En équillibre - Critique de Film, Théatre, série...

En équillibre

Le dernier film intitulé « En équillibre » a été traité par dessus la jambe dans les colonnes de maints journaux. Pourtant, rien que pour la prestation de Cécile de France, l’œuvre mérite le détour. Son port de reine sied à merveille à cette femme, prénommée Florence, mariée avec un enfant, qui distille sensuellement les tourments de l'amour après avoir été pris au piège d'Albert Dupontel dans le rôle de Marc, cascadeur terrestre, victime d'un grave accident lors d'un tournage. Cet homme, devenu paraplégique, bien décidé à ne pas s'en laisser conter devant la beauté minaudière au service d'une compagnie d'assurance où la cupidité et la fourberie règnent en maître, a fini par asseoir l'arrogance de la belle sur la selle. Afin de pigeonner l'ancien dompteur de chevaux, elle se transforme en amazone le temps d'une leçon. Mais dans cette scène mémorable, le cheval, qui est tout sauf adorable, lui en faire voir de toutes les couleurs, jusqu'à la plonger dans cet effroi qui finit par transpercer sa carapace professionnelle. Denis Dercourt, le réalisateur et le scénariste du film déploie avec une intelligence émotionnelle l'amour impossible : sous les traits de Florence, la vie pianistique parsemée d'échecs, au galop d'un cheval sur lequel Marc s'échine à monter en pure perte, s'enfonce dramatiquement dans la fange du quotidien de l'amour cul-de-sac. Et quand finalement les deux amoureux, à la force de travail et de ténacité, arrivent à la gloire, mais qu'ils pleurent l'amour intraitable qui a expiré dans l'anonymat d'un message transmis par téléphone portable, moi, j'ai vibré d'émotions.