Texte court ; Prose poétique ; Poème en prose → Précisez en haut de votre page.
entre 1500 et 5000 caractères
Texte court
Je crois que c’est à cause du temps qui passe. Il me file entre les doigts comme un enfant facétieux ne veut pas quitter son aire de jeux. Insupportable, il ne me laisse aucun répit, ses horloges expertes en nombres me laissent froide comme l’hiver. L’écriture est mon enfance. Je crois que c’est par isolement du cœur. Dans ma solitude inerte, les lettres, les mots, les phrases, toutes se rassemblent pour m’accueillir comme si j’étais leur seule compagnie. Je suis la bienvenue. Touchés par mes...
Texte court
Vivante Et puis, comme ça, comme l’éclosion du premier bourgeon au printemps, la sensation de me sentir de nouveau vivante est revenue. C’était comme un bouquet de fleurs qu’un inconnu vous offre avec le sourire. Oui, voilà, je dois avouer que je ne m’y attendais pas, ce fut comme la lumière d’une bougie dans la nuit. Tout d’un coup, tout s’éclaire. A quoi pourrais-je comparer ce qui m’est arrivé ? C’était comme une liqueur au goût prononcée lorsqu’elle vient réchauffer tout le corps. Rien de...
Texte court
Vous connaissez ce syndrome ? Personnellement, je ne le connaissais pas vraiment jusqu’à ce qu’il me croise. Chaque année, aux mêmes dates, il revient. Fidèle comme une ombre. Il en est presque touchant ! Enfin, bon, il n’est pas facile à vivre. Il a du caractère le syndrome ! Cabochard ! Il me fait penser à mon petit chiot. Quand il a une idée dans la tête, il ne l’a pas ailleurs ! Ah ça ! Non ! Figurez-vous qu’il est du genre à insister. Il s’invite au plus mauvais moment, il lui arrive mê...
Texte court
C’est une courte promenade. Je vogue entre les arbres immenses, au bonheur tranquille. Leurs bras levés tout en désordre m’indiquent la direction du ciel. Les oiseaux se sont donné le mot, ils chantent sans s’arrêter. C’est un concert de bois, d’humus, de mousse, de petites fougères. Leur mélodie m’emporte dans l’écrin de la Nature apaisée. Au milieu de la soie, enfermée dans son mystère, j’y suis bien. Plus de doutes, plus de bruits, plus de peurs. C’est une courte promenade. Je navigue ent...
Texte court
- Que le ciel est beau... - Mais il pleut ! - Et alors ? Ne vois-tu pas ? Le rose dans le gris, les petits filaments de lumière à travers les nuages menaçants, les ficelles que forment les gouttes comme des millions d'échelles vers le ciel...Ne vois-tu pas, à la surfance de l'eau perturbée, les cercles à l'infini s'entrechoquant dans une chorégraphie de chaos ? Ne vois-tu pas, les branches onduler comme si les arbres tentaient de s'attacher les uns aux autres pour danser dans le vent ? Ne vo...
Texte court
Je pars dans les cordes de la harpe celtique loin d’ici, quelque part entre le souffle et le vent, entre le rien et le tout. Je suis partie entre les mots, les virgules et le chant. Il est des voyages où nul ne peut me rejoindre, entre le ciel et la terre, entre toi et moi, entre le monde et le cloître. Entre. Je suis "entre". Entre deux chaises ou deux espoirs. Entre hier et demain. Entre l’amour et l’amitié. Je vogue en l’air dans les soubresauts de l’existence. Entre les hauts et les bas, ...
Texte court
Il lui dit de ne pas se laisser enfermer dans ce qu'il peut dire ou pas. Il lui dit de ne pas se laisser enfermer dans ce qu'il peut dire ou pas de lui. Il lui dit que parler est l'expression singulière de l'humain, et que sa conscience en est son code pénal. Il lui dit qu'il est sain de dire. Il lui montre par quel mécanisme le dire, la lettre sonore, sculpte le mot écrit. Le mot s'articulant aux mots, ainsi le fascinant jaillissement jusqu'aux maux, homonyme car racinairement liés et reliés...
Texte court
"Ces gens dont l’âme et la chair sont blessées ont une grandeur que n’auront jamais ceux qui portent leur vie en triomphe". (Christian Bobin) Les impeccables se tiennent droit. Ils savent s’habiller, connaissent tout de la mode. Veste bien taillée, couleur raccord, style choisi. Ils parlent bien. Des mots ciselés. Le regard hautain, ils font la leçon dès que la conversation s’approfondit. Ils savent tout. Ou presque. Les impeccables se font entendre. Ils connaissent leurs droits. Ils revendi...
Texte court
Certains tuent au nom de D.ieu, toutes confessions confondues. D'autres se croient supérieurs par le nom de D.ieu. Toutes confessions confondues. Certains se croient élus. D'autres appellés. La plupart se croient oubliés. Toutes confessions confondues. Certains se croient super-puissants par le nom "Argent". Ils confessent ainsi leurs dieux : hashâtan et le super-power maléfique. Un monde qui nous a été légué, comme on lègue un héritage. Toutes confessions confondues. Un départ de nature, de...
Texte court
Elle avance dans l’allée. Le soleil est haut dans le ciel. Il illumine le plafond vitré du centre commercial. Ses rayons tombent en halos, comme des projecteurs sur les passants. Elle, elle brille. Ses cheveux, relevés en queue de cheval haute sur sa tête, cascadent sur ses épaules et le haut de son dos. Ils se balancent paresseusement au rythme de ses pas. Ils sont un million de petits rayons de soleil qui effleurent sa peau. Quand elle tourne le regard, une vague de lumière vient caresser ...
Texte court
Je ne sais pas ce que je suis. Ou qui je suis, peu importe. Je ne sais même pas comment me définir. Comment je veux me définir. Par mon aspect physique, ma taille, ma corpulence, ma pilosité, ma couleur ? Par ma couche sémantique, mon nom, ma nationalité, ma date de naissance ? Par mes activités, mes loisirs, ma profession ? Par mes relations, ma famille, mes amis, mes enfants ? Par mes possessions, mon argent, ma maison, ma voiture, mes vêtements ? Par mes valeurs, inclusion ou exclusion, te...
Texte court
J’ai quitté ma demeure, mon village, j’ai pris mes jambes à mon cou J’ai tout quitté pour fuir, fuir ce pays de fous J’ai en moi encore cette histoire qui m’a fait quitter mon chez moi et qui me fait encore pleurer Je n’ai rien compris à cette vie, je n’ai rien compris à ces hommes cupides et avide de pouvoirs Je vivais paisiblement dans ce pays connu pour être dirigé par un régime démocratique Où il faisait bon vivre tout en prônant la liberté aux quatre coins du pays Je n’ai rien compris a...
Texte court
Deux hommes attablés, échangeaient leurs idées Ils débattaient sur l’art et ce qu’il permettait, Le premier par la plume se sentait attiré, Le second par une toile posée sur le chevalet. Tour à tour ils citaient ce qui les inspirait Pour l’un, un simple mot posé sur le papier, Pour l’autre une scène de vie qu’un croquis esquissait. Au fur et à mesure, leurs discours s’enflammaient Car nos deux scénaristes par leurs arts souhaitaient Raconter, exprimer multitudes de choses, Eclairer les espri...
Texte court
C’est ainsi, j’ai fréquemment des fulgurances, ces éclairs la plupart du temps d’un blanc aveuglant qui vous traversent et justement vous éclairent sur un point délicat ou un autre plus banal en un éclat de seconde. Bien entendu je ne l’ai pas choisi, c’est ainsi, ce sont les elfes peut-être celtiques penchés sur mon berceau, voilà. Et cela ne date pas d’hier, il en a toujours été ainsi. Lorsque j’avais 18 ans, j’en ai eu une brillante : Donner c’est comprendre. Entre parenthèses je l’ai dit...
Texte court
La poupée remaquée Lorsqu’un couple de mes connaissances se sépare, ou que l’un des 2 conjoints décède, souvent je téléphone régulièrement à celui ou plus souvent à celle qui est restée sur le carreau. Pour prendre des nouvelles, voir si elle s’en tire, si elle ne va pas trop mal etc… C’est mon devoir d’humain. Or, très souvent, j’apprends, en général pas de l’intéressée mais par la bande, que la dite intéressée s’est déjà trouvé un nouveau chéri. Tant mieux pour elle mais je me demande quell...
Texte court
Aigle, tu t’élèves majestueusement, Lion, tu te lèves crinière au vent; Vos grâces adoucissent l’atmosphère. L’orgueil abaisse l’homme, Viles gens, les succès bombent vos torses ; Vos trivialités rendent l’air délétère. Le chameau trotte dans la chaleur, L’âne traîne sous les fardeaux ; Vos pas obéissants pacifient la nature. L’exploitation de l’homme attise la haine, Viles gens, votre dureté ramollit votre âme ; Votre ingratitude agresse le monde. Cheval, tu subis les jockeys dans la lice, ...
Texte court
Durant l'été 2020, à la demande de Rosie et de Maurice, on a adopté un petit chat, une petite chatte en fait, l'un des chatons de la portée à naître qui nous avait été destiné via l'amie d'une amie. C'était prévu depuis tôt, alors, lorsque les petits sont venus au monde, Rosie est allée à leur rencontre, à Liège, et a choisi le plus noir de tous. Il lui avait tapé dans l’œil, j'imagine. Je n'y étais pas. Il ne nous rejoindrait qu'après son sevrage. On voulait que les choses soient faites dan...
Texte court
Dites-moi la prochaine fois que c'est la dernière fois que je vois un pote à moi. Je voudrais lui dire combien il compte pour moi, qu'il est la famille que je n'avais pas et que sans lui je n'en serais pas là. Je voudrais pouvoir le remercier de m'avoir donné cette place-là sans jamais rien attendre de moi. Faire de nous un binôme là où je n'avais pas de père et me protéger des vagues de ma mère. J'aimerais pouvoir le serrer dans mes bras une première et dernière fois, les excès d'affection ...
Texte court
La soupe de mots Les mots dans ma tête se chevauchent et se bousculent. Ils tentent sans succès de former une pensée, une idée finie. Des bribes d’opinion, des morceaux de questionnements, s’enchevêtrent et s’emmêlent avec anarchie. Pourtant, je me souviens de mes pensées d’enfant. Elles étaient précises. Comme bien rangées dans les tiroirs d’un bureau de secrétaire. Triées par couleur ou par ordre alphabétique. Ces pensées, je les ai égarées. Je fouille avec panique dans le bureau qu’est mo...
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Un cocher de fiacre, sur son fiacre, rencontre un pilote de course. Le pilote : -le fond de l’ air est frais à cette vitesse ! Vous n’ avez pas ce problème, Vous ! Le cocher : non. Effectivement. Mais vous avez tort. -Tort où ? -Tort partout j’imagine... Le fond de l’ air est chaud. Ne trouvez-vous pas ? -Pas tant que ça... .. -On est quand même le premier janvier... De l’ année dernière. Et il est 14h43. Dites, vous êtes d’ origine africaine ? Vous êtes tout noir... -ça va pas, non ? Je sui...
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Tachypsychie Volet XVII Mon esprit est un oiseau, sans cesse, il vagabonde ... Alternant brèves envolées et pauses symphoniques ... Il ne s'ennuie jamais ! Son activité est permanente, qu'il soit engagé dans une tâche ou pas ! Petite sarcelle, drôle d'hirondelle toujours en quête d'horizons, de nouveaux mondes plus attrayants, plus harmonieux ... D'iles paradisiaques baignées de fontaines cristallines où il peut se repaître, se ressourcer ... De ses plumes azurées, au souffle de mes pensées, ...
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J’ai vu bien des coquelicots cette semaine épanouis par les flaques de sang. Couleur rouge brun la terre saigne jusqu’à nous abreuver sans trêve. J’ai entendu le cri tournesol des âmes qui se tournent désespérées vers le soleil. Lui ne connait pas la mort. Et puis que dire du cri des fleurs effeuillées sur le sol, comme un tapis d’horreur sous mes pas effrayés ? Ce n’est plus le jardin du monde où je courais insouciante avec le vent pour ami. J’ai vu bien des lys blancs tomber sur la terre sa...
Texte court
– Chronique poétique Autour de mes vingt ans, dans une grande ville, j’avais une liaison avec une jeune femme nommée Josiane. Revenant vers ces temps heureux, voici – réactualisé à l’aide du présent de narration – ce que j’apercevais, de son balcon, au crépuscule du soir.) De la fenêtre de la chambre, au plus haut de la place Sugny, la vue est splendide. Comme les verres d'une lanterne magique, les vitres changent de couleur au fil des jours et des saisons. Elles pâlissent en hiver quand la n...
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Chaque matin il lui serrait la main, Chaque soir il la quittait à regret, Lourde tâche à laquelle il s’attelait Comme un cheval à sa charrue. S’essoufflant d’avoi couru, Sous le coup de fouet d'une urgence, L'homme s'inquiétait de sa bonne exécution En zieutant avec appréhension Le fruit de ses efforts. Nourriront-ils ma gloire Ou alimenteont-ils un regret ? Interrogeait-il le destin d'un labeur. Il ne s'arrêtait pas aux bornes d'un travail, Et passa durant trente ans sur ses limites. Une cu...
Texte court
Y a-t-il un ciel derrière les nuages qui les étouffent ? Ils quittent le temps comme ils abandonnent leurs bagages et leurs maisons aux chiens de guerre sur leurs chevaux de démence. Chiens affamés pourtant déjà trop nourris mais toujours prêts à dévorer. Leurs hurlements emplissent le ciel, déchirent comme la foudre, s’abîment dans l’épouvante pour décharner le squelette de la terre. Chassés brutalement, s’ils ne sont pas tués aveuglément, ils tentent de ramasser leurs os sur les routes imp...