connaît Jo. Je suis en Gambie « Boss lady ». La femme du patron. Boss Mam’ pour nos proches. Nous sommes probablement le seul couple de blancs en Gambie qui vivons avec les noirs et non pas en communauté de blancs. Une dizaine d’anglais qui sont nés ici pendant la colonisation et nous. Les gens ne s’arrêtent pas en Gambie, elle est trop pauvre. Seuls les libanais sont restés et restent encore mais vivent en « confrérie » libanaise extrêmement fermée. Ils ne sont là que pour commercer et rentrer au pays pendant leurs vacances. Leurs femmes sont très voilées, leurs filles aussi.

Nous sommes heureux, plus que quelques demi-heures et nous serons à Banjul, la capitale. Qui dit capitale, dit commerce, restau, civilisation non ? Banjul est à un petit nombre d’encablures. Il suffit de prendre le ferry durant quarante-cinq minutes. On nous annonce l’école à dix kilomètres de là. Nous pourrons y coucher et … nous doucher bien sûr, enfin, peut être ! Le bonheur, le rêve ! Nous avons dormi dans le minibus car il était trop chargé pour que nous le laissions dormir seul.

Trois nuits tous trois entassés entre les matelas, sommiers, cartons et autres valises. La douche ? Nous ne l’avons pas trouvée ! Dans certaines stations service, quelques gouttes s’écoulaient d’un tuyau planté à deux mètres de hauteur. La crasse déposée par les douze mille trois cent soixante-sept voyageurs passés avant nous ne nous a pas donné envie de nous y attarder. Comment expliquer à Lulu que l’on puisse se laver dans un endroit beaucoup plus sale que nous ? Nous avons même croisé dans des lieux appelés lavabos : ils proposent un grand baquet d’eau avec des tasses en plastique qui servent aux ablutions des musulmans et à la toilette des téméraires.

 

Barra, le port. Nous prenons la file d’attente. Billets en main pour passer le bac. Nous avons mis le bazar dans le minibus puisque nous arrivons. Nous n’avons pas repris d’eau puisque nous arrivons. Nous avons mangé tout ce qu’il  nous reste puisque nous arrivons.

Tiens, que font là toutes ces voitures ? dix-neuf heures, la nuit tombe, montons les vitres, les moustiques vont entrer et ils sont… nombreux ! Je les vois voler autour du minibus. Ils sont attirés par la lumière.

Toutes ces voitures ? Elles attendent pour traverser et … sont devant nous ?

La nuit dans le minibus ? Oh non !!!!!!!!!!!!!!! J’ai envie de pleurer. Je ne veux pas passer encore une nuit dans le minibus avec Lucy qui a soif, faim, mal aux jambes, se gratte, a chaud, ne veut pas dormir, veut le T-shirt qui est au fond du sac bleu, celui que je ne peux pas attraper, ouvre la porte trente-quatre  fois donc laisse entrer trois mille deux cent quatre-vingt-neuf moustiques qui sont en rangs serrés et attendent pour s’engouffrer dans le moindre interstice donnant à l’intérieur du minibus !

La bombe anti-moustiques ? Finie puisqu’on arrivait.

Le repellent ? Fini puisqu’on arrivait.

S’il te plait Jo, on traverse ce soir ?

Ben non, on n’a pas traversé. On a pris le premier bac, celui de huit heures mais... Du matin.

Nous savons ce qu’est une nuit enfermés dans une voiture dans laquelle il fait cinquante degrés sans pouvoir ouvrir la moindre fenêtre à moins d’être transformés en piste d’atterrissage pour moustiques.

L’atmosphère est irrespirable car nous avons accumulé une inimaginable couche de poussière et de sable tout au long de notre périple. Du reste, tout a la couleur dorée du sable ou rouge orangé de la latérite.

Nous traversons le fleuve Gambie épuisés de fatigue. Reste à trouver l’école.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cathou inafrica

16-11-2014

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Les tribulations de Catherine appartient au recueil Ma route en terre d'Afrique

 

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