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Une page d'amour - Chronique

Chronique " Une page d'amour" est une chronique littéraire mise en ligne par "Guy".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

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 Une page d'amour

Emile Zola

Introduction

Huitième volet du cycle des Rougon-Macquart D'Emile Zola, il est l'un des moins connus. Une page d'amour a pourtant été érit entre deux oeuvres fortes et provocantes de Zola, L'assomoir (racontant la déchéance de la pauvre et honnête Gervaise Macquart, qui sombre dans l'alcoolisme et la misère), et Nana (Anna Coupeau, la fille de Gervaise Macquart, courtisane de la haute société, jouant de la passion des hommes à son égard). Il est construit de manière géométrique, en cinq parties comprenant elles-mêmes cinq chapitres.

"Une page d'amour, écrite entre l'Assommoir et Nana, a dû être, dans ma pensée, une opposition, une halte de tendresse et de douceur. J'avais, depuis longtemps, le désir d'étudier, dans une nature de femme honnête, un coup de passion, un amour qui naît et qui passe, imprévu, sans laisser de trace. Le titre veut dire cela : une page dans une œuvre, une journée dans une vie. Le drame m'a été donné par l'invention de l'enfant, qui meurt de l'amour de la mère. Quant au milieu, à cette hauteur de Passy où j'ai placé la maison, il a été certainement choisi par les cinq descriptions qui terminent les cinq parties. Encore une vieille idée de ma jeunesse, Paris témoin d'un drame, Paris, pareil au chœur antique, assistant aux joies et aux douleurs d'une action, à toutes les heures, par tous les temps.", Extrait d'une lettre de Zola à van Santen Kolff, le 08/06/1892

Résumé détaillé

L'héroïne principale est Hélène Mouret, fille du chapelier Mouret et d'Ursule Macquart (fille de l'ancêtre Adélaïde Fouque, source originaire de la névrose frappant l'arbre familial), femme nerveuse et pthisique. Toujours habituée à une vie relativement aisée, paisible et calme, elle épouse à dix-sept ans Charle Grandjean.

Renié par sa famille aisée, Charles n'a pas accès à sa fortune, et le couple vit plutôt pauvrement à Marseille pendant douze ans, période pendant laquelle naît une petite fille, Jeanne Grandjean (qui a onze ans au moment du récit). Suite au bénéfice d'un héritage, la famille monte à Paris pour s'y installer. Mais Hélène et Jeanne perdent Charles huit jours plus tard, emporté par une maladie inconnue.

N'ayant eu qu'une bonne amitié pour son défunt mari et n'ayant jamais connu l'amour ("sans une fièvre de la chair ni du coeur"), Hélène continue sa vie paisible, enfermée avec sa fille Jeanne dans leur "chambre bleue" (petit appartement bourgeois tout coloré de bleu appartenant à M. Rambaud, connaissance de Grandjean), dans cet immense Paris qui leur est inconnu; en occupant ses journée en "travaillant" (en cousant des vêtements pour les pauvres), et en se perdant dans les contemplations de Paris (dont on a une description à chaque fin de grande partie). Leur seule vie sociale se limite d'une part à l'abbé Jouve et son demi-frère M. Rambaud, un riche commerçant - des connaissances de Charles Grandjean - qui viennent dîner tous les mardis à heure fixe chez Hélène et Jeanne; et d'autre part au docteur Bodin, médecin suivant Jeanne, qui est sujette à des crises régulières, d'une grande délicatesse et d'une grande jalousie: elle ne supporte pas de voir sa mère s'intéresser à d'autres hommes ou à d'autres enfants.

Le roman débute ainsi, avec l'une des crises de Jeanne venant perturber la paix et le calme de la nuit dans la "chambre bleue". Paniquée, Hélène sort chercher le docteur Bodin, laissant Jeanne sous la surveillance de la bonne Rosalie. Le docteur Bodin étant absent pour la nuit, Hélène sonne alors au hasard chez d'autres habitants de la rue, espérant trouver un autre médecin. C'est ce qui arrive lorsqu'elle sonne chez son voisin et propriétaire de l'appartement bleu, le docteur Henri Deberle et sa famille. Il passe alors la nuit dans la chambre bleue, calmant la crise de Jeanne avec l'aide d'Hélène.

C'est ici que l'on peut observer l'apparition discrète du coup de foudre réciproque; car on peut remarquer la description physique que chaque personnage se fait de l'autre (comme lors du coup de foudre réciproque entre la princesse de Clèves et M. De Nemours (La princesse de Clèves)), que les personnages se plaisent et se reconnaissent:

"Le docteur, qui ne l'avait encore point regardée, leva les yeux et ne put s'empêcher de sourire, tant il la trouvait saine et forte. [...] il ne la quittait pas du regard. Jamais il n'avait vu une beauté plus correcte. Grande, magnifique, elle était une Junon chataîne, d'un chataîn doré à reflets blonds. Quand elle tournait lentement la tête, son profil prenait une pureté grave de statue. Ses yeu gris et ses dents blanches lui éclairaient toute la face. Elle avait un menton rond, un peu fort, qui lui donnait un air résonnable et ferme. Mais ce qui étonnait le docteur, c'était encore la nudité superbe de cette mère. Le châle avait encore glissé, la gorge se découvrait, les bras restaient nus[...].

Elle-même, un instant, l'examina. Le docteur Deberle était un homme de trente-cinq ans, à la figure rasée, un peu longue, l'oeil fin, les lèvres minces. Comme elle le regardait, elle s'aperçu à son tour qu'il avait le cou nu. Et ils restèrent ainsi face face, avec la petite Jeanne endormie entre eux."

C'est ainsi ici, au début du roman, que le coup de foudre a lieu.

Quelques jours plus tard, Hélène rend visite à la famille pour remercier le docteur de son intervention, et rencontre la famille de ce dernier: Mme Juliette Deberle – son épouse -, le petit Lucien Deberle – son fils -, mais aussi son beau-père M. Letellier, et sa belle-soeur Pauline Letellier, la famille de Juliette. Une amitié se noue alors entre les deux femmes, et Hélène et Jeanne sont souvent invitées à passer leur après-midi dans le jardin des Deberle.

Mais Hélène se rend vite compte que le trouble qu'elle éprouve depuis la rencontre avec ses voisin n'est d'autre que l'amour qu'elle éprouve pour le docteur Deberle.

Cet amour, réciproque, ressenti, mais non avoué ouvertement, se construit au cours des nombreuses visites que font Henri et Hélène aux pauvres, notamment à la mère Fétu, qui, au début du roman, joue l'entremetteuse discrète pour rendre propices les rencontres entre les deux personnages.

Hélène quitte son deuil une après-midi chez les Deberle, alors qu'elle se laisse aller à faire de la balançoire. Mais elle chute lourdement, se foulant la cheville, ce qui la tient immobilisée deux semaines. Pendant ce laps de temps, elle s'abdone à la contemplation de Paris, et se débat contre ce sentiment nouveau, ne préférant aimer que sa fille.

Après s'être confessée à Jouve des sentiments qui l'habitent, le prêtre lui conseille le mariage avec son demi-frère, M. Rambaud. Mais Jeanne comprend ce projet, ce qui la rend malade de jalousie. De plus, Hélène veut croire en la pureté des sentiments qu'elle éprouve envers Henri et inversement : c'est pourquoi elle refuse doucement cette proposition en remettant la réponse à plus tard, et qu'elle continue à aller chaque jour chez les Deberbe accompagnée de sa fille. La vie coule, tranquille, chacun des deux protagonistes profitant de la présence de l'autre dans cet amour inavoué.

Pour fêter le printemps Juliette Deberbe organise une fête costumée pour les enfants. Au cours de cette fête, Henri déclare enfin ouvertement son amour à la jeune femme, d'une face ardente qui effraie Hélène. Elle s'enfuit, et cours se réfugier chez elle, où, troublée et perdue, elle s'accoude au rebord de la fenêtre pour contempler Paris. D'abord terrifiée, elle tente de sa calmer et de chasser le souvenir de cette soirée.

Mais l'image d'Henri la porsuit, et elle est gagnée par la colère :

"Il avait parlé, jamais elle n'oserait le revoir en face. Sa brutalité d'homme venait de gâcher leur tendresse. Et elle évoquait les heures où il l'aimait sans avoir la cruauté de le dire, ces heures passées au fond du jardin, dans la sérénité du printemps naissant. Mon Dieu ! Il avait parlé ! Cette pensée s'entêtait, devenait si grosse et si lourde, qu'un coup de foudre détruisant Paris devant elle ne lui aurait pas paru d'une égale importance."

Puis elle tente de se raisonner, avant de céder à la résignation: elle aime Henri, et sa froideur, son calme, sa raison la révolte:

"Alors, elle goûta un bonheur infini à ne plus lutter. Pourquoi se serait-elle refusée davantage ? N'avait-elle pas assez attendu ? Le souvenir de sa vie passée la gonflait de mépris et de violence. Comment avait-elle pu exister dans cette froideur dont elle était si fière autrefois ?".

Puis, se recalmant enfin, la vie calme recommence, mais elle ne veut plus reparaître chez les Deberle.

Mais, alors qu'elle n'est pas dévote, elle commence à se rendre à l'église sous l'impulsion de l'abbé Jouve. Jeanne se prend de passion pour cette nouvelle occupation, et Henri et Hélène reprennent doucement le dialogue, Henri s'excuse de son comportement.

Hélène pense se repentir grâce à ses fréquentes et nouvelles visites à l'église; mais Jeanne, dont l'émotion est de plus en plus vive chaque jour, y fait une crise.

Pendant trois semaines, Henri vient soigner Jeanne quotidiennement, et lui et Hélène se rapprochent de nouveau. La dernière nuit, alors que Jeanne risque de mourir, Henri la sauve de justesse. La passion reprend Hélène, qui la laisse nettement apparaître quelques instants :

" Et, d'un mouvement violent, elle se leva, elle se jeta au cou d'Henri

"Ah ! je t'aime !" s'écria-t-elle

Elle le baisait, elle l'étreignait. C'était son aveu, cet aveu si longuement retardé, qui lui échappait enfin, dans cette crise de son coeur. [...] Elle le tutoyait, elle sanglotait. La source de ses larmes, retenue depuis trois semaines, ruisselait sur ses joues."

Mais Jeanne se rend compte du rapprochement de sa mère et du docteur, et, très jalouse, se montre pendant sa convalescence mesquine à l'égard de sa mère en présence du docteur. (Je pense retrouver là toute la névrose de l'aïeule Adélaïde Fouque, transformée chez l'arrière-petite-fille en jalousie extrême, à laquelle vient s'ajouter la santé délicate transmise par son père et sa grand-mère maternelle).

Jeanne guérit peu à peu, et la vie reprend son cours. Hélène recommence ses visites chez les Deberle, où la société est souvent invitée.

Un soir, lors d'un dîner où l'a conviée Juliette, Hélène surprend une conversation entre la maîtresse de maison et Malignon (un ami de la famille), au cours de laquelle Juliette accepte un rendez-vous. Ne pouvant contrôler sa colère, Hélène décide de dénoncer Juliette sous la forme d'un message anonyme destiné à Henri. Cependant, rongée par la culpabilité, elle se rend au rendez-vous pour prévenir Juliette de l'arrivée imminente de son mari. Avant de partir de chez elle, elle repousse assez violemment sa fille Jeanne, qui souffre beaucoup de ce geste.

En arrivant sur le lieu de rendez-vous, Henri pensait qu'Hélène l'attendait. Cédant alors à leurs sentiments, ils vivent les heures les plus délicieuses et les plus passionnées de leur amour, les seules heures qu'ils auraont vraiment vécu ensemble.

Pendant ce temps, Jeanne, désespérée, reste seule dans l'appartement (Rosalie, dans la cuisine avec son futur époux, ne lui prête guère beaucoup d'attention: Jeanne souffre directement de l'amour de sa mère, mais indirectement de l'amour de Rosalie, qui la rend innatentive à l'égard de l'enfant). Sa jalousie maladive la pousse à se mettre à la fenêtre pour se rendre malade, et ainsi punir sa mère. Quand Hélène rentre chez elle, elle retrouve Jeanne très affaiblie.

L'enfant a contracté une phtisie, et en meurt trois semaines plus tard, après une longue agonie. (C'est la même maladie dont est morte sa grand-mère maternelle, Ursule Macquart (mère d'Hélène), montrant une fois encore la trace de l'hérédité dans l'oeuvre de Zola: les faiblesses de santé (notamment ici du poumon) pourraient se transmettre et donner aux descendants des prédispositions à une maladie).

Hélène, en enterrant sa fille, enterre son amour pour Henri en même temps. Elle pense ne l'avoir jamais vraiment connu, et le tient en partie responsable de la mort de Jeanne. Elle épouse M. Rambaud, et le couple retourne vivre à Marseile. Hélène retrouve sa vie d'autrefois, très calme et très paisible, idolâtrée de nouveau par un époux dont elle n'est pas amoureuse.

Commentaires

Désenchantée, amère, cette œuvre ne laisse que peu d’espoir aux passions humaines. Elle met en scène l’opposition entre l’amour maternel et le sentiment amoureux, l’amour de la mère à celle de l’amante. Si l'on peut ressentir de la peine pour Hélène qui est déchirée entre ces deux sentiments, je n’ai pu m’empêcher d’être assez fortement agacé envers Jeanne, qui par sa faiblesse morale (des Rougon-Macquart) et sa faiblesse physique, et par sa présence quasi permanente, devient alors le deuxième personnage clé du texte, "co-héroïne" du roman avec sa mère…

Ce roman est le premier roman d'amour que j'ai lu, et est mon préféré, même si, quelque part, j'ai été déçu de la mort de l'amour d'Hélène, alors que le peu de romans d'amour que j'ai lus par la suite prônent plutôt un "amour éternel".

   Hélène

Hélène est une femme calme, saine et équilibrée, qui ne croit qu'en la justice et les vies paisibles. Elle ne croit pas en dieu, et trouve idiot de lire et de croire les romans:

"Comme ces romans mentaient ! Elle avait bien raison de ne jamais en lire. C’étaient des fables bonnes pour les têtes vides, qui n’ont point le sentiment exact de la vie.[...] Elle avait vécu plus de trente années dans une dignité et dans une fermeté absolues. La justice seule la passionnait. Quand elle interrogeait son passé, elle ne trouvait pas une faiblesse d’une heure, elle se voyait d’un pas égal suivre une route unie et toute droite. Certes les jours pouvaient couler, elle continuerait sa marche tranquille, sans que son pied heurtât un obstacle. Et cela la rendait sévère, avec de la colère et du mépris contre ces menteuses existences dont l’héroïsme trouble les cœurs. La seule existence vraie était la sienne, qui se déroulait au milieu d’une paix si large."

Elle n'a jamais connu l'amour, et tout la prédispose au début du roman à ce "coup d'étrange folie", ce "mal abominable, aveugle comme la foudre" qu'est l'amour: son veuvage, sa solitude et sa réclusion. Elle ne veut vivre cependant, que pour l'amour de sa fille et de son existence paisible, équilibre qu'elle retrouve à la fin du roman, en enterrant sa fille et ses sentiments pour Henri; la boucle est donc bouclée.

A la fin du roman, elle pense qu'elle n'avait jamais connu Henri, ce qui m'a surpris car cela semblait en contradiction avec le début du roman:

En effet, en se recueillant sur le tombeau de Jeanne, "Hélène se disait qu'elle ne connaissait pas Henri. Pendant un an, elle l'avait vu presque chaque jour, il était resté des heures et des heures à se serrer contre elle, à causer, les yeux dans les yeux. Elle ne le connaissait pas. Un soir, elle s'était donnée, et il l'avait prise. Elle ne le connaissait pas, et faisait un immense effort sans pouvoir comprendre. D'où venait-il ? Comment se trouvait-il près d'elle ? Quel homme était-ce, pour qu'elle lui eût cédé, elle qui serait morte que de céder à un autre ? Elle l'ignorait, il y avait là un vertige où chancelait sa raison. Au premier comme au dernier jour, il lui était resté étranger. [...] Il passait, et son ombre s'en été allée avec lui. Et leur histoire n'avait pas d'autre dénouement. Elle ne le connaissait pas."

Cette résignation tragique, qui brise le coeur après un roman entier d'amour inavoué, tranche avec le début du roman :

"Elle le questionnait sur l'état de la mère Fétu; puis ils causaient un instant d'autre chose, debout l'un près de l'autre, se regardant bien en face. Une intimité s'établissait entre eux Ils s'étonnaient en découvrant qu'ils avaient des goûts semblables. Ils se comprenaient sans ouvrir les lèvres, le coeur tout d'un coup noyé de la même charité débordante. Et rien n'était plus doux, pour Hélène, que cette sympathie, qui se nouait en dehors des cas ordinaires, et à laquelle elle cédait sans résistance [...]."

Mais puisqu'Hélène s'est totalement désintéressée d'Henri, qu'elle s'est mariée à un autre et qu'elle s'en est allée, sa conviction devait être réelle.

   La mère Fétu

La mère Fétu, apparaissant dans la dernière citation, était une mendiante chez qui Hélène et Henri faisaient de la charité. Mais elle a joué un réel rôle d'entremetteuse entre les deux personnages, notamment au début du roman, lorsqu'ils se rendent chez elle. De plus, la chambre où Juliette et Malignon avaient rendez-vous, et où c'est finalement Hélène et Henri qui se sont retrouvés, était situé en-dessous de la pièce où logeait la mère Fétu. C'est une femme malicieuse comprenant beaucoup de choses, mais faisant tout pour inspirer la pitié et obtenir le plus d'aumônes possible.

   Jeanne

Jeanne a été pour moi un personnage antipathique. Les résumés la traitent en "victime" de l'amour de sa mère, mais je dirais plutôt qu'elle est, par sa jalousie, tout ce qui a empêché sa mère d'être réellement heureuse. Elle a même volontairement contracté sa maladie pour punir sa mère lorsque cette dernière est partie retrouver Henri.

Elle représente aussi le lien avec les autres oeuvres de Zola, ayant reçu toute l'hérédité de sa malheureuse ascendance: la névrose de son arrière-grand-mère Adélaïde Fouque, et les faiblesses pulmonaire et la phtisie dont est morte sa grand-mère Ursule Macquart.

Ainsi, plus qu'un personnage tragique, Jeanne est plutôt une opposante à l'héroïne (sa mère), et le lien qui relie sa mère à son acendance.

   L'abbé Jouve et M. Rambaud

L'abbé Jouve semble être, derrière une aparence aimable, une personne dure, condamnant la passion amoureuse chez les femmes, et d'approuver plutôt les mariages "raisonnables". Sa mort à la fin du roman (après celle de Jeanne) pousse finalement Hélène à épouser M. Rambaud, la jeune femme sentant toujours le "fantôme" de l'abbé Jouve toujours "dans leur dos" pendant qu'elle consolait M. Rambaud.

M. Rambaud, caché pendant tout le roman derrière son patronyme, semble être une personne très timide: il avoue son amour à Hélène et lui demande de l'épouser par l'intermédiaire de son demi-frère. Commerçant aisé et honnête, il est cependant l'un des deux hommes en qui Hélène a beaucoup de confiance et pour qui elle a de l'amitié. A la fin du roman, et tout comme le premier mari d'Hélène, il idolâtre son épouse, en lui "baisant les pieds" de nombreuses fois.

   Le couple Deberle

Juliette Deberle est une bourgeoise n'ayant finalement que peu de réfleion, se contentant simplement du paraître: elle organise des évènements mondains, donne et reçoit des visites, fréquente souvent le théâtre; mais n'a pour opinion que celle de l'opinion générale, commente les pièces par des commentaires qu'elle a déjà entendu, se perd dns les frivolités et les commérages de quartier. Elle est prise de passion soudaine pour des fêtes ou des voyages qu'elle souhaite organiser, et pour lesquels elle se donne beaucoup de mal, puis s'en désintéresse totalement une fois que tout est fini.

Par désoeuvrement, et parce que la société parisienne l'admet et s'en amuse, elle manque de commettre l'adultère avec Malignon, un ami de la famille, avant qu'Hélène ne vienne les prévenir qu'Henri est en route.

Henri Deberle est un bon médecin, honnête, charitable et athée. On ne peut douter de son amour pour Hélène, mais sa "face ardente" témoigne aussi de son désir pour sa voisine. Il semble être, lui aussi, frappé par l'affaiblissement de sa passion, qui semble s'éteindre après la mort de Jeanne; car il finit par reprendre sa vie de couple et à avoir un autre enfant avec son épouse.

* * * * *

Ce roman est donc mon favori, on peut y lire la force des sentiments amoureux, la douleur de l'héroïne dans son combat intérieur entre l'amour et la raison, mais aussi entre son amour de mère et son amour-passion. On y découvre aussi la déception, la désillusion et l'amertume, ainsi que la résignation d'Hélène à continuer paisiblement sa route.

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Auteur

Blog

Guy

04-08-2013

Auteur public

Émile Zola

Couverture

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Une page d'amour n'appartient à aucun recueil

 

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