Textes, Poèmes en prose en ligne - Bibliothèque

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Après sa grosse journée de travail un ange est entré dans ma boutique. Enfin, celle de mon patron, monsieur Raoul, tant on exige aujourd’hui des employés de commerce qu’ils s’identifient à leur activité. J’ai tout de suite remarqué ses ailes. Grandes et brillantes, qui flottaient derrière elle (c’était un ange féminin) à la manière des auréoles des saints. Comme elle passait devant la caisse, elle n’a provoqué aucun étonnement de la part des clients. j’ai compris à la seconde. J’ai su définit...

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Monologue final « Je suis née première fille de ma mère, qui était étoile filante, et de mon père, qui était le marchand de sable. J'ai grandi fée des ruisseaux, j'ai été sacrée duchesse des chemins creux. Depuis toujours solitaire, je jouais à m'inventer des royaumes, et il m'était égal que tous soient des rêves, tant qu'ils étaient beaux. J'étais reine de mes chimères. Petite, je contemplai la lune avec adoration. Combien de nuits ai-je passé à m'adresser à elle, fière de parler à cette fa...

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Suicide ville. J'observais la mise en terre depuis le fond du bosquet. Tout le quartier était présent. La famille, pointes de chaussures au bord du trou, sanglotait sagement. J'aurais aimé qu’il pleuve, comme dans les films, mais il faisait gris, sec. Je baisais sa grande sœur, Sonia, pendant que Caroline se suicidait. Les cinq prochaines minutes du monde avaient eu raison d'elle. Oui, ce n’est pas toujours facile. Des fois le temps est plus fort que soi, alors on retourne se coucher, on boit...

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Lors d'un mariage, un garçon et une fille s'observent. Leurs regards sont timides, contenus. L'un jette un coup d'œil furtif, et mince, voilà que l'autre l'a repéré. Ça ne devait pas se passer ainsi. Il détourne le regard prestement, honteux. Fait comme si de rien n'était. Puis c'est au tour de l'autre de se faire prendre au même petit jeu. Leur manège se répète ainsi plusieurs fois jusqu'à ce qu'il prenne son courage à deux mains et vienne lui parler. Il est beau, élégant, vif d'esprit, cou...

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. La couleur qui n’a pas de nom, celle qui le hante aux beaux soirs du monde, là-voilà qui sort, là-voilà qui ne respire presque plus dans sa robe-peau, elle ne souffle plus, non, mais là-voilà qui marche, sûre comme la rage. Oui, les yeux du soir lancent à travers la poudre noire sous sa paupière, la fierté comme une jupe trop courte, comme un cul parfait cerné de paillettes, comme son cul qui danse seul au milieu de la rue. Le soir hurle et les vieillards ferment leurs volets. Peut-être ont...

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C’est quoi cette lumière, trouble, imprécise ? Je fais quoi là, allongé ? Et c’est quoi cette odeur affreuse ? On dirait que ça sent l’antiseptique. Ma vue est troublée. J’ai du mal à voir ce qui m’environne. J’ai un peu l’impression de flotter et ça n’est pas si désagréable que ça. A part cette odeur qui m’entête un peu, je me sens bien, même si je ne comprends pas ou je suis et ce que je fais là. Les minutes passent, ou les heures peut-être, je ne saurais dire. Il fait jour, c’est tout ce q...

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J’écoute France Inter en voiture. Généralement le matin en me rendant là où la compagnie pour laquelle je travaille m’envoie. D’abord, il y a les informations et les analyses savantes qui vont avec. Puis, si la distance à parcourir est suffisante, l’émission culturelle du jeune, anglophone et brillant dandy Augustin Trapenard. J’adore son nom qui tinte délicieusement 19eme siècle. Aujourd’hui, il reçoit l’actrice Annie Dupperay à laquelle je ne porte pas d’intérêt particulier. Elle est là po...

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L’ Absurde Écrasement de l individualité car trop foisonnante trop éblouissante de ce ton de paisible effet aux miroirs sablonneux Entériner l indomptable aux profits de peurs tentaculaires bien pensant d incorrigibles méfaits usurpateurs Véhiculer une mainmise indigne projetée au devant d infinités controversées Saluer l intransigeance afin de s exclure piteusement de cet filet d embûches cruciales Menotter l individualité lumineuse en désinscrivant l appartenance nouvelle différenciée de mé...

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Ce matin en me réveillant, je baignais dans ma sueur, bien qu’il fasse trop froid chez moi. En me levant, je cherche du regard l’uniforme bleu flambant neuf avec fierté. Je le sais servir mon pays est un devoir, seulement je ne peux repousser l’anxiété grandissante en moi. Voilà près de 2 jours que j’attends d’être mobilisé, aujourd’hui je pourrais fusil à l’épaule défendre ma patrie. J’ai été me confessé hier chez le père jean, il semble ne pas totalement approuver la guerre. Selon lui, on n...

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Tu as 25 ans, mon vieil ami. Dans quelques mois, 26. Et avant que tu n'aies eu le temps de dire ouf, tu en auras déjà 30. Les adolescents te traiteront de vieux, d'has-been. Ils te regarderont comme on regarde un adulte. Te parleront comme on parle à un adulte. Te vouvoieront peut-être même si tu les laisses faire. Ils utiliseront des mots que tu ne comprendras pas. Riront à gorge déployée de ton ignorance. Et ils s'emploieront à les utiliser, encore et encore, pour que tu ne te mêles pas à ...

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Ça y est j'ai quarante ans ! Envie de changement et de voir d'autres choses dans la vie. Assez des histoires de vies modèles : mari, maison, voiture, enfants. Finis les larmes qui coulent la nuit quand je me sens seule et triste. Stop à la vie que j'ai connu, assoiffée de vices et d’imprévus. Voilà enfin un renouveau, une autre forme de liberté. L'entre deux âges ? Ne plus être totalement mère, femme mais maîtresse ? Ne plus être celle qu’on regarde seulement mais aussi celle qu'on écoute. L...

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*Pour lui... Pour mon complémentaire* Les invités commençaient à franchir la porte de la salle spacieuse. Ils étaient élégants en portant leurs tenues de cérémonie chics et en tenant leurs sacs à cadeaux bien noués. La curiosité́ qui régnait dans leurs yeux était absolument légitime. Une envie intense, unique et commune : Ne rater aucun détail du défilé́ des mariés sur le tapis rouge que le décorateur avait soigneusement brodé. Les chandeliers occupaient les centres des tables rondes distrib...

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Elle resplendissait, exonérée des plaies de sa génération. Elle avait un boulot, du fric, un mec, une baraque, pas de gosse. A quoi bon développer d’avantage ? Un sort favorable l’avait gratifiée des attributs du bonheur domestique. Pour nombre, elle était un sourire dénué d’ambiguïté. Sa personnalité solaire, généreuse, énergique, compensait son aspect biscornu et mal échelonné ; elle avait le TRUC, le je-ne-sais-quoi d’indéfinissable proche du charme ; Elle plaisait aux hommes ; elle plais...

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Discours d’une gardienne de l’existence Un corbeau a écrit qu’il n’en avait rien à faire du temps qui passe et je pense qu’il a raison. Je vous adresse ce discours dans le but de calmer vos peurs, d’éclairer votre esprit sur notre relation. Car vous le savez, nous serons amenés à nous rencontrer un jour où l’autre. C’est inéluctable et cela vous fait peur. La peur est une émotion que vous ressentez mais que vous pouvez gérer au lieu de subir. Vous subissez peut-être la peur de notre rencontre...

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- Pourquoi… ? - Pourquoi ? Pourquoi quoi ? - Pourquoi ne pas m’avoir gardé … - Il y a beaucoup de candidats, et très peu d’élus au final, tu sais … - Mais alors, qu’est-ce que je vais devenir … - Hé bien, rien, puisque tu n’existeras pour personne. - Même pas pour toi ? - Peut-être un petit moment. Et puis, je t’oublierai. Et alors, vraiment, tu cesseras d’exister. - C’est injuste ! Les autres, on les retiendra bien, eux ! Qu’ai-je fait de mal pour mériter ça !? - Toi, tu n’as rien fait. Mais...

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Là où l’aube vit, loin des villes et des débris, se trouve l’île du temps perdu. Emergeant, mystérieuse, des profondeurs salées, elle laisse sa croupe aux vagues affamées, qui dévorent pas à pas l’amoureuse fragile. Elle s’émiette en grains de sable et en lambeaux de paix. Là où la vie reste intacte, comme figée dans un morceau de glace, fondant au gré des millénaires. Une vieille barque repose, entourées de lianes et de roses. Une naufragée endormie se laisse bercer par l’écume mousseuse. L...

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 ELHADJI AMADOU NGOM DIEYE Il faisait 8 heures du matin ! Dans le petit immeuble abritant nos services, l’ambiance qui prévalait entre collègues en ce jour du mois d’avril était bon enfant. D’habitude j’étais plutôt matinale et j’émargeais bien avant l’heure fixé pour le démarrage des activités liées aux services. Deux heures s’écoulèrent et la plupart de mes collègues était dans leurs bureaux, certainement, très concentrés pour étudier les dossiers des clients demandeurs de crédit. Peu impor...

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C'était un dimanche, dans l'exception normande. Une lumière rebelle dans un havre de paix. Que cherchait-elle? Une certitude amoureuse sur les côtes de granit rose? Etre sauvage dans la baie des Veys avec les oiseaux migrateurs? Etre courageuse pour se marée à en faire sortir les ermites de leurs coquilles? Bien que j'avais crustacé boniments de St jacques, je souhaitais être impressionné jusqu'à remplir un bénitier de Monet. Considéré comme un Stromae des mots et même si je me demandais Papa...

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Le Philophobe Acte I Je vais vous raconter l'histoire... Du chat noir de Paris, un mendigot si mal léché qu'il semait la terreur la nuit dans les ruelles de mon quartier.Tous les matins à pas feutré, il s'approchait de ma fenêtre et se mirait sans se voiler, dans le miroir aux alouettes. Un jour qu'il faisait froid, passant par l'une d'elle entrouverte, il s'est endormi dans les bras de ma voisine comme une carpette. Par la force des choses, il a découvert la caresse, la quiétude qui repose e...

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Il y’a quelques avantages à être mort. Déjà, vous ne ressentez pas la douleur, du moins pas la douleur physique. Le petit orteil qui se coince ? Pas possible, le vôtre passe à travers, comme quasiment tous les obstacles solides. Vous n’avez pas d’organes, du moins ils ne fonctionnent plus et n’alourdissent plus votre corps – qui de toute façon est invisible pour le commun des mortels – et évidemment, plus besoin de dormir, manger et perdre votre temps dans des discussions inintéressantes sur ...

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La professionnelle ajuste une dernière fois l'ombre à paupières afin de donner du relief à mon regard. Elle se recule pour observer attentivement mon visage dans l'ensemble. La femme semble satisfaite de son travail et ne peut retenir un petit sourire nerveux. D'un point de vue extérieur, le résultat doit paraître davantage la préoccuper elle, que moi concernant ma représentation. Ses mains tremblent légèrement lorsqu'elle souligne mes prunelles d'un coup de crayon noir. Elle me passe une mai...

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Mon grand-père était un sacré personnage, un gars que l’on n’oublie pas. Déjà, lorsqu’il arriva au monde, l’officier d’état civil qui fit l’enregistrement de sa naissance se trompa tout simplement de siècle. En effet, il était né le vingt trois février mille neuf cent un et « le forcené à la plume sergent major » avait noté : vingt trois février mille huit cent un. Donc, mon grand-père en venant au monde était déjà centenaire. Vous imaginez bien qu’il ne fit rien pour cacher ça et qu’il en jo...

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Il est environ 15h45, on est Lundi. Peu de monde aime le Lundi, d'une manière générale. Peu importe, aujourd'hui c'est Lundi et Anthony a une réunion importante. Il s'agit de faire bonne impression auprès du patron, avec une chance d'obtenir une promotion. C'est le patron qui l'a dit : "On se tient à carreau, et on est récompensé." Tout gâcher aujourd'hui serait dommage, d'autant plus que cette réunion a pour but une signatu...

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Amélie baissa le regard vers la fournée inachevée de gâteaux aux deux chocolats et aux fruits. Elle les décorerait avec les raisins stockés dans une bassine. Ils avaient si belle figure, ces raisins ! Amélie était dotée d’une nature positive. Pourtant, ce matin-là, il y avait un hic, quelque chose qui ne tournait pas rond, une sensation inconfortable. Quand elle s’était levée à trois heures, il faisait déjà froid pour début octobre. Ensuite, elle avait renversé un gros pot de chocolat et ell...

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Mais qui est cette jeune femme triste, celle que je ne quitte plus du regard. Je la regarde avec insistance, elle ne me voit pas, alors que me trouve à quelques pas de là. Ses yeux sont noyés par ses larmes, et je perçois qu'elle murmure quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir ce que c'est... Alors que son visage est déformé par sa tristesse, je ne cesse de me dire qu'elle est magnifique. Toute autre personne trouvera qu'une personne triste est loin d'attirer le regard, mais pour moi c'...