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Dis-moi trois mots, je te répond... - Texte

Texte "Dis-moi trois mots, je te répondrai..." est un texte détente mis en ligne par "Cathou inafrica"..

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Il m'a dit renaissance, fleuve et lumineux, j'ai répondu...

Au début c'était l'hiver. 

L'hiver sans été, l'hiver sans avant et sans après.

L'hiver tout le temps.

 

Les gens avaient froid, ils vivaient en dedans.

Qui devant la cheminée, qui autour du poêle, qui sous la douce couverture.

Au dehors, le paysage était blanc. Blanc de froid, blanc de neige et blanc de glace.

Blanc de blanc.

Parce qu'au début rien de réchauffait la planète, aucun astre n'avait pensé à rayonner sur la planète bleue.

Elle était bleue mais bleu acier. Bleu froid, bleu gris. Bleu immobile.

 

Les petits enfants lorsqu'ils sortaient, jouaient à  fumer. Leur haleine était le seul brouillard qui perturbait le bleu.

 

L'eau ne formait pas de nuages. Elle gelait avant de pouvoir monter raconter son histoire aux étoiles.

Il faisait triste en bas, il faisait froid. Il faisait bleu glacier le jour et noir nuit, la nuit.

 

Puis, un matin, une petite paysanne blonde est sortie devant la porte de la ferme et elle en a eu assez de trop de bleu, de trop de froid. Ses poussins ne pouvaient quitter les ailes de leur mère poule. Ils étaient blancs eux aussi, blancs parce qu'il faisait si froid dehors qu'ils n'avaient pas le temps de mettre des couleurs. Les papillons n'existaient pas et les lapins blancs comme des lapins blancs restaient dans leur terrier d'hibernation. Ils n'étaient pas encore des lapins de Pâques.

 

Alors la petite campagnarde a cherché une brosse qu'elle a trempée dans le jaune du plus gros oeuf de poule qu'elle a trouvé ce matin la.

Elle a escaladé l'échelle de la grange et elle a colorié un gros rond jaune juste au milieu du bleu qui lui tenait si froid.

En quelques instants, à peine plus longs qu'un long éclat de rire, le jaune s'est étendu, s'est ébroué, s'est installé.

Il a lancé ses rayons parce qu'l ne savait pas faire autre chose depuis qu'il avait été enfermé dans cet oeuf.

Il lançait des rayons.

Il lançait des rayons lumineux. Des rayons tout doux, tout chauds.

Des rayons qui sont tombés sur la planète bleue.

 

La glace a détesté ça, de colère, elle a fondu. La neige l'a accompagnée. Pour ne pas traîner là, elles ont formé de grands moutons qui sont immédiatement allés raconter leur histoire au sommet de la montagne . La montagne toute blanche. Ils riaient tant les nuages, ils ont tant moutonné qu'ils se sont crevés et ont lâché des millions de gouttelettes sur le paysage blanc.

L'herbe a poussé. Elle était courbée depuis si longtemps sous terre qu'elle a dû se défroisser. Elle s'est dépliée. Elle a entraîné avec elles les graines endormies et les fleurs ont repassé leurs pétales, étendu leurs étamines.

Toutes étaient coloriées.

Les gouttelettes étaient si heureuses d'avoir donné vie à ce paysage qu'elles se sont réunies à nouveau pour former un fleuve. Il s'est précipité dans la vallée pour couler doucement sa vie de fleuve.

 

L'hiver a eu honte et s'en est retourné pour laisser la place au printemps.

Le printemps s'est organisé. Lumineux et divin.

La petite paysanne était toute chose d'avoir transformé ainsi son proche et son horizon.

Les gens sont sortis. Ils ont éteint la cheminée. Ils ont étouffé le brasero.

Les femmes ont soigneusement rangé les couvertures pour l'hiver qui reviendra.

 

Oh ! les poussins ont quitté l'aile maternelle pour courir au soleil et ils sont jaunes, jaunes soleil.

 

De petites fleurs ont lancé quelques pétales pour montrer leur joie. Ils sont devenus de jolis et gracieux papillons.

L'immensité blanche a laissé la place à une écharpe haute en couleurs.

Les grillons se sont mis à grillonner et les cigales à chanter. Les oiseaux ont lancé une trille et les cochons, soudain roses, se sont mis à cochonner pour baptiser leur domaine.

 

Les amandiers et les cerisiers, âmes sensibles de la gent arborée, se sont alors souvenus de l'hiver avec un peu de nostalgie et pour le souvenir du long hiver blanc, l'un a poudré ses fleurs de rose pâle et l'autre les en a ourlées. Ils ont promis tous deux de fleurir, chaque année, dans les derniers jours de l'hiver pour annoncer le fragile printemps.

Dansez les gens, chantez les gens. L'hiver a été long mais le printemps est là.

Le printemps... L'amandier et le cerisier vous annoncent...

... une renaissance....

 

Ca.Valmalette

21-03-2014

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Blog

Cathou inafrica

11-11-2014

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Dis-moi trois mots, je te répondrai... appartient au recueil Donne-moi trois mots, je te raconterai...

 

Texte terminé ! Merci à Cathou inafrica.

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