Textes courts en ligne - Bibliothèque

Texte court

Mais quelle magie a bien pu envelopper de ses bâtons ce simple pronom personnel qui ne ressemble vraiment à aucun autre. Elle, Deux voyelles, deux consonnes. Quatre lettres qui, assemblées malicieusement entre elles, sont capables à elles seules de remplir un moment de vie comme jamais, s'entremêlant et dansant avec fureur pour s'insinuer à loisir dans nos pensées et agrémenter nos rêves. Elle, Deux uniques lettres quand un ensemble hétéroclite de 26 permettait pourtant d'en choisir beaucoup ...

Texte court

L'histoire d'un arbre — C'est l'histoire d'un arbre qu'un jour vînt au monde. Ce jour était le seul où l'arbre fût en contact avec quelqu'un. On lui posa alors cette question : « Qui êtes-vous ? » Mais l'arbre ne savait pas parler et il rétorqua à son tour : « Vous, qui êtes-vous ? » On supposait que cet arbre avait deux mille ans... voir trois mille ans, ou bien... 4,5 milliards d'années. Avec le temps passé, beaucoup disaient que cet arbre n'existait plus, ou bien qu'il était sans doute mal...

Texte court

Ils m’ont dit que je n’étais pas beau, et là en moi ça a été le chaos. Je n’avais pas conscience de ma laideur, jusqu’à ce que l’on m’en tienne rigueur, et ça m’a fait mal au cœur. J’ai ravalé mes larmes, car je savais qu’elles ne me serviraient pas d’armes. Je me suis donc renfermé comme si je n’avais plus le droit d’exister. Je croyais en la beauté de l’âme, et voilà que l’on me damne d’être infâme. Des jours sont passés, j’ai refoulé ma tristesse pour continuer d’avancer. Avancer vers qui...

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Scotché à mon immeuble Comme un cafard à sa poubelle, J’ai peur de passer la frontière Vers le monde réel. Tous ces mecs en costards, Tatoués CELIO, Je t’en mets deux pour cent dollars Rasés, parfumés CK. J’ne connais pas leurs règles, Et leurs tafs ne rapportent pas assez d’oseille. J’veux des tunes Pour emmener les filles, Faire de la lèche aux vitrines. J’veux qu’on me respecte, J’veux pas que le rouge me monte au front. Quand tu me croiseras, Ne compte pas sur moi Pour baisser les yeux. ...

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Que j’ai une peau bronzée ou pâle, je suis une femme fatale. J’ai déjà connu le mal, mais je me suis toujours relevée de façon magistrale. Si je cherche à me surpasser, c’est parce que j’ai les capacités d’y arriver. On pourrait penser que je veux impressionner, mais ce n’est pas l’effet recherché. Je veux juste m’élancer avec fierté. Ce n’est pas en étant extravagante que je serais attirante, c’est pour cela que je n’agis que de manière élégante. Je me suis détachée de cette vision erronée ...

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Une idée. Puis deux. Puis mille. Toutes inutiles. Mais sans cela plus de fil. Où seraient mes rêves de puissants, ces revenants ? Et moi, veule pourtant, veule d’abord, veule encore, je me rendors. L’ambition sans l’effort. Demain, je me le jure, je serais grand. Que ma vie soit celle d’un Grand, voilà ce que j’en attends. Chauffe-cœur apaisant, chasse l’angoissant. Chasse le souvenir de ces yeux qui ne brillent pas chez mon père. J’ai voulu la lumière sur mes paupières. L’ambition sans colè...

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Se mettre à nu devant un inconnu. De quoi parle-t-on ? De lâcher notre tenue ou de livrer son âme au dépourvu ? Dans les deux cas est-ce incongru ? Mon corps et mon esprit ont tous deux envie de s’exprimer. Ils ont des secrets bien enfouis qui ont besoin de se manifester. Ils sont soudés, liés, à tel point qu’ensemble, ils peuvent aussi s’abîmer. Quand mon génie se tracasse, mon anatomie en garde des traces. Comment faire pour que leur fusion ne compromettent pas leur inclination ? Mon menta...

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Un jeune homme marché le long d’un pont. Éclairé de temps en temps par les voitures qui passent. Il s’arrêta vers le milieu, posa ses bras dénudés, sur la rambarde en métal givré. Ses mains étaient glacées, les plaies à moitié cicatrisées commençaient à se tacher d’un mélange de violet et de bleu. Ses cheveux châtains, ondulés jusqu’au creux de ses reins. Le vent glacial lui chatouillait le visage, un frisson parcourait son corps. Il serra un peu plus les poings, se recroquevillant. La sensa...

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Caméra sur l’épaule, Projecteur pointé sur l’objectif, Il avale un sourire furtif, Il engloutit une larme fugace, Dans une lumière blanche, Dans un éclairage vif ; Il vous le ressert en d’autres instants Et vous le reverse sur vos sentiments ; Sortilège bienfaisant, Le cinéaste aiguise l’émotion. L’aura d’une image influence l’homme ; Le flux des souvenirs se pose sur l’écran ; Sous les regards, le drame revit ; Sous bien des yeux, le bonheur resurgit ; Le passé se reconstruit lumineusement ...

Texte court

Parfois, j’ai l’impression que c’est un besoin d’écrire. Le besoin de partager mes désarrois, mes tristesses et mes joies. Le besoin de ne pas être seul dans ma spirale. Le besoin d’être ou d’accompagner mon lecteur, à défaut de ne pas pouvoir faire vibrer l’ouïe d’un orateur quelconque du ton monotone de ma voix. J’aime écrire, je n’aime pas lire bizarrement. Du moins, je n’aime plus. Je n’aime plus, peut être en ai-je perdu l’envie ... peut être, ai-je perdu l’envie de savoir, l’envie d’il...

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Dieu sait que notre histoire n'a pas toujours été facile. Et pourtant, tu es le seul qui sait me manquer de la sorte. Loin de toi, j'ai perdu le goût des choses. J'ai perdu la notion du temps. Je te vois partout, et pourtant tu n'es plus là. Je te vois, mais pourtant je ne peux même plus t'effleurer. Ton absence m'a privé de tous mes sens. Tu n'es plus là, et alors tout devient si vide. On ne parlait de rien, et pourtant tu es le seul avec lequel j'arrivais à m'exprimer. On ne parlait de rie...

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Le texte "" qui clôt la méthode d'apprentissage (phonétique et syllabique) que j'ai conçue au début des années 2000 a été élaboré pour contenir tous les phonèmes de la langue française... En cela mérite-t-il d'être publié et connu ? Ce texte permet aussi de tester les connaissances de jeunes élèves ! MON HORLOGE ! De ma fenêtre du dixième étage, je vois la cour de récréation d’une école maternelle. Pour moi, cette cour est une véritable horloge. La présence des enfants, petites fourmis regrou...

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Il fut un temps où, perdue dans les océans, je naviguais en un lieu séparé du monde et des eaux troubles, un lieu dénué de mortels et de tout ce qui aurait pu, de près ou de loin, nuire à mes contemplations. Je voguais sur une surface lisse et pleine, ressentant au plus profond de mon être un besoin de solitude auparavant inexploré. Mais après bien des jours, des mois, des années ou peut-être plus encore, mon navire fit naufrage, mais je parvins malgré tout à distinguer une île, et à y accos...

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Bleu ? L'océan de l'empereur est comme un ciel d'azur dont les yeux reflètent la flamme de l'eau. Rouge ? Le feu de la passion se croque tel une pomme dont le sang souffre d'une élégante chaleur. Vert ? Explorer la fraîcheur d'une aventure qui commence sur un arbre à la menthe et qui finit sur la vertu d'une verdure. Jaune ? En pleine lumière de jour, la vitesse du rire d'un poussin nous éclaire de bonheur comme un soleil à la banane. Orange ? Cueillir un jus de fruits au coucher de la terre...

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Derrière une porte en sommeille dort un grenier Opaque et figé… Un jour le temps s’est arrêté… Des poutres vermoulues portent le poids de la solitude Un plancher gémissant fend le silence de la décrépitude Se balancent à leur gré sur leurs toiles quelques araignées Un rai aventurier traverse la pièce par un carreau brisé Sans défense quand s’engouffrent les bourrasques de l’hiver Mais le printemps est revenu retenant la fragilité du verre. Au visage de porcelaine une poupée immobile attend L...

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Tu regardes tes mains et tu vois du sang séché. La saveur de celui-ci n’est qu’un doux souvenir, le voir sur ton ongle te frise les nerfs. Comment, pourquoi et tu ne détaches plus le regard, les yeux rivés sur une tâche que seule toi vois. Si petit, si fin et tu regardes encore et encore jusqu’à ce que ta seule pensée soit il y a une partie de mon sang sur ma main. Tu regardes tes yeux et tu sens les larmes qui ne couleront plus. La profondeur de ton iris, le noir d’encre que tu y vois, le c...

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Les noires symphonies pourraient nous émouvoir et faire en nous pleuvoir des larmes infinies tout comme les aurores ou les amours fugaces. Nous pourrions espérer en ces immenses espaces où les étoiles nues lancent des éclats d’or, absurdes sémaphores de leur lente agonie. Nous pourrions rire aussi, dissoudre nos instants dans d’innocents délires, partir pour le Pérou ou chercher la fortune. Nous pourrions rêver sous la lune en nous saoulant des mots vampires d’un gourou Mais nous pourrions a...

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Les fées étaient en grève, elles en avaient assez qu’on sacrifie les rêves à la réalité. En ces temps pragmatiques, elles étaient parquées dans des histoires antiques pour des enfants gâtés. De leurs enchantements demeuraient des légendes, des souvenirs dormants dans les cœurs inconscients qui attendaient le jour d’un réveil triomphant où les hommes égarés hors de leurs plates-bandes se laisseraient guider par les mains des enfants. Les fées ne voulaient plus qu’on les mette en conserve sur l...

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Tous mes espoirs emprisonnés par cette longue attente étaient maintenant suspendus à ce court instant pour laisser enfin crier leur joie. J'avais souvent pensé que notre rencontre n'aurait pas dépassé le simple rêve. Mais la chance m'avait accompagné aujourd'hui. Comme venue de nulle part, elle se matérialisa devant moi. Elle attira toute mon attention, effaçant progressivement tout ce qui m'entourait, nous laissant seuls tous les deux. Elle ondulait lentement, langoureusement, sans un bruit....

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Vide maison. Parmi les tapisseries encadrées, les carafes ‘51’, les lessiveuses en galva, les tuiles, les carrelages empilés par formats, couleurs, dessins, les visseries improbables, les tuyaux, embouts, joints, plombs de lignes, cannes à pêche, tout un ramassis de choses qui furent essentielles à voir le soin avec lequel elles furent remisées, conservées jalousement, selon les « ça peut servir… ça peut faire encore… on sait jamais… il suffit qu’on en ait besoin et voilà que ça nous manque…...

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Il en est des relations avec l'autre comme de la météo : elles peuvent être changeantes. Tout avait bien commencé entre nous, comme un conte de fées devrais-je dire. Mais il est des contes de fées qui se terminent mal en général. Les années qui s'étaient écoulées depuis notre première rencontre avaient enveloppé de leur voile ma mémoire un peu volatile. Je n'ai ainsi que de très vagues souvenirs de cette première fois. Nombreux sont ceux qui disent que la première fois ne s'oublie pas. Ce n'e...

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Non ! Ben non… non je n’ai besoin de raison pour vous écrire, vous faire un signe de vie, vous donner des nouvelles ! Non, je n’ai besoin de raison pour vous partager mon sourire ! Oui j’aurais aimé vous retrouver pour qu’on se raconte la vie, des vagues plus ou moins compliquées des océans que l'on tente de rider. Je vais vous dire … dés lors où j’ai goûté à la chute libre, dès lors, j’ai compris. Un pas suffit pour ressentir le potentiel de l’organisme sensoriel de son âme. Un corps capabl...

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La campagne que beaucoup ont fuie, Champs à perte de vue, labourés ou en friches. Fermes isolées, abandonnées, ou en activité. Nids-de-poule sur les routes, Qui font grincer des dents, à certains Égarés sur les chemins de traverse. Rencontres avec quelques animaux Cerfs, sangliers, lièvres oubliés depuis si longtemps Et que les citadins redécouvrent. Bâtisses diverses où trône, dans les cours, un bric-à-brac. Des bâtiments remplis de foin, de bottes de paille. Canards, poules, oies en balade...

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… C’était un soir d’été où toute poésie paraissait dérisoire, un soir où le soleil refusait de mourir, comme si par défi voulant désobéir aux règles castratrices d’un cosmos péremptoire, il posait par caprice un lapin à la nuit. Moi-même ce soir-là j’étais un peu rebelle au vain miroir des mots, à ces rimes qu’hier encore je trouvais belles et qui tout à coup sonnaient faux. C’était un soir d’été où toutes les histoires semblaient devoir finir de la même façon, où même le soleil résolu à la ...

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« Je quitte à regret Senlis (...). Je me plaisais tant dans cette ville, où la Renaissance, le Moyen Age et l'époque romaine se retrouvent çà et là - au détour d'une rue, dans une écurie, dans une cave... » Voilà ce qu’écrivait Gérard de Nerval en 1855 dans « Promenades et Souvenirs ». Ces paroles aujourd’hui sont miennes car une fois de plus ma petite berline m’a menée à quelques lieues seulement de chez moi pour une agréable promenade dans la fraîcheur de l’hiver mais sous un soleil printan...