Connexion : supprimer Ou

Les désarrois d'un jeune instit - Chronique

Chronique "Les désarrois d'un jeune instit" est une chronique littéraire mise en ligne par "Julie.M".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

Venez publier une chronique littéraire ! / Protéger une chronique littéraire

Les désarrois d'un jeune instit

  Kévin André

 –  Récit –

Editeur : JC Lattès

 

les désarrois d'un instit 

 

Résumé :

Diplômé de l'Essec, titulaire d'un DEA de philosophie, Kévin André décide à 27 ans d'abandonner la voie de « jeune cadre dynamique » qui lui était toute tracée pour aborder avec passion le métier d'instituteur.
Après une formation surréaliste en IUFM, puis une expérience en maternelle, on l'envoie au front dans un CE1 en ZEP. Au bout de trois années, le voici le sommeil en moins, la santé atteinte et surtout la confiance en lui et dans le système scolaire totalement remise en question. Au point qu'aujourd'hui, il a envie de tout plaquer.
Kévin André a écrit ce livre pour tenter de comprendre pourquoi ce double constat d'échec. Sans omettre de s'interroger sur sa fragilité de jeune bourgeois éduqué, il nous livre à travers de multiples anecdotes les états d'âme, les réflexions, les indignations d'un jeune instit : la solitude, la hiérarchie indifférente, l'angoisse et la culpabilité d'être un mauvais maître, la honte d'être chahuté, la complexité des programmes, les élèves qui mémorisent mieux les pubs que leurs leçons, la culture classique qui ne se transmet plus, les tentatives pédagogiques mort-nées ou plus ou moins réussies, le dialogue de sourds entre ceux qui défendent encore la méthode globale et ceux qui l'attaquent...
Un témoignage humain d'un homme qui souffre de ce qu'il voit et de toute l'énergie gâchée faute d'accepter d'ouvrir les yeux.
La grande réforme attendue ne doit pas se limiter au collège et au lycée, le primaire doit aussi accepter de se remettre en question.

 

Quatrième de couverture 

Pourquoi un jeune instit passionné décide-t-il après trois années d'exercice de prendre ses jambes à son cou et de claquer la porte de l'Éducation Nationale ? Pourquoi nos chers petits souffrent-ils eux aussi d'un système paralysé par des méthodes et une organisation en complet décalage avec les attentes des parents et des enseignants ?
Pourquoi laisse-t-on un prof trop inexpérimenté et plein d'illusions affronter les classes les plus difficiles ? Kevin André nous livre les réflexions et les indignations d'un jeune instit en ZEP : la solitude, la hiérarchie indifférente, la crainte d'être un mauvais maître, la honte d'être chahuté, les élèves qui mémorisent mieux les slogans publicitaires que leurs leçons...
L'indignation vibrante de Kevin André est partagée par de plus en plus de ses collègues. C'est la raison pour laquelle il a voulu témoigner avec sincérité.

 

 

Les premières lignes du livre :

Avant-propos

J'ai pris ma décision de devenir instituteur au moment de la sortie du film Être et avoir. Le docu­mentaire de Nicolas Philibert a fait découvrir à la France entière le quotidien incroyablement touchant d'une école à classe unique au coeur de l'Auvergne. J'y ai trouvé tout ce à quoi j'aspirais pour me réaliser dans ma vie professionnelle.
Accompagner patiemment des enfants dans l'apprentissage de la vie, établir une complicité pleine de tendresse, de respect et d'humour, soigner les peines et accroître les joies. Tout cela me poussait à faire mien ce que je considérais simplement comme le plus beau métier du monde.
Jeune cadre dynamique diplômé d'une Grande École, je souhaitais aussi mettre ce que j'avais appris au service de la nation. Idéaliste, j'ambitionnais de me consacrer corps et âme à la noble cause de rénover notre chère école républicaine.
Hélas, je n'ai pas réalisé mon rêve, ou seulement de manière très fugace. Très vite, la désillusion a rongé mon enthousiasme. La réalité a dévasté mes naïves aspirations. Le songe s'est transformé en cauchemar.
Pendant trois années, j'ai monopolisé mon énergie contre la colère, le découragement, la solitude et l'absurdité. Vidé, je n'avais plus la force d'accomplir les grands projets que j'avais échafaudés.
Malgré la déception, ce livre n'est pas un recueil d'amertumes ni un brûlot polémique. Il témoigne simplement d'un échec, sans complaisance vis-à-vis de moi-même et du système et tente d'en comprendre les causes.

  

Extraits du livre :

Après avoir obtenu une maîtrise de philosophie sur le thème très ésotérique de la « connaissance par accointance » et galéré avec des boulots à temps partiel, je n'étais pas plus avancé. J'avais beau me creuser la cervelle sur le théorème d'incomplétude de Gödel, le monde ne se portait pas mieux. Sans le sou ni le sens, j'étais dans l'impasse.
Désemparé mais croyant, je me suis rappelé un passage de la Bible : « Demandez, on vous donnera ; frappez, on vous ouvrira . En effet, quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, à qui frappe on ouvrira. » J'ai réalisé que je n'avais jamais demandé, sérieusement, pour de vrai. Je faisais des petites prières par-ci, par-là mais toujours en me culpabilisant. Je n'avais le droit de penser qu'aux autres et pas à moi (cette satanée pseudo-morale chrétienne...). Ne réussissant pas à trouver le sommeil, désespéré de ne pas imaginer de solution, j'ai tenté le coup et Lui ai adressé un SOS : « Mon Dieu, dis-moi ce que je dois faire et je le ferai. »
Le lendemain, j'ouvris la Bible au hasard et je tombai sur ce passage : « Laissez les enfants venir à moi ; ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux. En vérité je vous le déclare, qui n'accueille pas le Royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera pas. » J'eus une illumination, un déclic : les enfants. Je venais de trouver ma voie : instit.
Comme par hasard, la semaine suivante, je vis dans une salle du Quartier latin Être et avoir et ce qui n'était qu'un élan devint alors une certitude. 

(Être et avoir : film documentaire français réalisé par Nicolas Philiber, récompensé par un César)

 

 

Une fois à l’intérieur, je me suis rendu compte que rien ne fonctionnait selon les règles du bon sens. On nous fait commencer par ce qu’il y a de plus dur. On se sent seul au milieu d’une foule permanente. Les formateurs se refusent à fournir des réponses à nos questions. Notre patron n’en est pas un. La gestion des ressources humaines est inhumaine. Le flou règne de façon systématique. Les programmes sont tellement intelligents qu’ils en deviennent incompréhensibles. 

 

 

 Après une longue et fastidieuse recherche, j’ai fini par dénicher la Circulaire n°94-226 du 6/09/1994 parue au bulletin officiel n°33 du 15 septembre 1994 ( je me demande de temps en temps si je ne devrais pas prendre des cours de droit par correspondance pour faire ce métier ) : ‘les élèves n’ont pas de devoirs écrits en dehors du temps scolaire. A la sortie de l’école, le travail donné par les maîtres aux élèves se limite à un travail oral ou des leçons à apprendre’. Je découvre à ma grande stupéfaction que ce sont seulement les devoirs ‘écrits’ qui sont interdits. En résumé, on n’a pas le droit de donner des devoirs mais tout le monde le fait dans la pratique parce qu’en fait on a le droit mais sous certaines conditions. Pas mal comme flou, non ? 

 


Tous les enfants ont envie d’apprendre, quelle que soit leur origine sociale. Ils sont programmés pour cela. Un enfant élevé par des parents n’ayant reçu aucune instruction ne sera pas moins curieux, bien au contraire. Il le sera d’autant plus qu’il connaîtra moins de choses. Le manque de confiance en soi constitue le seul véritable frein à cette soif naturelle d’apprendre. Un enfant arrête de s’intéresser ou de se donner du mal lorsqu’il ne se croit pas capable.

 

 —

 

Avis :

Kevin André a le mérite d’exposer avec courage et honnêteté ce que beaucoup de professeurs des écoles vivent au quotidien. Je conseille ce livre à tous ceux et toutes celles qui envisagent ce métier et, peut-être, enragent de ne pas être reçus à leur concours. Les parents qui seraient soucieux de comprendre les multiples difficultés auxquelles sont confrontés les enseignants pourront y trouver quelques informations utiles. Son récit date de 2006 mais rien n'a changé, bien au contraire !

 

 

Source du résumé :  http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/andre-kevin/les-desarrois-d-un-jeune-instit,1183272.aspx

Partager

Partager Facebook

Auteur

Blog

Julie.M

23-04-2012

Auteur public

Kevin André

Téléchargement

PDF Certifié Ebook gratuit
"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
Lire/Ecrire Commentaires Commentaire
Les désarrois d'un jeune instit n'appartient à aucun recueil

 

Chronique terminée ! Merci à Julie.M.

Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.