Affreux, sales et méchants

Un film italien de 1976, réalisé par Ettore Scola.

Affreux, sales et méchants, un film légèrement dégoûtant que l'on pourrait même dire dégueulasse  vu que ces gens vivent dans la crasse et qu'il feraient pour de l'argent, même des choses couleur de sang. Il y a des images qui glacent ; ils n'ont pas d'miroir pour voir leur face, ils vivent comme des rapaces, entre-mêlés tous l'un dans l'autre dans une baraque  , faite de tôles et de planches qui craquent. Il faut aller chercher de l'eau pour se rafraîchir le museau, et comme s'ils manquaient de peigne , chacun s'en bat la châtaigne : trop souvent mal coiffés ; des trous dans les souliers avec de vieux habits rapés ; certains ont même une barbe qui sur les bords sans doute dérape. Ils font l'amour, entre soeurs, frères ; belles soeurs, beaux-frères : baisant tous sans faire de manière dans la poussière et la misère : parfois même sous l'oeil du père, attiché lui d'une putain, qui à d'autres donne la main , dans une famille de vauriens. Il y a même une transsexuelle, qu'on peut écrire avec deux ll, vu qu'elle est quand même plutôt belle dans ce décor irréel. Les vieux matelas pleins de taches ressemblent à d'horribles paillasses , où sont empilés dans un coin des enfants , dans un monde malsain. Faut dire qu'on a sans doute déjà vu pire lorsque les insectes respirent et , que malgré toute la médiocrité , ce film se laisse regarder surtout par curiosité . Nul ne sait de quoi demain sera fait, ne parlons pas à l'imparfait : mais espérons que de tels bidonvilles disparaissent à jamais loin de nos villes. Alors si d'une mauvaise soirée, vous n"êtes pas trop fatigués : vous pouvez toujours regarder, ce chef-d'oeuvre mal arrosé .

         André- Aligatorpoète -Pecquet