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Je voudrais que quelqu'un m'atte... - Chronique

Chronique "Je voudrais que quelqu'un m'attende..." est une chronique littéraire mise en ligne par "npai".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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Je voudrais que quelqu'un m'attende

quelque part

 

 

 Gavalda

 

Résumé quatrième de couverture

 

«Quand j'arrive à la gare de l'Est, j'espère toujours secrètement qu'il y aura quelqu'un pour m'attendre. C'est con. J'ai beau savoir que ma mère est encore au boulot à cette heure-là et que Marc n'est pas du genre à traverser la banlieue pour porter mon sac, j'ai toujours cet espoir débile.» ...

Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d'espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu'il leur arrive, ils n'ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d'émotion qu'ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d'Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences.

 

Je voudrais dire que...

Bien déjà que c’est brillant, simple, et simplement brillant. Cette toute petite phrase. Parce que quelque part et plus précisément ici, ça percute ! Peu importe qui on est, la vie qu’on a, les espoirs comblés ou déçus, que la voix murmure ou se fasse plus clair, tout autant qu’on est on espère toujours un peu que quelqu’un nous attende quelque part.

On part donc de cette petite phrase pour sauter non pas de nénuphars en nénuphars malgré le temps de grenouille, mais de vie en vie. Un tour d’horizon humaine, variée l’horizon, toujours sensible, empathique. On s’offre ici des tranches, des petits bouts de vie, du jeune militaire à la braguette en permission, à la mère déjà aimante dont la vie est bouleversée par une fausse couche...Soit douze vies dont la plume endosse le costume, et ça parle vrai, ça sonne juste, on se laisse entrainer dans le sillage de ces personnages différentes, presque aux antipodes les uns des autres, et rassemblés pourtant par cette attente, comme pour signifier que oui , tout le monde veut alléger un peu son baluchon, être attendu par quelqu’un, quelque part…

Le livre se dévore vite, accessible, alternant les tranches de vies douces, amères, nostalgiques acides ou plus légères mais qui en tout cas ne laisse pas indifférent.

 

Extraits

« Elle pleure parce que son cœur s'est remis à battre aujourd'hui alors qu'elle n'y croyait plus depuis longtemps. Elle pleure pour tellement de raisons qu'elle n'a pas envie d'y penser. C'est toute sa vie qui lui revient dans la figure. Alors, pour se protéger un peu, elle se dit qu'elle pleure pour le plaisir de pleurer et c'est tout. »

« Un des rares trucs que j'ai retenu de l'école c'est la théorie d'un grand philosophe de l'Antiquité qui disait que l'important, ce n'est pas le lieu où on se trouve, c'est l'état d'esprit dans lequel on est..... C'est une des raisons pour laquelle j'ai choisi un métier manuel. Je préfère que ce soit mes mains qui réfléchissent. C'est plus simple. »

« Tant d'années qu'il regardait avec une tendresse de merde le temps de sa jeunesse. Toujours, quand il pensait à elle, il relativisait, il faisait semblant d'en sourire ou d'y comprendre quelque chose. Alors qu'il n'avait jamais rien compris. « 

« Il sait parfaitement qu'il n'a jamais aimé qu'elle et qu'il n'a jamais été aimé que par elle. Qu'elle a été son seul amour et que rien ne pourra changer tout ça. Qu'elle l'a laissé tomber comme un truc encombrant et inutile. Qu'elle ne lui as jamais tendu la main ou écrit un petit mot pour lui dire de se relever. Pour lui avouer qu'elle n'était pas si bien que ça. Qu'il se trompait. Qu'il valait mieux qu'elle. Ou bien qu'elle avait fait l'erreur de sa vie et qu'elle l'avait regretté en secret. »

 

« J'ai baisé des milliers de filles et la plupart, je ne me souviens pas de leur visage. Je ne te dis pas ça pour faire le malin. Au point où j'en suis avec tout le fric que je gagne et tous ces lèches-culs que j'ai sous la main, tu penses bien que j'ai plus besoin de caqueter dans le vide. Je le dis comme ça parce que c'est vrai. J'ai trente-huit ans et j'ai oublié presque tout dans ma vie. »

 

 

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Auteur

Blog

npai

30-08-2012

Auteur public

Anna Gavalda

Couverture

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Je voudrais que quelqu'un m'attende... n'appartient à aucun recueil

 

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