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La clé Pavot - Grand Scénario ou Pièce de théâtre

Grand Scénario ou Pièce de théâtre "La clé Pavot" est un gand scénario ou théâtre mis en ligne par "Guy Favregros"..

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SCENE 3

 

MAX, YANN, MARIE, ADELE

 

Des bruits de pas, un portable allumé en torche.

 

ADELE. - Y’a, y’a quelqu’un ?

 

MARIE. - Adèle ?

 

ADELE. - Maman ?

 

MARIE. - Tu peux allumer, Max !

 

MAX. - Content que l’on se tutoie. (Il allume.)

 

ADELE. - Que se passe-t-il ?

 

MARIE. - Tu vois, j’ai trouvé de la compagnie.

 

ADELE. - Je m’inquiétais. Je me suis doutée que tu serais là pour récupérer la montre. L’as-tu trouvée ?

 

MARIE. - Oui.

 

ADELE. - Alors, allons-nous-en !

 

MARIE. - Attends ! Nous n’allons pas laisser nos amis en plan. Nous pouvons peut-être les aider.

 

ADELE. - Hein ? Nos amis ?

 

YANNqui vient de se lever de derrière le canapé. - Salut ! Moi, c’est Yann ! Personne ne m’a trouvé - hein ? - cette fois-ci.

 

ADELE. - (À Marie.) Nos amis ? Mais on dirait plutôt des cambrioleurs !

 

YANN. - Tout comme vous. Quoique plutôt touristes jusqu’à présent.

 

MAX. - Marie, tu n’as pas fermé la porte derrière toi ?

 

MARIE. - Je ne pense pas.

 

ADELE. - La porte est ouverte puisque j’ai pu rentrer.

 

MAX. - Je pars la fermer. Il ne s’agit pas de tenter le diable.

 

YANN. - Tu bois quelque chose Adèle ? c'est open bar ici !

 

ADELE. - Je ne préfère pas. Je ne comprends pas comment vous arrivez à être si cool. Vous êtes des professionnels ?

 

YANN, roulant les mécaniques. – Et oui ! Ça t’épate, hein, de rencontrer de vrais caïds. Mais t'en fais pas, le métier rentre très vite. Nous avons la bonne clé.

 

MARIE. - (À Yann.) Peut-on faire confiance à Max ?

 

YANN, reprenant une attitude normale. - Sûr ! Le problème est plutôt l’inverse. Il fait trop facilement confiance aux autres. D’ailleurs, j’ai un petit truc à lui dire à ce propos…

 

ADELE. - Finalement, si on doit patienter un peu, je prendrais bien quelque chose de frais pour me détendre.

 

YANN. - OK. (Il regarde dans le frigo du bar et sort une petite bouteille.) Un jus de papaye ?

 

ADELE. - Oui. C’est bien.

 

YANN, qui tend une paille. - Paille ou pas paille ?

 

ADELE, riant. - Papaye avec paille mais c’est moi qui paille.

 

YANN. - Avec une paille, c’est à l’œil… Avec une poutre aussi, d’ailleurs.

 

MARIE. - Ils sont impayables !

 

YANN. - Je connais un proverbe chinois qui dit : « Malheureux, celui qui n’a pas fait la différence entre une paille et une poutre quand arrive le moment de boire ».

 

ADELE. - Je connais une variante de ce proverbe chinois qui dit : « Il est utile de savoir différentier une paille d’une poutre car, pour traverser une rivière, celui qui a une poutre peut l’utiliser comme passerelle alors que celui qui a une paille ne peut qu’espérer boire la rivière. »

 

YANN, donnant le jus avec la paille à Adèle. – Tiens ! T’as vu ? J’ai mis la paille du bon côté ! Dans le sens de la montée !

 

ADELE. – Pour une bonne descente !

 

Adèle et Yann rient en complices.

 

MARIE, souriant. - Oh, cessez de piailler.

 

MAX, qui revient. - Bon, je crois qu’il est temps de regarder le coffre.

 

YANN. - Quel coffre ?

 

MAX. - Là, derrière le tableau.

 

YANN. - Ah !? Et le tableau, je peux l’emporter ? En souvenir ?

 

ADELE. - C’est tout ce qu’il vaut. Et encore je suis large !

 

MAX. - Oui, Marie me l’a dit. Non, personne ne prend le tableau. Par contre, tu peux le décrocher.

 

Yann décroche le tableau, apparaît un coffre.

 

ADELE. - WOUAHHH !

 

MARIE. - (À Max.) Tu vas pouvoir l’ouvrir ?

 

MAX. - Pas de problème. Pour la serrure, j’ai ce qu’il faut. Pour la combinaison, j’ai une appli sur mon téléphone qui va scruter grâce au microphone le bruit du mécanisme. C’est un jeu d’enfant. (Il branche un fil à son téléphone, met le micro contre le coffre, une oreillette, puis tourne les trois boutons.) L’appli que j’ai téléchargée simule un stéthoscope. Avec une petite bidouille, ça devient un auxiliaire efficace qui remplace avantageusement un chalumeau. Maintenant, la clé Pavot. (Il met la clé Pavot dans la serrure, tourne et procède à l’ouverture.)

 

MARIE. - Mais ? Il est vide !!!

 

MAX. - C’est bien ce que je craignais.

 

ADELE. - Pas complètement ! Regardez des post-it ! (Il y a en effet des post-it collés sur l’intérieur de la porte.)

 

YANN. - Y’a quoi dessus ? La liste des courses ?

 

MARIE. - Je ne vois que des numéros.

 

YANN. - Dommage, parce que si c’est la liste des courses, on pourrait mettre discrètement - jus de papaye - pour ne pas être à sec la prochaine fois.

 

ADELE. - Franchement, je ne me vois pas revenir ici même si le barman est sympathique.

 

YANN. - Pourquoi pas ? Je trouve l’endroit fun. J’ai fait les catacombes une fois. C’était finalement moins excitant qu’ici.

 

ADELE. - Beuh !

 

MAX. - C’est bizarre.

 

MARIE, prenant le post-it vert. - Certaines séquences pourraient ressembler à des numéros de client avec un code d’accès pour des connexions internet, il me semble. Possiblement pour interroger un compte bancaire.

 

MAX. - Tu en es sûre ?

 

MARIE. – Tu sais, j’ai travaillé un temps dans l’informatique pour des banques avant qu’elles ne délocalisent en Inde. Et depuis, je suis au chômage…

 

ADELE. - En tout cas, ces post-it ont de la valeur pour les avoir enfermés dans un coffre.

 

YANN. - Sur l’instant, juste après l’ouverture du coffre, je me suis dit : « Quelle drôle d’idée de rédiger un brevet sur des post-it ! »

 

ADELE. – Idée que seul a dû avoir l’inventeur du post-it, non ? Eh !? Du bruit ! Quelqu’un vient !

 

YANN. – Encore ? On est complet !

 

MAX. - Planquons-nous ! (Il pousse la porte du coffre et remet le tableau.)

 

YANN. - Pourquoi donc ? Plutôt mettre un écriteau « complet » à la porte ou mieux, un videur à l’entrée !

 

MAX. - Vite !

 

Max éteint la lumière. Yann est caché devant le canapé, les autres derrière le bar.

 

YANN. - Oups, je n'ai toujours pas éteint la chambre !

 

MAX. - Chut !

 

 

 

SCENE 4

 

MAX, YANN, MARIE, ADELE, LOUIS

 

LOUIS, portant une cagoule, allume et va vers l’alarme.

Ben ? Pourquoi est-elle désactivée ? Qu’est-ce j’ai foutu ?

 

MAX, cagoulé. - Qui va là ?

 

LOUIS, affolé. - Comment, qui va là ? J’habite ici !

 

MAX. - Habillé en voleur ?

 

LOUIS. - Si, si, j’habite vraiment ici.

 

MAX. - Louis ?

 

LOUIS. - Oui. Comment ? Vous me connaissez ?

 

MAXenlevant sa cagoule. - Sale crapule ! C’est moi Max ! (Il enlève la cagoule de Louis.)

 

LOUIS. - Héééé !

 

MAX. - Qu’es-tu en train de manigancer ?

 

LOUIS. - Mais rien ! Je suis chez moi ! C’est tout !

 

MAX. - Tu me prends pour un cave ? Tu ne vas pas me faire croire que tu reviens d’une soirée déguisée !

 

LOUIS. - Et alors, qu'est-ce qu'il y a de mal à cela ?

 

MAX. - Louis, tu vas me faire perdre patience.

 

LOUIS. - OK. Je vais tout t’expliquer !

 

MAX. - T’as intérêt ! Parce que ça fait longtemps que j’attends tes explications. J’ai également une alternative, te démolir le portrait.

 

MARIE, sortant de sa cachette suivie des autres. - Alors te voilà ?

 

LOUIS. - Marie ! Tu es là aussi ! Mais, qu’est-ce donc ? Un guet-apens ?

 

MARIE. - Non, Louis. Une visite de courtoisie.

 

LOUIS. - Je ne comprends rien.

 

ADELE. - C’est donc lui mon pseudo ex-futur beau-père ?

 

LOUIS. - Adèle ? Enchanté de faire enfin ta connaissance malgré les circonstances.

 

ADELE. – Ou grâce…

 

YANN. - On croirait presque une réunion de famille. Moi, c’est Yann. Faites comme si je n’étais pas là. À moins que vous sachiez mieux que moi ce que je fais ici…

 

LOUIS. - Je me sens ridicule. Je vous explique mais il faut que je m’assoie d’abord.

 

YANN. - Je vous sers un drink ? Un jus de papaye ?

 

LOUIS, hésitant. – Euh… Merci. Un verre d’eau suffira.

 

YANN. - On a commencé sans vous. Il n’y avait pas l’heure sur le carton d’invitation.

 

LOUIS. – Un carton d’inv… (Louis regarde bizarrement Yann pendant que Yann va chercher un verre d’eau.) Surtout faîtes comme chez vous…

 

YANN. – Pas de souci ! Fraîche, l’eau ?

 

LOUIS. – Euh… ?

 

ADELE. – Un glaçon dans ton verre d’eau ?

 

LOUIS. – Euh… Oui, fraîche, l’eau. Glaçon, euh… garçon.

 

MAX. - (À Louis.) Bon, parle, je suis tout ouïe.

 

LOUIS. - Je sais que tu m’en veux à mort de t’avoir volé le brevet.

 

MAX. - C’est peu dire.

 

LOUIS. - Je suis sincèrement désolé. Je ne voulais pas. C’est Alice qui m’a forcé. Tu sais, quand elle veut quelque chose, elle l’obtient. (Il prend le verre d’eau que lui tend Yann.)

 

MAX. - Poursuis !

 

LOUIS. - C’est un peu ta faute. Tu m’as fait confiance. Tu m’as parlé de la clé Pavot et je l’ai répété à Alice. Elle a compris tout de suite le bénéfice qu’elle pouvait en tirer. Elle m’a forcé à te dérober ton brevet. Elle l’a attribué à l’une de ses sociétés. Parallèlement elle a pris des parts importantes dans les sociétés de fabrication des alarmes. Elle gagnait sur tous les tableaux.

 

MAX. - Et toi, qu’avais-tu à gagner ?

 

LOUIS. - Mais rien ! Moi, je ne possède pas grand-chose. Juste mon emploi dans une des sociétés d’Alice. Elle me tient par euh…

 

ADELE. - Le bout du nez.

 

LOUIS. – Exact !

 

MARIE. - Est-ce pour cela que tu ne voulais pas divorcer ? Tu te serais retrouvé sans rien ?

 

LOUIS. - Ben, j’aurais perdu mon job. Je te le répète, elle me tient par…

 

ADELE. - Le bout du nez.

 

MAX. - Que venais-tu faire ici ?

 

LOUIS. - J’avais un plan. Je sais qu’Alice a détourné de l’argent et l’a dissimulé au fisc. Je me suis dit que je pouvais simuler un cambriolage. Prendre cet argent pour le mettre en lieu sûr. J’ai prétexté un rendez-vous client important à Nice pour me soustraire à elle le temps de ma petite affaire. Vous n’avez rien trouvé ?

 

MAX. - Rien.

 

LOUIS. - Vous avez regardé dans le coffre ?

 

MAX. - Aussi.

 

LOUIS. – N’étant pas des professionnels, vous êtes certainement passés à côté…

 

MAX. – Pourquoi ? Tu veux nous donner des cours du soir ?

 

LOUIS. – Moi ? Mais je suis quelqu’un d’honnête !

 

MAX. – Bon, alors désolé de te décevoir. Nous ne t’avons encore rien volé !

 

LOUIS. - C’est bien ce que je craignais et sans vouloir vous offenser je ne trouverai pas plus que vous. Mon plan B prévoyait, qu’au cas où je suis bredouille, de simuler un cambriolage. Ainsi au retour des vacances je n’aurais eu qu’à surveiller Alice qui se serait dirigée instinctivement à l’endroit où se cache l’objet qui pour elle a le plus de valeur.

 

MAX. – Nous n’avons pas dit notre dernier mot. Profitons de l’avantage du nombre pour mieux chercher. Cela demande de l’organisation. (Il réfléchit un moment, puis…) Bon écoutez. Voilà ce que je vous propose. Marie, tu regardes sur l’ordinateur dans le bureau et tu essaies de trouver quelque chose en rapport avec les numéros inscrits sur les post-it. Pense à regarder l'historique de navigation. Yann, tu continues de fouiller les pièces. Adèle, tu aides Yann en attendant de pouvoir assister Marie. Louis, tu restes ici avec moi. Nous devons préparer la suite au cas où nous ne trouvons rien. Exécution !

 

RIDEAU

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Auteur

Guy Favregros

09-08-2017

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La clé Pavot appartient au recueil Théâtre

 

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