Poèmes classiques en ligne - Bibliothèque

Poème Classique

Les ombres des bambous lacèrent les sous-bois Un souffle d’air se perd au fond de ces forêts Ce n’est qu’une antilope, elle s’approche et boit La maigre flaque d’eau qui bientôt disparait Le gracile animal dresse un instant sa tête Dont le port altier domine les buissons La robe frémissante, en alerte, la bête Epie les mouvements, s’inquiète au moindre son Rassurée, si peut l’être une frêle danseuse Elle hésite un moment mais enfin se détourne Vers une jeune pousse à goûter, sa...

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Avec nos pauvres centimes Nous passions anonymes Au marché, les coeurs meurtris Par le prix des produits mis Sur les rudes étalages; Lorsque sur un des virages Un vieux passant nous héla, Et puis, nous importuna: Bagage! Bagage! Bagage! C'était un vieux du village, Sans canne, presque courbé; Il était beau, mais penché, Du même âge que mon père. Il avait une voix claire; Qui disait: un fardeau, un... Répétait: un fardeau, un... Souriant de gratitude, Il fendait la multitude. Aucun colis, il ...

Poème Classique

Encore une minute, allez, c’est important Je dois me rajuster pour être présentable Ou disons dans une heure, ainsi j’aurai le temps D’arranger un peu mieux ces papiers sur ma table Demain, de bon matin, pour être frais et rose Serait un meilleur choix, pour partir, au réveil Plutôt, après-demain, cette journée s’impose Un dimanche, c’est mieux pour un acte pareil Une semaine en plus, je serais rassuré Si je pouvais régler mes dernières affaires Topons là, dans u...

Poème Classique

Pour faire ma fleur, J'ai pris une feuille De haute couleur Dans mon portefeuille, D'une vive ardeur J'ai fait la corbeille Et la fleur qui veille À l'interieur. Chaque regardeur Aimera ma fleur Pour ses sépales Et larges pétales Elle a sa senteur Comme toute fleur Elle a ses abeilles Elle a ses merveilles, Un bon jardinier A fait la demande J'ai un long courrier Pour une commande. Pour calmer le coeur, Dessinez la fleur, Mettez les sépales En bas des pétales, Mettez la senteur Suave d'abeil...

Poème Classique

La haine tisse sa toile Pour saisir avec malice Les ententes qui s’étoilent Autour des esprits qui glissent Sur bien des contrariétés De l’existence ici-bas Gorgée de malignité Faussement elle combat Les naïfs qui s’aventurent Dans cette atmosphère vile Qui gravement déstructure La communauté civile Avec des slogans simplistes Bien des tribuns s’évertuent A mettre autrui sur la liste Des personnes sans vertu Des hommes mis au rebut Par une haine ancestrale Et ce n’est que le début Des aversi...

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Fonçant vers une destination humaine Le coursier pourchassé roule à vive haleine, Furtif est le rêve, prompte est l'impatience, Le paysage file tel l'eau qui danse Un enfant seul pleure presque intelligemment Une mamie rit humblement mais vaillamment L'humanité gratte le fond de ses bottes, Point de blâme car elle s'ennuie à voix haute Les départs ancrent, les arrivées acclament, Moins les attaches pèsent, mieux est notre âme Qui se donne et parfois se cueille sans arme Histoires fugaces s'e...

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Et pourtant au début, ces deux êtres s’aimaient ; Ils étaient très heureux de vivre en harmonie. Par l’usure du temps, leur vie s’est transformée Devenant inavouable, une lente agonie… À un an d’intervalle deux beaux enfants naquirent Cimentant leur union d’un bonheur apparent. L’homme se mit à boire, sa compagne à souffrir, Si bien que les petits devinrent encombrants. Alors la déchéance supplanta l’affection, Car il devint violent irascible et brutal ; Sa femme interposée jusqu’à la rébell...

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Quand le moment viendra de refermer ma vie, Souviens-toi des cailloux jetés sur nos chemins; Que nous ramassions chaque jour aux matins Tu sais qu'ils étaient gros, durs,éclatés d'envie. Que de rêves prévus qui ne sont pas venus! Que de forts ressentis parce qu'on nous méprise, Je ne dis même pas tout ce qui nous défrise, Nous sature le coeur de tous les mal voulus. Quand le moment viendra de partir et me teindre, Un jour usé de coeur, en de si forts adieux! À ma poupée, poupons, et m'envoler...

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Alors que la journée s'achève toute en douceur La nuit veut déjà installer son voile obscur, Quelques minutes éteignent les dernières lueurs Avant que l'obscurité se dresse telle un mur. Dans cette sombre et mystérieuse atmosphère, Le temps semble retenir sa respiration. La vie se cache ou sommeille sur les terres, Profitant de cette trêve comme d'une permission A l'aube, la chasse à la pénombre commencera, Les premiers rayons dorés y prendront plaisir Car ils pourront proclamer que le jour ...

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Les longs couteaux d’acier tailladent la nuit sombre Au dessus des sabkhas, la voilure tournante Volant au ras du sol, voltige hallucinante Déchire le silence et passe comme une ombre L’oiseau noir, en son sein, transporte des fantômes Des spectres harnachés, qui feraient peur à voir Hommes ou bien démons, qu’importe car ce soir Les armes pèsent lourd dans le creux de leurs paumes Sur la carte, leur chef l’a montré ce matin Messieurs, il y a là un endroit stratégique Furtivement, ils vont en ...

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Les grandes souffrances sont muettes ? Quel sot a dit un jour qu’il nous fallait souffrir Pour connaître la joie de retrouver la paix ? Il était un peu fou, sans doute un vrai martyr Saint Sébastien peut-être, savait ce que c’était… Loin de moi l’intention de me plaindre aujourd’hui ; Car livré pour un temps aux mains des chirurgiens, Pendant que l’on cherchait la cause de mes ennuis, J’ai souffert vous savez, livré entre leurs mains… Pourtant ces médecins combien je les admire ; Dévoués et c...

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Les lianes serrées couvrent le sanctuaire Que la forêt protège encore mieux que des gardes Voilant les grands degrés, l’antique statuaire Pour les dissimuler aux ambitions pillardes La verte canopée s’ouvre au dessus du temple Les limbes s’écartant découvrent l’édifice Pour le seigneur K’inich, l’astre-roi qui contemple La pierre où l’on offrait des coeurs en sacrifice Du zénith il venait jadis se repaître Mais tous ont disparu, victimes ou Grand-Prêtre Et pourtant tous les jours, il refait c...

Poème Classique

Le visage d’un bébé De pleurs vitaux enrobé Est une photo de vie Qui reflète ses envies Maints sourires esquissés Sous de petits yeux plissés Complètent cette photo Faisant partie du libretto Consignant l’ouvrage humain Que chantent main dans la main Les musiciens du destin Avec des airs enfantins Le visage buriné D’un vétéran malmené Sur une photographie las durement nous défie Son sourire s’est figé Sous son regard négligé Parachevant le cliché De ce portrait accroché A son destin personnel...

Poème Classique

La Marquise et Sade -II- La Marquise Marquis, que croyez-vous ? Puis-je faire souffrir ? Saurais-je dans ces jeux, comme vous exceller ? Badine ou martinet, c’est à vous de choisir L’outil à votre goût pour bien vous flageller Ainsi, je comblerai vos plus secrets désirs Car je sens bien qu’au fond c’est là qu’est votre espoir Que je vous frappe bien, vous insulte à loisir Je vous ai démasqué, saisi en mon pouvoir Sade C’est une erreur Madame, et vous me confondez Avec un cher ami qui naîtra d...

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L’écureuil sort de sa tanière Et bondit de joie printanière. Le printemps, la libération, Le délivre de l’inaction; Cabriolant de branche en branche, Il s’ébroue de manière franche. Une coccinelle asiatique Devient au printemps le viatique Contre maints et maints pucerons Voulant dévorer les fleurons Que sont les plantes d’un jardin Qui s’épanouissent soudain. Planant au dessus d’un étang, Elles annoncent le printemps; Sortant des larves hivernales, Des solitudes infernales, Les libellules s...

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Sade et La Marquise -I- Sade Je suis ce que je suis, dit le divin marquis Aimez-moi comme on crie « pitié haïssez-moi ! » Il ne tiendra qu’à vous que je sois celui qui Vous fera bien gémir de peines en émois Une souffrance telle, que vous frissonnerez Du plaisir d’implorer la grâce d’un supplice De la honte de jouir, quand l’extase de pleurer Vous aura transportée dans d’abjectes délices La Marquise Je suis vraiment navrée, dit la fine marquise Je ne vous hais même pas, tant vous m’indifférez...

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Ce n'est qu'un jeu, simple et anodin Nous sortons les armes, préparant le refrain Un nuage nous entoure et l'étreinte demeure Le jeu continue, est ce un leurre ? Je cherche ton regard et tes caresses Étendue devant toi, espérant que jamais cela ne cesse Je tente de décoder ton cœur et ses mystères Tu sembles être abîmé par le temps et ses guerres Je voudrais hisser le drapeau blanc Te montrer qu'à deux on fait naître les sentiments Je voudrais te faire ressentir ce que j'ai en moi Que la vér...

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Je t'aime comme si j'avais plus d'un amour ; C'est fou quand on aime de façon virtuelle, Comme le temps gris ne devient plus qu'un beau jour Qui fluctue de manière toute irréelle ! Je t'aime comme si j'avais toujours aimé, Avec un besoin de retour idéaliste. Comme on aime un enfant innocent esseulé, Si l'on a le regard d'un simple conformiste. Je t'aime sans condition, pourvu qu'on soit L'un et l'autre si loin vraiment,que l'on ne puisse Se faire du mal mais que du bien, cette fois, Pour qu'...

Poème Classique

L’aurige aux bras d’airain maîtrise l’attelage Quatre étalons fougueux qui piaffent sous le frein Sabots impatients claquant sur le dallage De longs passements d’or dans leurs tresses de crin Sur le marbre rosé qui pave l’esplanade Le char avance au pas, rythme plein de noblesse Solennelle lenteur, splendide promenade Au milieu des vivats et des cris d’allégresse Plébéiens, affranchis, tous ils se sont massés Pour voir le général et l’acclamer en choeur Trois rois défiant Rome, il les a terra...

Poème Classique

1-Au revoir Tu n’entends plus ma voix, donc ne m’offre plus de fleurs. Dans le gris de nos jours, je ne sens plus ta douceur. Un grand silence s’est abattu sur tes lèvres. Mon regard ausculte tes secrets trop mièvres. Je soupire attendant tes mots fiévreux d’antan. Je ne chante plus ton amour si malveillant. Pour assurer ton cœur, tu débites mes phrases. Tu enjoues leurs forces, les tuant dans nos valses. Me plaindre, à quoi bon quand tu fuis mes yeux doux. Quand s’éloigne de moi l'espoir d’...

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Toi que j’ai tant aimée, je te cherche toujours ; Ton ombre m’accompagne, me joue des mauvais tours ; Les souvenirs enfouis me semblent tellement proches Quand ils viennent souvent me faire des reproches… Prétextant que j’aurais dû prendre soin de toi Pour mieux te protéger de ces instants d’effroi Qui te faisaient subir de terribles souffrances Malgré tout ton courage et ta grande endurance. Elle est insoutenable ton absence aujourd’hui Vêtue d’un long manteau pesant comme la nuit. Il suffi...

Poème Classique

Je te prête ma vue donne-moi ton regard Je te confie mes pas griffonne mon chemin Je te chante la vie ne lâche pas ma main Mon souffle t’appartient dissipe le brouillard Inspire moi tes mots j’écrirai l’Odyssée D’une reine d’un aigle en les affres du temps Antipodes en quête des mêmes printemps D’un sourire d’enfant d’un perpétuel été De quelque rêverie quand se lève le jour D’invisibles chemins qui me mènent vers toi Par l’ombre de ton âme et le son de ta voix Je te donne mon cœur enseigne ...

Poème Classique

ibutwa Et ces mots qui viennent du néant du pays des morts Que parfois nous craignons à tort Des voix, des êtres qui nous parlent Des voix sourdes du silence Le sentier qu’empreinte le Léopard sera suivi par sa progéniture Tant pour combattre que pour querir leur nourriture. Le cours que pendant des décades ont tracé les rivières Le crocodile les explorera avec son air sévère Ces hommes forts qui marchent sans plus connaitre leur chemin Ne sont conduits que par la force de leur destin Les yeu...

Poème Classique

Je me lamente Sur ta poitrine L’amour gémit Après ta bouche Tendres amantes A vos narines Coeur qui frémit Sur vous débouche L’amour se rit De maints malheurs Dans un regard Le bleu miroir L’amour sourit L’iris effleure Mes yeux hagards Par un bonsoir L’amour résonne Dans chaque endroit Quand il murmure Embrasse-moi L’amour claironne Je suis le roi Sous mon armure Grandit l’émoi L’amour soupire La volupté Lascives plumes Vous êtes l’arme D’un corps vampire Ta nudité Au lit allume De chaudes c...

Poème Classique

Pourquoi ce silence infini, mon vieil ami, Mon seul ami de la récré, au bois dressé ? Tu m'accueillais pour le repos, sur ton cerceau, Que je piétinais souriceau, touchant ta peau. A petits pas bien alignés, je tournoyais, En faisant fi de tous ceux-ci, ma galaxie. Sur mon chemin de funambule, là dans ma bulle, Ton écorce était comme un guide, vers les sylphides. Ma frêle main aux doigts légers, sans t'outrager, Te frôlait puis je voyageais, ô mon berger, Vers d'invisibles pyramides, en bell...