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Mars - Commentaires

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Ancolies

Ancolies Le 13-07-2022 à 14:36

Ma jeune sœur, 10 ans de moins que moi, a développé un cancer du sein vers ses 35 ans. Encore jeune et la maladie ayant été prise assez tôt, elle s'en est sortie quasi sans dommages. Lorsque cela a été réglé, je lui ai conseillé ce livre, en tentant de lui expliquer le plus diplomatiquement que j'ai pu qu'il arrivait dans certains cas que des cancers soient liés à un non-développement de cellules émotionnelles, comme c'est le cas du héros du livre ci-dessous chroniqué. En effet cette jeune sœur est 1000% prisonnière de ses devoirs, d'épouse, de mère, professionnels... et ne s'accorde jamais une microseconde pour penser à elle. Déjà me racontait-elle à 17 ans, mon père étant mort et moi m'occupant pour partie d'elle, me racontait-elle donc que par exemple ce garçon dont elle était amoureuse allait enfin l'embrasser, ce qu'elle désirait par-dessus tout, mais qu'à l'ultime instant elle pensait à sa mère veuve et du coup se dérobait à ce baiser qui l'aurait culpabilisé. Donc j'ai voulu après son cancer lui dire de penser un peu plus à elle. Je me suis fait très mal recevoir. Elle m'a répondu que, sachant que j'étais une personne gentille, elle ne pensait pas que j'ai voulu la blesser, mais que si ce que je lui disais était venu de n'importe qui d'autre, elle l'aurait très très très mal pris. Nous sommes aujourd'hui 20 ans plus tard et elle est toujours dans la même névrose. On dirait que rares sont les personnes qui parviennent à travailler sur elles-mêmes et à évoluer quelque peu dans leurs difficultés depuis leur enfance enfouies.

Ancolies

Ancolies Le 15-12-2021 à 15:57

J'ai lu ce livre il y a une bonne trentaine d'années. Je voudrais préciser que le livre a été écrit en allemand mais que l'auteur est suisse. Je ne comprends pas pourquoi vous écrivez que si l'auteur avait poursuivi la route de sa vie dans la névrose dans laquelle il baignait, il n'aurait probablement pas été touché par la maladie. Dans mon souvenir, dans ma compréhension de ce livre, il me semble que justement le "héros" réalise que c'est sa névrose qui entraîne son cancer, que c'est l'empêchement de ses cellules à se développer normalement et sainement - à cause de la névrose familiale - qui crée ce cancer, par l'étouffement et l'impossibilité de ces cellules saines à éclore. Justement le "héros" découvre ce phénomène et tente de l'endiguer par sa prise de conscience et le travail qu'il fait sur lui-même (notamment l'écriture de son expérience) pour tenter de se dégager des dites névroses et faire reculer le cancer. Si mes souvenirs sont exacts, il a juste le temps d'achever son livre avant de mourir. Quant à moi je n'ai pas de cancer à ce jour (vu ce que je fume ça devrait venir) mais je suis issu d'une famille aristocrate, fin de race et particulièrement névrosée. J'ai tenté de m'en dégager, en partant de chez moi bac en poche à 17 ans et commençant à travailler. Personne ne peut nier que je me suis émancipé de mon milieu (exemple : j'habite une cité tandis que mes frères et sœurs vivent dans des châteaux ou manoirs, et de chacun on peut dire qu'il est particulièrement névrosé, chacun à sa manière, psycho-rigidité ou hystérie chez mes 2 sœurs ainées, orgueil démesuré et arrogance outrancière pour mon frère, impossibilité d'éclore sa propre identité chez ma jeune sœur prisonnière jusqu'à la moelle de ses "devoirs" d'épouse, de mère, de maîtresse de maison...). Mais même si je me suis émancipé de ma "caste" comme ils disent, je n'échappe pas à ma naissance et suis forcément un fin de race également, et névrosé aussi probablement. Par contre je crois avoir brisé la chaîne maudite de ma famille pour mon propre fils qui a été élevé dans "la vraie vie", celle des gens ordinaires.

fontaine

Le 29-10-2018 à 9:44

Bonjour, je ne sais pas si vous lirez ce commentaire. La publication de cette chronique ne date pas d'hier. J'ai lu ce livre il y a à peu près 5 ans. J'ai aimé le ton de cette vérité crue et sans concession de l'analyse de son milieu familiale et des conséquences de ce milieu sur son propre développement. L'atmosphère dans laquelle il a grandi est totalement sclérosée et étouffante. Pleine d'un mortifère qui selon moi l'a rendu malade. Comme si le cancer était une suite logique dans le monde manifesté de la mort qui régnait à la maison de façon plus symbolique. Un certain regret en se disant que c'est souvent les plus intelligents et les plus sensibles qui trinquent le plus. Pour conclure ce livre fait partie de ceux qui marque une mémoire. Merci du partage. Armelle

Jean-Marc Kerviche

Jean-Marc Kerviche Le 15-05-2016 à 13:11

Souvent le mal qui nous ronge nous appartient en propre et à moins de s’en débarrasser par quelque opération, nous sommes obligé de vivre avec et de se l’approprier. Nulle possibilité d’évasion, nulle possibilité de quitter ce nous qui pèse et nous contraint, c’est notre identité, notre moi et nous n’avons d’autres ressources que de l’accepter pour mieux l’appréhender, car nous ne pouvons lutter contre un mal qui n’est autre que nous-mêmes. Je partage l'enthousiasme de Ushionohanashi pour ce livre.

Ushionohanashi

Ushionohanashi Le 09-02-2014 à 22:18

Merci pour ton passage Julien ! Tu me diras ce que tu en penses ! C'est assez noir donc j'hésite pas à faire des coupures joyeuses de temps à autres ! :D

De Merteuil

De Merteuil Le 09-02-2014 à 14:24

Alors là, je connais déjà quelle sera ma future lecture, je pense que cela est exactement ce qu'il me faut en ce moment. Comme quoi, ce n'est pas forcément parce qu'un livre est peu connu qu'il ne faut pas qu'on s'y intéresse, contrairement à certains "best-sellers" qui méritent à peine qu'on en regarde la quatrième de couverture. Merci à toi de cette découverte ;)

Ushionohanashi

Ushionohanashi Le 25-01-2014 à 23:15

Merci pour ton passage emmalys ! J'ai été sensible à la traduction qui, à mon avis, ne détruit en rien l'écriture originelle. Son mal-être a le don de rendre mal à l'aise, c'est assez fascinant à la lecture.

Emmalys

Emmalys Le 25-01-2014 à 22:27

Parmi les livres imposés dans les bibliographies, on trouve parfois quelques pépites que l'on prend un réel plaisir à découvrir au milieu des pavés ennuyeux à mourir. C'est sûr que le récit n'a pas l'air follement gai mais l'écriture est séduisante même si on considère qu'il s'agit d'une traduction. Effectivement, drôle de parti pris de la part du narrateur que de considérer sa maladie comme une avancée, cela en dit long sur son mal-être. Merci Ushio pour ce partage très intéressant et original. :-)

Ushionohanashi

Ushionohanashi Le 23-01-2014 à 21:10

Jenny, ton traitement aux livres abominable est celui que je "m'impose" pour les films. Je ne vais jamais voir des romcom, d'une part parce que je les trouve mauvaises, et d'autre part parce que les films "sérieux" me font du bien.
Merci à toi pour ta lecture !

Jenny

Jenny Le 23-01-2014 à 20:00

En effet, j’imagine que ce livre doit pousser à bien des réflexions sur la vie, la famille, et ces névroses qui grignotent chacune de nos vies. Cela m’a rappelé une période de la mienne où je ne lisais que des livres abominables pour avancer sans plier. Ne sommes-nous pas des êtres complexes… Merci, Ushio, d’avoir partagé l'un de tes livres qui t’a marquée. :)

Ushionohanashi

Ushionohanashi Le 22-01-2014 à 22:34

Merci Véro pour ton passage :) Ravie d'aiguiser ta curiosité ;)

Chat Rabia

Chat Rabia Le 22-01-2014 à 20:04

Humm, ce livre semble particulièrement "surprenant" et ta chronique m'interpelle ; je suis curieuse.. - merci pour ce partage - véro

Ushionohanashi

Ushionohanashi Le 21-01-2014 à 15:43

Merci Valérie pour ta lecture ! Ravie d'avoir aiguisé ta curiosité et rajouté un livre à tes futures lectures :) la diversité ne fait pas de mal ;)

Valens

Valens Le 21-01-2014 à 13:39

Un livre d'un Allemand, je n'en ai jamais lu. Mais ta critique constructive et l'extrait bien choisi et accrocheur me donne envie de le découvrir. Après les auteurs belges que je dois lire, cap sur nos voisins de l'est :) Merci pour cette Chronique :)

Ushionohanashi

Ushionohanashi Le 21-01-2014 à 10:51

Merci Vincent pour ton passage !! Il est un peu hard comme bouquin. J'avais l'impression d'être dans une autre dimension en lisant ... Néanmoins je suis toujours là !

Vincent

Vincent Le 20-01-2014 à 22:06

Bonne chronique, simple et concise. Les extraits que tu as sélectionnés sont accrocheurs, ça donne vraiment envie de lire ! Bon, en ce moment, je suis dans Hemingway mais pourquoi pas essayer celui-ci après ! Une belle découverte. Merci du partage !