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Dictateur (Chaplin) - Critique de Film, Théatre, série...

Critique de Film,  Théatre, série... "Dictateur (Chaplin)" est une critique de film, Théatre, série mise en ligne par "cesarius"..

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Dictateur : de la guerre à l'amour

Charlie Chaplin (the great dictator) : conception & réalisation, 2 rôles, mise en scène

scénario original, inspiré de l'actualité politique ; emploi d'une troupe

Sortie en 1940 – tourné en 1938-1839 : scandale

satire politique, tragi-comique (sacrée documentation !)

sonore mais compromis muet – parlant

Avec : C. Chaplin, Paulette Goddard, Jack Oakie, Henry Daniell, Reginald Gardiner, Billy Gilbert, Maurice Moscovitch ;

prologue (13'20) : guerre et défaite de la Tomainie

acte I (33') : la Tomainie - armistice, dictature et diplomatie

acte II (35') : les Juifs - accalmie, attaque et fuite

acte III (38') : l'Osterlich - invasion, évasion et paix

Ce drame est un long métrage en un prologue et trois actes. Il s'agit d'un film en noir et blanc, format 4/3, mono et VOST (existe des versions traduites). Le film est de longueur standard (deux heures), structuré selon un prologue assez long (13'30) et trois parties de durées sensiblement égales et de cheminement psychologique identique : tandis que le prologue dresse un contexte belliciste, chacun des trois actes relate une action, qui part de l'accalmie primaire pour aboutir, via la période de conflit secondaire, au rêve – tertiaire – de paix et d'amour.

Par cette tripartite globale « accalmie-conflit-rêve » associée à sa forme triptyque, ce film relate bien une longue marche humanitaire vers la paix universelle, illustrée de façon romantique par l'idylle entre deux jeunes juifs, Hannah et le barbier. On part d'un contexte tendu – guerre, dictature ou persécution, et via des périodes pacifiques précaires ou instables, on aboutit à cet idéal.

Deux coïncidences permettront aux événements de trouver leur heureux dénouement : la rencontre entre le jeune barbier juif et un commandant de premier ordre, pendant la guerre, grâce à l'acte salvateur de ce premier sur le second ; enfin, la ressemblance clonique entre ce gentil barbier et le méchant dictateur Hynkel.

Ainsi, le prologue relate la fin de la Première Guerre mondiale, qui se conclue par l'Armistice et ipso-facto, par la défaite de la Tomainie. Ce prélude à l'action, qu'il précède d'une vingtaine d'années est le lieu de rencontre des deux protagonistes, le barbier juif et le commandant « aryen » Schultz, amis dans leur différence et futur tandem artisan de la victoire finale. Une importante ellipse nous mène à l'action, ellipse correspondant à l'amnésie du barbier, hospitalisé (armistice = amnésie !).

Le premier acte s'ouvre sur l'armistice. Une paix très précaire puisque s'en suit la dictature de Hynkel et la maltraitance du ghetto du barbier. Mais après le retour mouvementé de ce dernier et sa rencontre avec la belle Hannah a lieu une première période de paix, grâce à la protection de Schultz et grâce à la « diplomatie Epstein ». Ceci permet à Hannah la jeune juive, amoureuse du barbier de nourrir naïvement un premier rêve de paix et d'amour.

Le second acte dépeint les ambitions extrêmes du dictateur : être maître du monde, et d'un monde dominé par la race aryenne. L'emprunt Epstein étant un échec, il relance la persécution antisémite (axe du film : la sortie des amoureux), mettant un frein aux ambitions des deux jeunes tourtereaux juifs. Tandis que le barbier et Schultz sont arrêtés (climax), les autres gens du ghetto fuient en Osterlich, pays encore libre, ce qui permet à Hannah de redonner libre cours à son rêve de liberté.

Le dernier acte concerne la question de l' Osterlich et de son annexion. Il entame une première phase faussement diplomatique avec un autre dictateur, Napoloni, dont l'action empêche l'invasion. Puis il relate l'invasion, tandis que le barbier, secondé par Schultz a pris la place de son sosie Hynkel. Le dictateur suprême entame le discours final, où il déclare renoncer à l'impérialisme et fait son discours pacifique universel : le rêve d' Hannah va enfin pouvoir se réaliser !

Comme souvent, la structure prologue-trois actes est propice au drame classique, une pré-action pour évoquer avec précision des circonstances particulières et un contexte grave. L'action est dynamique, puisqu'elle passe de la tension universelle à la paix universelle. Chaplin est plutôt visionnaire, donnant à la Grande guerre toute la gravité qu'on lui accordera qu'après-coup.

JB – décembre 2011

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cesarius

28-04-2015

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Dictateur (Chaplin) appartient au recueil mes ciné-textes

 

Critique de Film, Théatre, série... terminée ! Merci à cesarius.

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