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L'appel de Mordant - Chronique

Chronique "L'appel de Mordant" est une chronique littéraire mise en ligne par "Alena".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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Stephen R. Donaldson 


L'appel de Mordant 

L'auteur

Né à Cleveland en 1947, Stephen R. Donaldson a passé son enfance en Inde, où son père soignait les lépreux. Objecteur de conscience lors de la guerre du Vietnam, il fait ses débuts littéraires en 1977 avec Les chroniques de Thomas l'incrédule, oeuvre unanimement saluée par la critique, devenue depuis lors un classique de la fantasy contemporaine. Il est également connu pour Le cycle des seuils ou encore L'appel de Mordant

Donaldson cultive une fantasy introspective et intimiste qui lui aura permis d'être classé au côté de grands maitres du genre (comme Marion Zimmer Bradley, Ursula Le Guin ou encore Tad Williams) par les critiques. 

D'après la biographie publiée en collection Folio S-F

Le livre: 

"Cette nuit, comme d'autres nuits, elle aurait la sensation de s'effacer du monde des vivants à la manière d'un rêve saugrenu. "

Edition: Gallimard
Collection: Folio S-F
Année de publication: 1986 (traduit en 2005 par Valérie Dayre)
Titre original: A man rides through 

Type: trilogie narrative

Genre: roman

Sous-genre: fantasy

La trilogie de Donaldson raconte l'histoire d'une jeune femme, Térisa Morgan, précipitée dans un univers médiéval où la magie règne. De sa vie insipide où elle doute même de son existence, Térisa passe à un monde où elle devient l'objet de l'admiration du peuple de Mordant. Tout a changé, surtout elle-même. Dans ce monde où règne les guerres, les trahisons et la magie, Térisa ne sait à qui faire confiance... 

Myste, Elega, Géraden, Artagel, Erémis... Autant de noms que de possibilités: qu'arrivera-t-il à Mordant? 

Mon avis :

Que dire...? Beaucoup de choses. Mais sachez une chose: j'ai adoré et dévoré les trois livres (qui font tous environ 600 pages) en trois jours. Autant vous dire que je n'ai pas chômé et peu dormi! Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à lire de la fantasy (sauf en rerererelisant du Tolkien ou les GoT, mais ça, ça ne compte pas), aussi ai-je été ravie d'aller fouiller dans ce vide-grenier et de les avoir trouvés. 

Entrons donc dans les détails! 

Cette lecture m'a tout d'abord déstabilisée: l'action est très lente. Parfois, elle est même inexistante. Bon nombre de pages narrent les pensées de l'héroïne. Toutefois, les descriptions sont si bien construites, l'univers si bien ancré, les personnages si bien créés que ça n'en fait pas un défaut. On ne s'ennuie pas, malgré l'impression que nous, lecteurs, comprenons tout plus vite que Térisa, trop ocupée à se poser des questions sur tout plutôt que de se poser sur une chose à la fois. 

J'ai accroché très vite à l'univers qu'a choisi l'auteur. Certes, comme dans beaucoup de roman fantasy, on est ans le classique monde médiéval, toutefois il a réussi à le rendre intéressant, si pas innovant. On ne se dit pas, en lisant "oh, encore un univers moyen-âgeux" comme pour beaucoup d'autres romans: la rédaction permet qu'on soit sitôt immergé dans le ressenti de Térisa qui est fascinée par le contraste de ses deux mondes et des us et coutumes de Mordant, résultat: sa découverte est nôtre; on en est réduit à trouver cela passionnant (moi en tout cas ^^). 

L'utilisation faite de la magie dans ce roman, par contre, est tout à fait innovante pour moi. J'ai terriblement apprécié ce qu'il en a fait: son support, son usage, les descriptions et explications qu'il en donne, mais aussi la complexité et la rareté qui lui sont conférées. La magie, chez Donaldson, n'est pas d'une simplicité déconcertante ni immédiate: elle se travaille, s'apprend, s'améliore... mais, surtout, l'auteur en dépeint divinement la dualité. Il n'y a pas de magie blanche qui s'oppose à une magie noire, non. C'est bien plus complexe que cela, la frontière est bien plus fine. 

Je dois bien avouer, parfois, avoir eu un peu de mal lors de ma lecture. Contrairement à Tolkien, ce n'est pas dû à de longues descriptions ardues, mais bien à des dialogues, tirant parfois un peu en longueur, lourds de sens. Ils sont néanmoins tous parfaitement calculés, donnant chaque fois le petit coup de pouce nécessaire à l'avancement de l'intrigue. C'est aussi à travers eux qu'on ancre véritablement les personnalités des personnages (la femme de chambre ambitieuse et lascive, l'Apprenti désastreusement maladroit...) et qui permettent qu'on s'y attache vraiment (ou pas). 

D'ailleurs, les personnages m'ont pratiquement tous follement intéressés. Térisa, malgré sa niaiserie du début (qui fait tout son charme pour moi mais qui peut être rébarbatif pour beaucoup), est un personnage d'une grande complexité auquel on s'attache facilement. On se surprend vite à douter aux mêmes instants qu'elle, à se réjouir aux évènements qui lui sont favorables ou au contraire, à les déplorer... 

Le roi, sa déraison, son entêtement, son obsession... Son bras droit, Havelock, plus fou que fou, les princesses aux caractères si différents, les Maitres, Erémis, les gardes... Tous ont une grande importance et des personnalités qui semblent avoir été mesurées avec le plus grand soin.

Mais mon plus grand coup de coeur restera pour Géraden, cet homme si maladroit dans lequel je me suis beaucoup retrouvé. Il connait une telle passion dans tout que c'en est véritablement...émouvant, particulier. C'est, selon moi, le personnage le plus construit et intéressant de la trilogie. Il connait une belle et grande évolution tout au long des trois tomes qui lui confère une place spéciale dans mon petit coeur de lectrice passionnée. Si je devais être un personnage dans L'appel de Mordant, je souhaiterais être lui.

Bref, je recommande grandement à qui s'ennuie et qui souhaite lire de la bonne fantasy de se lancer dans la découverte de Mordant. Certes, au départ, la lecture n'est pas passionnante car l'intrigue est lente, mais cela en vaut véritablement la peine. Le prologue est judicieusement écrit, il donne l'envie de lire pour ce que les premiers chapitres ne le font pas... Restez focaliser sur le prologue, cela vous motivera à lire la suite et permettra un bon moment de lecture et de détente.

Stephen R. Donaldson, merci pour cette belle oeuvre ! 

 

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Auteur

Blog

Alena

08-07-2014

Auteur public

Stephen Donaldson

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L'appel de Mordant n'appartient à aucun recueil

 

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