Les souvenirs - Critique de Film, Théatre, série...

Les souvenirs

Au soir de la vie, lorsque les proches nous tiennent sous une carapace d'infantilisation, certains vieux fuient la réalité et s'enroulent autour des souvenirs. C'est sur quoi débouche le scénario inspiré par le livre éponyme de David Foenkinos intitulé « Les souvenirs ». Jean-Paul Rouve filme un entrelacement de petites saynètes mêlant les états d'âme des protagonistes gravitant autour d'une grand-mère, sobrement interprété par Annie Cordy. Le réalisateur, arrive, aidé en cela par le jeu naturel des comédiens et des comédiennes, à imprégner les spectateurs d'un univers mettant en scène les vicissitudes d'une famille.

Michel Blanc, retraité goguenard et pantouflard, hérisse Chantal Lauby, son épouse dans le film. William Lebghil, la trouvaille du réalisateur, pimente d'un humour de bon aloi la quête passionnelle. Le cœur de Mathieu Spinosi, godelureau puceau, finit par s'auréoler d'amour lorsque celui-ci se met à battre la chamade à la découverte de Flore Bonaventura. Dommage que le réalisateur se tourne vers le ralenti (procédé technique dont beaucoup de cinéastes abusent aujourd'hui) pour souligner le coup de foudre entre les deux tourtereaux. L'éclair de l'amour qui traverse un regard, ne se suffit-il pas déjà à lui-même ? Cependant, faisant la part belle à une bande son nostalgique à souhait, le film nous accède, malgré ses petits défauts, à une jubilation béate.