Tranches de Vie en ligne - Bibliothèque

Tranche de Vie

par Henri Lerat (rat) et Ancolies (quidam) 1 / Henri Paris sur la Seine, années 80. Comme dit l'une de vos chansons : J' me présente, je m'appelle Henri (auteur ? trop facile, 2 pts). Henri Lerat pour être précis. Sauf que moi j'avais déjà réussi ma vie. Car ainsi qu’en dit une autre, de vos parfois pénibles rengaines : J'étais tranquille j'étais peinard, je m’occupais d’ ma mobylette (re facile, 5 pts). Et puis voilà. Voilà tout ! La paix quoi. Je foutais la paix au métro, au boulot, au dod...

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Dans le cadre de mes études secondaires, je fréquentais un collège tenu par des religieux franciscains (1). Le père surveillant était originaire d’une région proche des contrées germanophones de la Belgique, appelées aussi « cantons de l’Est », ces territoires que les Allemands furent contraints d’octroyer à la Belgique, à l’issue de la première guerre mondiale, en dédommagement de destructions et d’autres préjudices perpétrés par l’armée allemande. Le prêtre avait de la discipline et de la r...

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Toulouse, mon immeuble, ma cité pas très rose, années 2000. Difficile de pas les détester. Les voisins. Font tout ce qui faut. Entre autres joyeusetés, z'entendez pas sur la page leurs permanents braillements et tant mieux pour vous. Enculé ! par ci, Enculée ! par là, ça n'arrête pas. Non sans travail, jusque maintenant j'y arrive. A pas les détester. A quoi ça m'avancerait ? « C'est pas moi qui suis nul, c'est les prospectus nuls balancés dans ma boîte aux lettres, que je rebalance par terr...

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1 (Mauvaise nouvelle) Je t’invite à mon pot à mon pot de départ tu verras il y’ aura tous les fêtards Là j’en suis à ma dernière agence de pub. On est en 1990 et je m’en vais après 10 ans de bons et créatifs services au service de cette profession dont la devise est Retournement de veste, Pouvoir et Pognon, en passant par la case Politicailleries. Je pars en bisbi avec mes 2 patrons Olivier et Bernard, 2 menteurs de première et 2 trouillards. M’ont annoncé que j’étais désormais au placard (av...

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Je ne suis pas sans ignorer qu'en nos époques éclairées nous sommes supposés dire extracteur de dents. Cependant, en l'occurrence, je peux sans l'avoir volé utiliser l'ancien vocable, arracheur. L'homme aux tenailles rôde pourtant pas au moyen-âge sur le pont-neuf parisien. Nan, s'il sévit en effet dans la même ville, c'est quelques siècles de droits des dents et de progrès scientifiques plus tard que la chose se passe. Ça tombe bien, je choisirais pas spontanément les méthodes chirurgicales...

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De plus en plus cinglée celle-là. Déjà elle a jamais pu me sacquer et ça va pas s'arrangeant. Manifestement elle est pas du tout disposée à me laisser accéder à la table de la cuisine où j'ai pour projet de m'installer et travailler. Mais c'est pas Lili la Chatte qui va faire la loi même à 4 h du mat. Alors c'est la confrontation brutale - mais néanmoins silencieuse les deux adversaires ayant à cœur de ne pas réveiller les deux âmes féminines qui roupillent à deux pas, soit ma compagne et sa...

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Ici et maintenant. Je passe la moitié des journées sur le balcon. C'est qu'à l'intérieur, chez moi, c'est un peu étroit. Notez le balcon aussi est un peu étroit. A la rigueur on peut y tirer un siège et bouquiner mais je suis pas assez détendu pour ça. Eh ouais, dur à la détente, rétif à la facilité si vous préférez, c'est un peu mon problème sur cette terre. Toujours au taquet. Je me détends, je meurs. La maladie de la mort, prône une œuvre littéraire célèbre. Vu de chez moi c’est un peu l’...

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On ne dit jamais d'une femme qu'elle met bas. On affirme qu'elle accouche. Qu'elle donne la vie. Qu'en était-il alors de ma naissance. Je me rassure; j'y étais, inthérée dans l'essence maternelle. La dame du lit, en nage, se noie dans sa douleur. La sollicitude qu'on lui porte ne la touche pas. Elle repousse la main qui doucement essuie son front et ses joues trempées. Qu'on ne la touche pas. C'est important. Se protéger. Ne pas se faire toucher. La douleur est trop forte. Par sa bouche, son...

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Je me suis marié par devoir. Avec ma belle et impayable compagne. Parce que je savais qu'elle le souhaitait. Pour moi ça ne signifiait rien. T'as une compagne, un compagnon, c'est bon. Mais elle l'avait méfiante. Déjà elle s'était faite larguée par le père de sa fille, son premier enfant dès l'accouchement ; en plus que plein de gens bien-intentionnés l'affranchissaient sur mon compte : Ne va pas là, barre-toi de cet irresponsable de première, dangereux . Le problème c'est que quand je l'ava...

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PRIS EN DEFAUT A LA MESSE COMME A LA KERMESSE La journée du dimanche de kermesse, qui rassemblait toute la famille à l’invitation de ma grand-mère, ne commençait vraiment que par la messe à laquelle on se rendait à pied, l’église étant toute proche. On y accédait par un petit raccourci uniquement accessible aux piétons. Ma grand-mère en ajustant la voilette de son chapeau fit remarquer que les cloches sonnaient pour la seconde fois l’appel des fidèles et proclama à l’assemblée qu’il était tem...

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Marie. Marie aussi. Elle avait un mari, Marie, qui selon les époques présidait Air France ou dirigeait un gros groupe d'édition. Un gars très très brillant et plein de charme. Je les avais rencontrés en Tunisie. J'étais au bord d'une piscine. Un môme de 5 ans a poussé dans l'eau un môme de 3 ans. Bravo les parents ! j'ai pensé bourgeoisement. Les parents c'étaient eux, Marie et son mari. Je suis tombé amoureux d'elle dès le début. L'était tellement douce, tellement belle, tellement impossibl...

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Z'étaient chouettes les boums du bord de mer. Bon, là tout de suite, la mer on la voit pas mais on perçoit nettement son puissant murmure à quelques encablures. C'est d'ailleurs étrange qu'on l'entende, normalement la sono de la surprise-party à laquelle je vous convie devrait largement couvrir la lointaine symphonie des vagues sur les récifs ainsi que le concerto des crabes dansant la gigue au sable mourant du ressac. Alors, quel est ce curieux silence en cette nuit supposément dédiée aux r...

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Bon. A 15 ans, j'ai tenté le grand saut par la porte ouverte dans la nuit enneigée d'un train. Comme raconté sur ce site, j’ai finalement choisi la lumière verte de l’espérance à la rouge du désespoir, accrochées toutes les 2 à la queue du dernier wagon. Puis, à 18 ans comme également raconté, j'ai tenté la baignoire et l'hydrocution par le sèche-cheveux. Sans grands résultats. Passons maintenant à l'étape suivante. A 22 ans je me suis procuré le bouquin "Suicide, mode d'emploi". Vite fait c...

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De Minouche l'aventurière à Praline l'acrobate Dans ma vie partagée avec les chats, il y a eu Minouche, une chatte dont les aventures ne sont pas banales, et qui a passé avec moi une partie de mon enfance et de mon adolescence. Après vous avoir présenté Dolly, avec Le chat qui aimait la pluie (à lire en rattrapage par celles et ceux qui l’aurait loupée) c’est au tour de Minouche l’aventurière de passer sous le coup de griffe de Cath the Cat, et comme un chat peut en cacher un autre… Praline l...

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S’il y a bien un souvenir du pensionnat qui est resté présent dans ma vie de tous les jours, dans ma vie personnelle et familiale, c’est le dégoût du lait concentré et du Nutella. Cela date de ma première année au pensionnat, au temps où, au réfectoire, il n’y avait pas de vaisselle. Je m’explique. A cette époque, chacun amenait ses couverts (fourchette, cuiller, couteaux) au début de l’année. Seule l’assiette était fournie. A la fin du repas, circulait un charriot avec des bassines d’au cha...

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Bon. On a déjà eu droit en cette rubrique au "Grand saut". Qui se passait dans un train avec une fin irrésolue. Si, résolue, je n'avais pas sauté, préférant finalement la lumière verte de l'espérance à la rouge du désespoir. Voici une suite de la même veine. Maintenant je n'ai plus 15 ans mais 18. Et il n'est pas 4 heures du mat mais 11 heures du soir. Maintenant je n'habite plus chez mes parents, mais chez moi, dans un petit studio. J'ai commencé ma vie active et me suis tiré dès que j'ai e...

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4h du mat. Méprisant les risques, le train roule tout droit et enfile les rails enneigés, avale la nuit et les sentiments. Je suis debout, à l'extrémité du compartiement, tandis que mes petits camarades de jeu dorment tranquillement en leurs couchettes. Petits camarades de jeu ? Oui nous sommes une bande de joyeux ados qui avons loué un chalet à la montagne pour nous offrir quelques jours de ski. Nous arriverons à la gare destination au petit matin et grimperons dans un car direction la stat...

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Tanger le 06-10-2006 Cher Monsieur, Je viens de recevoir votre lettre où vous me proposez un nouvel arrangement, dans le cadre d’un contrat d’édition à compte d’auteur, que vous vous attelez à rendre quelque peu attrayant, par ces perspectives de bénéfices, que je serais à même de soutirer, de ces vagues pourcentages, dont la nature est fonction de vos estimations propres. Pourtant, il me semble, si je ne me trompe, vous avoir déjà fait part, dans ma précédente communication, de mon option d...

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? Ce soir tu es venue dîner. Truite fumée, purée, vin rosé. Simple et sympa. Mais dis-moi où sont passées la magie, la tendresse indéfectible, l'immense complicité qui nous étreignaient chaque jour, qui nous portaient si haut, tellement haut à tutoyer le ciel, les étoiles, les incroyables cathédrales ... Oui, qu'en reste-il ? Un dîner triste et frustrant chez moi une fois par semaine. Merci cependant à ton nouveau copain qui accepte que tu viennes me voir. Ce soir comme chaque fois, je sors ...

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Je t’écoute et tu parles. Tu hausses un peu le ton et chaque décibel supplémentaire est un coup de poing que je reçois. Un, puis un autre, et un autre encore. Je t’écoute et tu cries. Mon pouls s’est accéléré. Je sens une chaleur désagréable emplir tout mon corps. Comme une montée de tension, un afflux de sang jusque dans mon cerveau. Je t’écoute et tu hurles. Mes oreilles sifflent et bourdonnent. Je sens que le contrôle m’échappe. Je voudrai que tu t’arrêtes avant qu’il ne soit trop tard. A...

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Boris ou les vagues de l’âme Boris était sans cesse empreint d’une forme de mélancolie qui, tout bien pensé, devait venir du simple fait d’être né. Cela lui donnait, tour à tour, un caractère irritable ou, au contraire, une franche bonhommie non dénuée toutefois d’une forte dose de dérision. Il estimait en effet qu’une amère lucidité permet de mieux observer ces pans de v&ea...

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Je me souviens encore de cette première fois ou j'ai connu l'école, ces moments ou je jouais dehors jusqu 'au coucher du soleil, les nuits ou je me refugiais chez mes parents après un cauchemar, ou je regardais les adultes et je souhaitais en être un, ces moments ou je dormais en attendant le lendemain pour pouvoir continuer mon jeu vidéo, toutes les fois ou je stressais pour mes examens, quand je m'imaginais être atteint par une maladie incurable, quand je pensais à ce que j'allais être à l...

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De la «zèbritude» Il souffre d’un mal que les gens considèrent comme un bien, une chance, que dis-je!, un don. De la nature ou du ciel, comme vous voudrez. Sauf que lui ça le met plutôt dans l’errance, comme disent les jeunes aujourd’hui: « en mode gros con». Enfin, en apparence… Il est donc atteint de «zèbritude» au niveau du cerveau. Il en a l’habitude mais cela n’enlève rien &a...

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Elle sombrait dans une sorte de chute angoissée vers un abyme glauque, obscur, infernal. « C’est dur», cette phrase lui revenait tout le temps. Elle n’arrivait plus à trouver une direction, avait du mal à savoir ce qui serait vraiment bien pour elle, ce qui la porterait, redonnerait du sens. Tout l’angoissait, les travaux dans la maison qui n’avançaient plus depuis des mois, la santé de son mari, les enfants qui devenaient...

Tranche de Vie

"" Tu pensais que j’allais le faire? Je m’appelle Léo. J’ai 20 ans, bientôt 21. Le 4 mars. Je n’ai pas hâte. Ce que je vais écrire va être chelou, inspiré et réel. Vous ne pouvez pas imaginer ce que ce texte va me faire. On va commencer par un truc inutile c’est de là où ça commence. Tu sais, on nous demande toujours où est ce qu’on est né mais on en vrai on en a rien à ...