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J'étais là avant - Chronique

Chronique "J'étais là avant" est une chronique littéraire mise en ligne par "Paradise".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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J’étais là avant

Katherine Pancol


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Elle est libre. Elle offre son corps sans façons. Et pourtant, à chaque histoire d’amour, elle s’affole et s’enfuit toujours la première.
Il est ardent, entier, généreux. Mais les femmes qu’il célèbre s’étiolent les unes après les autres.
Ces deux-là vont s’aimer. Il y a des jours, il y a des nuits. Le bonheur suffocant. Le plaisir. Le doute. L’attente. Mais en eux, invisibles et pesantes, des ombres se lèvent et murmurent : « J’étais là avant. »
Des mères qui les ont aimés ou trahis, qui ont rêvé, souffert, espéré. Des mères qui vivent encore en eux et les empêchent d’aimer. On n’est jamais tout seul dans une histoire d’amour.
On est tous les autres et toutes les autres qui ont aimé avant nous.
J’étais là avant est le roman d’une femme qui se libère de ses démons. Qui nous libère de nos démons.

    

     J’avais déjà lu, il y a plusieurs années de cela, un 1er ouvrage de Pancol. Le 1er de sa trilogie, une saga familiale : « les yeux jaunes des crocodiles ». Même si j’avais déjà beaucoup apprécié cette histoire contemporaine (combat de femme, thème que Pancol affectionne) et malgré un style agréable, je n’avais pas accroché au déroulement très lent de cette narration trop intimiste à mon goût. Probablement étais-je encore trop jeune pour réellement comprendre toutes les préoccupations d'une femme si éloignée de mes propres analyses.

     Ici, il n’en fut pas de même, sans doute parce que j'ai désormais le recul et l’expérience nécessaire à la compréhension du personnage sans pour autant m’identifier à lui, je précise. Je pense que c’est un livre qui ne peut être abordé avant d'avoir dépassé la trentaine ou avoir un certain recul pour appréhender la psychologie d'un  personnage dont on ne connaitra pas le nom. J’ai trouvé ce portrait très intéressant, beaucoup de remarques pertinentes sur ses doutes et angoisses, responsables de ses difficultés relationnelles. Ce livre montre à quel point, on peut être influencé par un proche. Dans ce roman, il s'agit d'une mère qui a déteint sur sa fille. Le destin de l'une influençant celle de l'autre. Thème classique, me direz-vous. Je n'en dirais pas davantage, chacun choisissant de puiser dans un tel labyrinthe les réflexions qui l'interpellent.

     Le style de Katherine Pancol est rapide, incisif et parfois cinglant. Ses énumérations d’adjectifs, de pensées, d’émotions et autres sont énoncées avec brio. Humour, satire, ironie, cynisme sont au rendez-vous dans ce tout petit roman d’à peine 250 pages. Il s’avale d’une seule traite d’autant qu’il n’y a qu’un « chapitre » unique.

Un véritable ras de marée de mots percutants, un concentré d’émotions.

    Cependant, si la 1ère partie du roman m’a happée, je ne lui ai pas porté le même intérêt jusqu’au bout. Plus l’histoire avance, plus des scènes et des histoires abracadabrantes sont relatées, notamment sur la vie ahurissante de sa mère. Pancol donne voix à son personnage de façon très naturelle, émouvante, drôle, et très juste. C’est surtout cet aspect-là que je retiendrai de ce roman. Ce livre trace une analyse introspective assez riche. Les années défilant, le personnage principal réalisera que l'essentiel de sa pensée était sous l'emprise de cette mère froide et possessive. Elle réalisera que tous ses choix et actions n’avaient pas d'autre objectif que celui de rechercher l’approbation, l’affection et le soutien d'une  mère qui n’a jamais su aimer ses enfants. L’héroïne, en quête d’identité, parviendra à tracer sa propre voie et s’affranchir de toutes ses angoisses à la fin du roman. Réussira-t-elle à construire un foyer stable ? L'histoire ne le dit pas.


     Un dernier avis concernant la construction très singulière du roman : il n’y a aucune structure, aucun découpage, l’héroïne débobine en vrac, d’une seule traite, toute sa vie jusqu’à ses 30 ans ; entrecoupée par les pensées et vécu de l'homme qui partagera sa vie un certain temps, et qui est, lui-même, en proie à l'influence de sa propre mère. Un autre phénomène, pas plus enviable !

 

     En bref, un petit livre intéressant pour le côté psychologique.

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Auteur

Blog

Paradise

07-04-2016

Auteur public

Katherine Pancol

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J'étais là avant n'appartient à aucun recueil

 

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