Connexion : supprimer Ou

Andromaque - Chronique

Chronique "Andromaque" est une chronique littéraire mise en ligne par "Belle-Hélène".N'hésitez pas à proposer vos critiques littéraires sur des Auteurs, Artistes, Artisans d'art...

Venez publier une chronique littéraire ! / Protéger une chronique littéraire

Andromaque

Jean Racine

 

 

Andromaque est une pièce de théâtre écrite par Jean Racine en 1667. Cette tragédie porte sur la passion amoureuse des quatre personnages principaux :

 

« Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui reste fidèle à    Hector, son défunt mari. »

 

Après la guerre de Trois, à la fin de laquelle les Grecs ont triomphé en tuant Hector, le mari d’Andromaque, celle-ci est prisonnière de Pyrrhus roi d’Epire. Oreste, l’ambassadeur des Grecs, vient réclamer Astyanax, le fils d’Hector et d’Andromaque, dernier Troyen encore dangereux pour le peuple Grec. Pyrrhus est partagé entre son devoir patriotique et son amour pour Andromaque, qui le supplie de sauver son fils : « C’est le seul qui nous reste, et que l’on veut nous ôter. » Il la menace alors de l’épouser, sinon quoi, il livrerait Astyanax. « Je meurs si je vous perds ; mais je meurs si j’attends. » Après avoir longtemps résisté, Andromaque accepte d’épouser Pyrrhus. Lorsque Hermione apprend la nouvelle du mariage, sa réaction est digne d’une « amante en fureur, qui cherche à se venger. »

 

La tragédie débute avec Oreste venu en Epire réclamer Astyanax à Pyrrhus. Le fils d’Andromaque est dès lors l’enjeu de la pièce, même si les décisions reviennent à Andromaque, que Pyrrhus demandera bientôt en mariage et dont la réponse fera changer les plans de chacun, c’est-à-dire Pyrrhus Hermione et Oreste, tous dépendants de l’être qu’ils aiment.

 

La souffrance est le synonyme le plus juste du mot passion. Lorsque l’on parle de la passion amoureuse, il est question de subir l’amour que l’on porte à quelqu’un. Dans la tragédie d’Andromaque, l’amour passionnel devient incontrôlable et irraisonné ; la passion est si intense qu’elle en devient presque une torture pour ses « victimes ».

            « L’amour n’est pas un feu qu’on renferme en une âme ;

            Tout nous trahit, la voix, le silence, les yeux,

            Et les feux mal couverts n’en éclatent que mieux. »

Andromaque est la seule Troyenne parmi les Grecs, et elle est officiellement inférieure à tous. Mais avec l’intervention des sentiments amoureux, la mère captive est hissée au pouvoir : c’est elle qui a le sort de tous entre ses mains. Oreste est soumis à Hermione, qui se soumet à Pyrrhus, qui est à genoux devant Andromaque, et celle-ci est le seul personnage « libre », qui n’est pas prisonnier de l’amour passionnel. En quelque sorte, on pourrait voir cette ascension et cette domination comme la revanche de Troie sur les Grecs.

Pourtant, bien qu’elle triomphe, Andromaque n’attend pas de vengeance belliqueuse de la part d’Astyanax. « Parle-lui tous les jours des vertus de son père,

            Et quelquefois aussi parle-lui de sa mère.

            Mais qu’il ne songe plus Céphise à nous venger. »

L’idée d’une vengeance serait déjà s’avancer dans le futur, alors qu’Andromaque continue de vivre dans le souvenir. « Ce fils, ma seule joie, et l’image d’Hector.» Elle montre encore des sentiments pour Hector, et Astyanax est le souvenir de cet amour fort, entre elle son feu mari.

 

 

            « L’ingrate mieux que vous saura me déchirer,

            Et je lui porte enfin mon cœur à dévorer. »

Oreste est un homme soumis à Hermione, désespéré qu’elle puisse l’aimer un jour. Il y a une cécité générale répandue sur les personnages, mais Oreste en semble profondément atteint. Il croit que Pyrrhus accepte d’épouser Hermione rien que pour le blesser, et le désespoir agit sur sa raison : il prévoit même d’enlever sa bien-aimée.

 

Hermione est une jeune femme qui agit selon sa passion ; Pyrrhus et elle sont très versatiles -ils se croient maître de leurs cœurs : une fois elle veut épouser Pyrrhus, une fois elle se résigne à se marier avec Oreste puisqu’il pense qu’Andromaque cèdera, puis finalement avec Pyrrhus quand Andromaque résiste encore, etc. Hermione représente la femme jalouse vis-à-vis de Pyrrhus, mais aussi la femme blessée ; sa fierté est touchée quand elle apprend que l’homme qu’elle aime préfère une Troyenne à elle.

Elle se ment à elle-même, sur ses sentiments qui deviennent contradictoires. Elle vit constamment dans la confusion, jusqu’à réagir aussi fort que sa passion. « Je percerai le cœur que je n’ai pu toucher. »

 

Pyrrhus est un guerrier et l’amour est un combat ; mais par ailleurs il est complètement soumis à l’amour qu’il porte à Andromaque, alors qu’il a tout pouvoir sur elle. Il lui fait du chantage, se montre plutôt violent, mais la prisonnière résiste, accrochée à sa mélancolie.

Pour Andromaque, il est impensable d’épouser l’assassin de son père. Peut-être Pyrrhus aime-t-il Andromaque pour se racheter de tous ses crimes, et ainsi secourir une mère attristée ? Sa part de culpabilité pourrait se retrouver dans son amour, d’autant plus qu’il s’octroie le beau rôle du protecteur, en répétant à Andromaque qu’il est prêt à tout pour sauver Astyanax, et on sait qu’il espère un « oui » à sa demande en mariage.

 

Parmi tous ces personnages captifs de leur passion insatisfaite, Andromaque est la seule à avoir gardé sa dignité, malgré le fait que la mort de son mari la hante encore.

            « Dois-je oublier Hector privé de funérailles,

            Et traîné sans honneur autour de nos murailles ? »

Comme elle est la seule à pouvoir prendre des décisions sans les influences de la passion, elle est profondément partagée : soit elle trahit son fils, soit elle trahit son mari. La pièce se déroule en fonction de ses décisions, et les Grecs se soumettent -à leur insu- à sa volonté.

 

 

J’ai lu cette tragédie pour l’école. D’habitude, je préfère la prose au théâtre, mais j’ai été agréablement surprise, car l’histoire m’a beaucoup plu. C’est la première pièce de Racine que j’ai lue, et elle m’a donné envie d’en lire d’autres.

Je vous le recommande vraiment, l’écriture de Racine est magnifique, ou si vous avez l’occasion d’aller voir la pièce au théâtre, alors je vous conseille encore davantage d’aller la voir.

 

Partager

Partager Facebook

Auteur

Blog

Belle-Hélène

24-06-2016

Auteur public

Jean Racine

Couverture

"Soyez un lecteur actif et participatif en commentant les textes que vous aimez. À chaque commentaire laissé, votre logo s’affiche et votre profil peut-être visité et lu."
Lire/Ecrire Commentaires Commentaire
Andromaque n'appartient à aucun recueil

 

Chronique terminée ! Merci à Belle-Hélène.

Tous les Textes publiés sur DPP : http://www.de-plume-en-plume.fr/ sont la propriété exclusive de leurs Auteurs. Aucune copie n’est autorisée sans leur consentement écrit. Toute personne qui reconnaitrait l’un de ses écrits est priée de contacter l’administration du site. Les publications sont archivées et datées avec l’identifiant de chaque membre.